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2023 - Acteur et réalisateur, Kassem Istanbouli (Liban), et chercheuse Hajer Ben Boubaker (franco-tunisienne)

Kassem Istanbouli, acteur et réalisateur libanais, et Hajer Ben Boubaker, chercheuse et directrice du son française, ont reçu le 19e Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe.

Kassem Istanbouli est un acteur et réalisateur libanais. Depuis 2014, il a dirigé la réhabilitation de cinémas historiques au Liban, notamment le « Stars Cinema Â» à Nabatieh, et « Al-Hamra Â» et « Rivoli Â» à Tyr, abandonnés ou détruits pendant la guerre civile.

M. Istanbouli participe à plusieurs projets internationaux dédiés à l'amélioration des compétences, à l'autonomisation des jeunes et aux partenariats. En 2020, il a cofondé l’« Arab Culture and Arts Network Â» (ACAN) [le Réseau arabe de la culture et des arts] afin de concevoir et de mettre en Å“uvre des activités culturelles en ligne dans toute la région arabe. Le réseau compte plus de 700 membres, organisations et individus confondus, issus du monde entier.

M. Istanbouli est également directeur et fondateur du Théâtre national libanais de Tyr et du Théâtre national libanais de Tripoli, et depuis 2014, il est chef de projet à l'Association Tiro pour les arts au Liban.

Hajer Ben Boubaker est une chercheuse indépendante et une directrice du son franco-tunisienne. Ses recherches portent sur l'analyse sociohistorique des musiques arabes et sur l'histoire culturelle de la communauté maghrébine en France et dans le monde.

En 2018, elle crée et autoproduit le podcast « Vintage Arab Â», qui explore le patrimoine musical arabe. Au croisement de la recherche et de l'art, le podcast lui permet de demeurer dans chaque sphère.

Mme Ben Boubaker est productrice et réalisatrice de documentaires pour France Culture, où son travail interroge la mémoire sonore et politique de l'immigration. En tant que chercheuse, elle est associée au fonds de musique arabe et orientale de la Bibliothèque nationale de France (BNF), et continue d'écrire pour des revues scientifiques, dont « Paris, capitale maghrébine : une histoire populaire Â» (octobre 2023).

2022 - Dunya Mikhail (américano-iraquienne) et Helen Al-Janabi (Suède)

La 18e édition du prix a été décernée à Dunya Mikhail, poétesse américano-iraquienne, et à Helen Al-Janabi, actrice suédoise d'origine syro-iraquienne, en reconnaissance de leur fort engagement en faveur de la promotion de la culture arabe dans le monde.

Dunya Mikhail est une poétesse américano-iraquienne. Née à Bagdad, elle a travaillé en tant que traductrice et journaliste avant d’émigrer aux États-Unis en 1996, où elle a obtenu un master de lettres à l’université de Wayne State. Sa puissante plume, ses traductions, ses poèmes et sa prose (en arabe et en traduction anglaise) témoignent de l’horreur et du calvaire de la guerre, de l’émigration et de la perte de son pays et des difficultés qu’elle engendre. La nuance de son Å“uvre, en particulier sa poésie, repose sur une conscience profonde de son identité : de réfugiée, d’artiste et de femme. Son premier livre publié en anglais, The War Works Hard [La guerre fait des ravages] (2005), traduit par Elizabeth Winslow, a été désigné comme l’un des 25 meilleurs livres de l’année 2005 par la New York Public Library [bibliothèque publique de New York].

Helen Al-Janabi est une actrice suédoise d’origine syro-iraquienne, installée à Stockholm depuis 2009. Après sa formation de comédienne à l’Académie de théâtre de Damas, elle a joué dans plusieurs films, séries TV et productions théâtrales au Moyen-Orient. Ses travaux, notamment sur les thèmes du déplacement, de l’exil forcé, de la langue et de la cohésion sociale, reflètent son expérience de réfugiée syrienne. En 2015, elle a fondé Arabiska Teatern, la première et unique compagnie de théâtre professionnelle arabophone en Europe. Arabiska Teatern a produit cinq pièces en arabe et assuré plus de 400 représentations en Suède.

