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Perspectives régionales | Asie et Pacifique

L’Asie et le Pacifique ont été affectés dès les premiers temps de la COVID-19. La plupart des pays de la région ont réagi en fermant rapidement les frontières, en limitant les déplacements, en fermant les institutions, lieux, sites, et en interrompant les activités culturelles. Un grand nombre de pays de la région avaient déjà mis en place des restrictions avant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne déclare la propagation d’une pandémie à l’échelle globale en mars dernier.
Après un an de pandémie, les mesures prises pour contenir la COVID-19 ont entraîné d’importants coûts sociaux, économiques et environnementaux dans la région, notamment dans les pays fortement dépendants du commerce et du tourisme. Les entreprises de petite taille et les professionnels du secteur culturel ont été durement touchés par le bilan économique de la pandémie, en particulier les ceux du marché du travail informel. Les industries culturelles et créatives diverses et florissantes de la région – de l’innovation de pointe et des industries culturelles à rayonnement international aux sous-secteurs plus informels, comme l’artisanat – ont été frappées de plein fouet. La pratique et la transmission continues du patrimoine culturel immatériel – qui est une priorité de longue date pour les politiques culturelles de la région – ont également été menacées. Plusieurs festivals, rituels et cérémonies ont été annulés, de célébrations bouddhistes du Vesak en Asie du Sud-Est, aux célébrations annuelles du Norouz en mars, célébrées par plus de 300 millions de personnes dans certaines régions d’Asie, dans les États arabes et en Europe. En juin dernier, la Banque asiatique de développement a averti sur l’augmentation de la criminalité environnementale en raison de l’absence de surveillance des zones protégées, et sous la pression croissante exercée sur les zones rurales par les changements d’affectation des sols, la perte de biodiversité et le braconnage illégal.
L’arrivée de touristes internationaux a fortement baissée au fur et à mesure que les frontières ont été fermées et que des restrictions de voyage ont été introduites. Selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT), la région Asie-Pacifique a subi la plus forte baisse du tourisme de toutes les régions du monde. Cette situation contraste avec le contexte pré-pandémie, dans lequel le tourisme était l’un des secteurs à la croissance la plus rapide en Asie. Le tourisme culturel figurait dans les priorités des plans de développement régionaux et nationaux pour son potentiel de croissance, notamment pour les petits pays dont les exportations sont limitées. La pandémie a entraîné des pertes d’emplois et a fait disparaître de nombreuses PME qui dépendent du tourisme culturel et de ses industries connexes. Les nations insulaires du Pacifique, dont l’économie est fortement tributaire du tourisme, ont vu leur PIB diminuer lorsque le tourisme a chuté de 99%. D’autres nations insulaires de la région, comme les Îles Maldives, dont l’industrie du tourisme représente directement un quart de son PIB, ont également été particulièrement vulnérables aux chocs extérieurs. Au premier trimestre 2020, l’économie des Maldives s’est contractée de 5% et au deuxième trimestre de 52% - un déclin principalement dû à l’effondrement du tourisme.
Le redémarrage du tourisme culturel a été souligné comme une priorité pour les gouvernements dans la Réunion en ligne des Ministres de la Culture qui a eu lieu en avril de l’année dernière. Des pays de la région Asie-Pacifique n’ont pas tardé à mettre en place des stratégies visant à stimuler le tourisme intérieur alors que les mesures de confinement s’allégeaient. En mai dernier, la Banque asiatique de développement a publié une évaluation de l’impact économique de la pandémie et a recommandé que « pour de nombreuses destinations, encourager le tourisme intérieur devrait être une priorité ».
Les jeunes femmes passent trois fois plus de temps sur les soins non rémunérés et le travail domestique que les jeunes hommes.
(OIT, sur la base de 39 pays de la région)

Les Philippines ont lancé une campagne de tourisme intérieur d’un montant de 421 millions de PHP (8,7 millions de dollars des États-Unis) ; le tourisme intérieur au Vietnam a augmenté avec la levée des mesures de confinement nationales en mai ; la Thaïlande a investi 700 millions de dollars des États-Unis pour relancer son tourisme intérieur ; et en octobre, le nombre de touristes domestiques en Chine avait atteint 80% du total de l’année précédente. Les pays de la région Asie-Pacifique ont également démontré la façon dont le tourisme culturel peut se mettre au service de la diplomatie culturelle en tant que forme de « soft power » afin d’instaurer le dialogue entre les peuples et de renforcer la coopération régionale. Après une année de fermeture des frontières, des « bulles de voyage » à sens unique et à double sens, de dispositions relatives aux couloirs de voyage et un système de voies vertes réciproques sont en cours d’expérimentation pour permettre des déplacements certifiés entre des différents pays de la région, ce qui contribuera à relancer le tourisme culturel dans la région.

L’accélération de la transformation numérique fait partie intégrante du de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), et les réunions de l’ANASE tout au long de la pandémie ont permis d’explorer les voies possibles pour relancer les secteurs culturels et créatifs à l’aide des nouvelles technologies. Les ministres de l’ANASE chargés de la culture et des arts, ainsi que leurs homologues de la Chine, du Japon et de la République de Corée, se sont réunis fin octobre pour discuter de « l’impact de la COVID-19 et sur les voies à suivre pour le secteur de la culture et des arts ». La réunion s’est axée sur les nouvelles initiatives dans le domaine de la culture pendant et après la pandémie.

D’ici à 2100, il est estimé que 48 îles du Pacifique auront disparu en raison de l’élévation du niveau de la mer.
(Climate Vulnerable Forum)

Au sortir de la pandémie, la région montre des signes de perspectives durables dans ses stratégies de relance. , adoptée par les ministres du tourisme de l’ANASE en février 2021, appelle à « une plus grande croissance socio-économique tout en sauvegardant les diverses cultures et la riche diversité de la région ». Les Petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique se sont également engagés à promouvoir la sensibilisation au climat et à tirer parti de l’occasion offerte par la COVID-19 pour construire « ». Le mois dernier, plus de 50 participants dont 13 PIED du Pacifique ont pris part au premier programme de formation sur l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophe, dans le cadre d’une nouvelle plateforme d’apprentissage en ligne dirigée par le Centre du changement climatique du Pacifique (CCCP). La prise en compte des considérations environnementales dans les stratégies de relance du tourisme dans le Pacifique a également été soulignée. De récentes initiatives pilotes sur l’évaluation de la valeur et de la contribution des océans au bien-être ont été menées en Thaïlande, en Malaisie, en Chine, à Samoa et au Vietnam. Ces initiatives alimenteront le nouveau Cadre du lancé le mois dernier par la Commission de statistique des Nations Unies. Le SEEA vise à intégrer le capital naturel dans les rapports économiques et à mesurer la manière dont l’environnement naturel contribue au bien-être et au progrès social. D’un point de vue politique, cette initiative contribue à l’élaboration de stratégies de relance durables et résilientes, capables d’équilibrer le coût du profit économique et les dommages causés à l’environnement.