 

2019 - Suleiman Mansour (Palestine) et Silvia Alice Antibas (Brésil)

Le Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe 2019 a été décerné au peintre palestinien Suleiman Mansour et à l’historienne brésilienne Silvia Alice Antibas, en reconnaissance de leur engagement en faveur de la diffusion de l’art et de la culture arabe dans le monde. La Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a désigné les lauréats sur recommandation d'un jury international.

Suleiman Mansour est l'un des artistes les plus influents en Palestine. En un demi-siècle, l'expression de l'identité palestinienne dans ses peintures lui a valu une reconnaissance internationale. Il a largement contribué au développement d'une infrastructure pour les beaux-arts en Palestine. Il a été l'un des membres fondateurs de la Ligue des artistes palestiniens. En 1994, Suleiman Mansour a cofondé le Centre d'art Al-Wasiti à Jérusalem-Est dont il a été le directeur de 1996 à 2003. Membre fondateur du Conseil d'administration de l'Académie internationale des arts de Palestine, il a enseigné dans de nombreuses institutions culturelles et universités, participé à plusieurs expositions locales et internationales, et reçu divers prix. Le jury international a recommandé Suleiman Mansour non seulement en reconnaissance d’une carrière prolifique mais aussi pour son engagement envers l’enseignement des arts visuels, ainsi que pour la création de plateformes destinées aux artistes de la jeune génération.

Au cours des trente dernières années, l’historienne brésilienne de renom Silvia Alice Antibas a consacré sa carrière à promouvoir une meilleure compréhension de la culture arabe en Amérique latine, en se penchant sur l’immigration arabe au Brésil. Elle a également fait connaître des écrivains brésiliens d'origine arabe en traduisant leurs œuvres en langue arabe. Silvia Alice Antibas a effectué des recherches et a conservé des archives montrant l'influence de la musique arabe sur la musique brésilienne. Elle a également organisé de nombreux événements de par le monde pour promouvoir la culture arabe. Reconnue pour son éminente connaissance de la migration arabe dans son pays et en Amérique latine, elle a participé à de nombreuses conférences et sommets internationaux. Le jury international l’a recommandée pour une contribution de toute une vie à la promotion de la culture, de l'identité et de la mémoire arabes au Brésil et dans le reste de l’Amérique latine.

 

2018 - L’Association Samandal (Liban) et Shubbak : Une fenêtre sur la culture arabe contemporaine (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord)

L’Association Samandal (Liban) est une ONG basée sur le volontariat qui s’emploie à promouvoir la bande dessinée auprès de publics de tous âges. Fondée en 2007, Samandal a publié une grande variété de livres et de magazines. Elle a également organisé des ateliers et des expositions au Liban et dans d’autres pays. L'association a remporté plusieurs prix, parmi lesquels le prix du meilleur magazine de bande dessinée (FiBDA 2009, Alger), le prix du meilleur roman graphique arabe pour Yaourt et confiture (FiBDA 2013), le prix du meilleur roman graphique pour Utopia (FiBDA 2013) et le prix du public pour Topia lors du Festival des arts et de la bande dessinée de l’East London (2018). Le travail de Samandal en faveur de la bande dessinée, souvent vecteur de résistance et d'expression sociale, est une contribution précieuse à la culture arabe, à son développement, sa protection et sa diffusion. Les travaux de Samandal ont été publiés en arabe, anglais et français.

Shubbak : Une fenêtre sur la culture arabe contemporaine (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord) est le plus grand festival de culture arabe contemporaine d'Europe. Fondé en 2011, il a lieu tous les deux ans et relie Londres et le Royaume-Uni au meilleur de la culture arabe contemporaine à travers des programmes ambitieux qui couvrent les arts visuels, le cinéma, la musique, le théâtre, la danse, la littérature, les installations et les débats. En collaboration avec des institutions artistiques à Londres et à l'étranger, le festival célèbre les artistes arabes sur la scène internationale. En se concentrant sur les Å“uvres individuelles des artistes, le festival Shubbak met en avant une multiplicité de voix et une diversité de points de vue nuancés, qui contrastent avec la narration dominée par les conflits que relayent généralement les médias. Il défend également l'innovation et la créativité des artistes arabes pour informer et inspirer le public le plus large possible au Royaume-Uni et dans le monde.

 

2017 - Christine Tohme (Liban) et Asociación Civil del Creciente Cine Fértil para la Promoción de la Diversidad Cultural (Argentine)

Christine Tohme (Liban) est animatrice culturelle et conservatrice. En 1994, elle a fondé l'Association libanaise pour les arts plastiques Ashkal Alwan, qui favorise la pratique artistique contemporaine et promeut la libre pensée et le discours critique. A travers à son engagement en faveur de l’écriture, de l’édition, de la documentation et de l’archivage, Christine Tohme soutient la recherche, le débat et les partenariats, ainsi que la mise en réseau au niveau régional et international. En établissant des liens entre les artistes de sa région avec le reste du monde, Christine Tohme contribue à créer un environnement favorable pour que les jeunes générations s’engagent dans une production locale. Elle a été commissaire de la biennale Sharjah 13. En 2001, elle a créé Home Workspace, une plateforme multidisciplinaire qui se tient tous les deux ou trois ans à Beyrouth (Liban), et qui est devenue l'un des lieux de pratique culturelle contemporaine les plus dynamiques dans la région arabe et sur la scène internationale.

Asociación Civil del Creciente Cine Fértil para la Promoción de la Diversidad Cultural (Argentine) est une organisation non gouvernementale installée en Argentine. Elle promeut la culture arabe en Amérique latine à travers des festivals de films arabes, des productions audiovisuelles culturelles et des programmes régionaux qui favorisent la diversité culturelle. Cine Fértil permet aux habitants de la région de se familiariser avec les contextes sociaux, culturels et artistiques du monde arabe. L'ONG est devenue une référence dans la région pour ses initiatives visant à créer des relations culturelles cohérentes et durables entre l'Amérique latine et la région arabe. En 2011, Cine Fértil a lancé la première édition du Festival latino-américain du cinéma arabe "LATINARAB", qui a montré une large sélection de films contemporains remarquables produits dans les pays arabes.

 

2016 - Bahia Shehab (Égypte) et eL Seed (France)

Bahia Shehab, née en 1977, est une artiste, designer et historienne de l'art égyptienne. Ses créations sont présentées à travers le monde lors d’expositions, dans des galeries d'art ou encore dans la rue. Artiste de calligraffiti dynamique et engagée, Bahia Shehab est à l'origine du projet No, A Thousand Times No, une série de graffitis axée sur les mille façons d'écrire « non » en arabe. Son travail met en avant les problèmes associés aux injustices politiques et économiques, les difficultés personnelles ou encore les violations de droits liées au genre. Il témoigne également de sa conviction que l'art est un outil de changement qui peut inciter à sortir de sa zone de confort et à combattre en faveur de la justice.

eL Seed, né à Paris en 1981 de parents tunisiens, a appris à lire et à écrire l'arabe à la fin de l'adolescence. Il a développé dans l'art du calligraffiti un style graphique unique en son genre, alliant poésie, calligraphie et graffiti, qui diffuse des messages de paix et de beauté auxquels même ceux qui ne savent pas déchiffrer l'écriture arabe sont sensibles. Selon eL Seed, ce qui fait la beauté du calligraffiti, c'est qu'il peut être apprécié indépendamment de toute analyse intellectuelle, à l'instar de la musique. En tant qu'artiste d'origine magrébine, eL Seed présente ses œuvres dans des espaces publics afin d’engager avec les visiteurs un dialogue visant à remettre en cause les raisonnements stéréotypés associés à la culture arabe et islamique en Europe.

 

2015 - Elias Sanbar (Liban) et Biblioteca Islámica (Espagne)

Elias Sanbar (Haïfa, 1947) est l’un des intellectuels arabes les plus reconnus aujourd’hui. Actif dans le domaine de la littérature, du droit, de l’histoire, de la traduction, du journalisme et de la diplomatie, il contribue activement depuis 40 ans à promouvoir une meilleure compréhension de la culture arabe. En 1981, il a été l’un des fondateurs de La Revue d’études palestiniennes, une des publications les plus importantes sur la Palestine, dont il a été rédacteur en chef pendant plus de 25 ans. Sa traduction en français de l’œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich est considérée comme l’une de ses plus grandes contributions à la diffusion de la culture arabe. Il a aussi coécrit, avec Stéphane Hessel, survivant de l’Holocauste, l’ouvrage « Le rescapé et l’exilé », traduit dans de nombreuses langues. Elias Sanbar est aussi Ambassadeur, Délégué permanent de la Palestine auprès de l’UNESCO depuis 2012.

Par la richesse de ses collections bibliographiques et ses services, la Biblioteca Islámica de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, dont le siège est à Madrid, est devenue une référence essentielle dans le domaine des études arabes et arabo-andalouses. Inaugurée en 1954, elle possède plus de 100 000 ouvrages. Parmi les chefs-d’œuvre de sa collection figurent notamment le Lexicon arabicum de Franciscus Raphelengius (1613), le Thesaurus linguarum Orientalium Turcicae-Arabicae-Persicae de Franciszek Mesgnien MeniÅ„ski, publié entre 1680 et 1687, ou encore la Gramática arábigo-española de Francisco Cañes, publiée à Madrid en 1775.

La Bibliothèque collabore activement avec plusieurs chaires universitaires de langue arabe ou de culture islamique et participe aux conférences internationales organisées par l’Association européenne des bibliothèques sur le Moyen-Orient (MELCOM). Elle favorise le dialogue interculturel en nouant des partenariats avec des associations scientifiques et éducatives du monde arabe. En outre, la Bibliothèque islamique de l’AECID apporte son soutien à d’autres bibliothèques arabes sous forme d’échanges et de formations.

 

2013 - La Fondation arabe pour l’Image (Liban) et Farouk Mardam-Bey (France)

La Fondation arabe pour l’Image (FAI) (Liban) est une organisation à but non lucratif qui collecte, préserve et étudie des photographies du monde arabe et de sa diaspora. Créée en 1997, la FAI met en place des expositions, des collaborations et des échanges internationaux, elle encourage les artistes et valorise leur travail, notamment à travers un réseau unique dans la région. Ce réseau-observatoire (MoHo : Modern Heritage Observatory) s’étend du Mashreq au Maghreb, s’intéressant à toute forme de patrimoine qu’il immortalise par l’image : architecture, cinéma, presse, mémoire collective, etc.

Farouk Mardam-Bey (France) est, depuis une vingtaine d’années, le plus important éditeur de littérature arabe traduite en France. Tout au long de sa carrière, Farouk Mardam-Bey a su faire connaître au public — non seulement français, mais également européen — aussi bien les incontournables de la littérature arabe classique (de la poésie préislamique jusqu’à Khalil Gibran), que les meilleurs textes des plus grands auteurs contemporains, témoins de l’ébullition du monde arabe (M. Darwich, A. R. Mounif, S. Ibrahim, E. Khoury, H. Barakat, H. Selmi, H. El-Cheikh, etc.), et ce dans des traductions françaises des plus fines et soignées. Son expérience comme traducteur, consultant culturel, responsable de bibliothèques prestigieuses (dont celles de l’Institut du monde arabe et de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales), rédacteur de revues, en plus de son travail d’écrivain et de penseur, à la confluence des cultures, agit dans le sens du vivre-ensemble et du dialogue interculturel. 

 

2012 - Mustapha Cherif (Algérie) et ³¢â€™A°ù²¹²ú British Centre (Royaume-Uni de Grande-Bretagne)

Mustapha Cherif (Algérie) contribue depuis plus de trente ans à la promotion du dialogue interculturel et à la connaissance des cultures arabo-musulmanes. Ancien diplomate et homme politique, il a également consacré une partie de sa carrière à l’enseignement scientifique. Chercheur, il a mis en place des modules d’enseignement des civilisations et cultures arabo-musulmanes à l’Université d'Alger, à l’École supérieure de Sciences politiques et Relations internationales d'Alger, ainsi qu’à l’Université ouverte de Catalogne. II est le cofondateur du Groupe d'amitié islamo-chrétien et du Forum mondial islamo-catholique. Essayiste, il a publié de nombreux ouvrages sur l’islam et le dialogue interreligieux.

³¢â€™A°ù²¹²ú British Centre (Royaume-Uni de Grande-Bretagne) est une organisation indépendante à but non-lucratif qui Å“uvre à promouvoir la connaissance du monde arabe. Le Centre offre, entre autres, des cours de langue et de calligraphie arabes et organise des manifestations culturelles, avec la collaboration d’autres organisations qu’il finance (le magazine de littérature arabe Banipal, Peace and Prosperity Trust, Caspian Arts Foundation). Le projet majeur de 2012 était une semaine cinématographique à l’Institute of Contemporary Art, intitulée « Safar, un voyage à travers le cinéma populaire arabe ». L’ABC s’emploie à lutter contre les préjugés dont souffrent la culture et les sociétés arabes en organisant des débats et des tables rondes ainsi que des événements culturels. 

 

2011 - Elias Khoury (Liban) et João Baptista de Medeiros Vargens (Brésil)

Elias Khoury (Liban), est romancier, dramaturge et critique universitaire. Il est considéré comme l’une des grandes figures intellectuelles arabes d’aujourd’hui. Auteur d’une dizaine d’ouvrages traduits dans plus de treize langues, dont l’hébreu, son Å“uvre littéraire se penche sur l’histoire et traite des questions fondamentales de l'être humain. Dans ses romans, l’arabe classique et l’arabe dialectal s’entrelacent pour livrer un témoignage de la fierté et des blessures des pays du Monde arabe. Son action visant à tisser des liens entre les diverses formes de langage et les différentes cultures lui a valu le prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe 2011.

João Baptista de Medeiros Vargens (Brésil), est éditeur, auteur, traducteur, lexicologue et professeur de langue et civilisation arabes. Intéressé d'abord par l’influence de la langue arabe sur le portugais, J. B. de Medeiros s’est employé Ã  mettre en valeur la présence de la civilisation arabo-musulmane au Brésil et, plus généralement, dans les pays lusophones. Le Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe 2011 lui est attribué pour son engagement à mettre en avant l’apport considérable de la culture arabe, ainsi que pour son action infatigable de passeur entre le monde arabe et le Brésil.

 

2010 - Ali Mahdi Nouri (Soudan) et Chérif Khaznadar (France)

Ali Mahdi Nouri (Soudan) est acteur et directeur de théâtre. Il est mondialement salué pour ses recherches et son travail relatifs à l’utilisation du théâtre dans la résolution de conflits, ainsi que dans la réinsertion dans la société d’enfants soldats et d’orphelins de guerre. Cette Å“uvre a su utiliser la langue et la culture arabes (chants et récits, notamment) comme points (locus) de résilience à partir desquels les jeunes acteurs ont pu se reconstruire. Ali Mahdi Nouri a été promu au niveau international grâce au rôle très actif qu’il joue au sein de l’Institut international du théâtre.

Chérif Khaznadar (France) est metteur en scène, écrivain et poète. Sa contribution inestimable à promouvoir le dialogue, notamment entre la culture arabe et les autres cultures, pendant près de cinquante ans, a été reconnue internationalement. Surnommé « le passeur des cultures », il s’est attaché à promouvoir le théâtre puis la musique arabes en créant un véritable pont culturel entre les pays arabes et la France, notamment. En sa qualité de Président de la Maison des cultures du monde, il fait une place de choix aux manifestations de la culture arabe. Son engagement pour dynamiser les échanges a abouti à la création, il y a quelque quinze ans, du Festival de l’imaginaire, une manifestation culturelle à vocation interdisciplinaire entièrement consacrée au dialogue interculturel.

 

2009 - Ghani Alani (Irak) et Anna Parzymies (Pologne)

Ghani Alani (Irak), poète et calligraphe, héritier de l’école de calligraphie de Bagdad, est l’un des grands maîtres de la calligraphie contemporaine et artiste de réputation internationale ayant exposé ses œuvres dans toutes les grandes capitales du monde. À travers son œuvre, Ghani Alani perpétue une tradition de l’art de la calligraphie arabo-musulmane qui représente, dans la culture arabe, la plus haute expression de la connaissance, celle qui réunit les diverses facettes des savoirs. Ce prix est décerné à Ghani Alani pour avoir fait découvrir à l’Occident l’art de la calligraphie qui est l’un des arts les plus riches dans la culture arabe.

Anna Parzymies (Pologne). Professeur de linguistique arabe dans le Département d’Études arabes et islamiques, elle met en place en 1998 le Département de l’Islam en Europe à la Faculté d’Etudes Orientales à l’Université de Varsovie ; il s’agit d’une des premières institutions scientifiques en Europe consacrée à la vie religieuse, culturelle et à la situation juridique de la population arabo-musulmane dans la région. En sa qualité de directrice d’une maison d’édition consacrée à la culture arabe, Anna Parzymies a Å“uvré à la publication de plus de 80 ouvrages. 

 

2008 - Gaber Asfour (Égypte) et José Adalberto Coelho Alves (Portugal)

Gaber Asfour (Égypte) est cadémicien et professeur auprès de diverses universités arabes, européennes et américaines. Également critique littéraire et ancien Secrétaire général du Conseil suprême pour la culture d’Égypte, il est actuellement Directeur du Centre national de traduction du Caire. Les succès de cet intellectuel ont permis d’accroître significativement la connaissance et la visibilité de la culture arabe. En tant qu’avocat du dialogue culturel, il a promu des valeurs telles que l’évolution de la cause féminine, le respect envers l’autre, la diversité créative et la tolérance. Écrivain prolifique et chercheur, le Dr Asfour a publié de nombreux ouvrages et a été activement impliqué dans la traduction de livres vers l’arabe. Il rédige régulièrement des colonnes pour les principaux journaux arabes.

José Adalberto Coelho Alves (Portugal) est écrivain, poète, spécialiste du droit et orientaliste. Il est actuellement Président du Centre d’études arabes et portugaises de Silves. Il a présidé le comité responsable de la création de la Fondation pour la mémoire arabe, servant en tant que Vice-président de l’Institut luso-arabe pour la coopération, et a également été membre du Conseil administratif de la Fondation portugaise du patrimoine arabe et islamique. En sa qualité d’écrivain et de spécialiste de la culture arabe, le Dr Coelho Alves a inspiré nombre d’auteurs portugais et espagnols dans divers domaines, y compris le cinéma, la télévision, les arts de la scène, le roman et la poésie. Il a également largement contribué à la compréhension de la culture arabe dans la péninsule ibérique. Ses travaux dans le domaine de la traduction ont été reconnus par la Société portugaise de la lanque qui lui a accordé le Prix arabe de traduction.

 

2007 - Aladine Lolah (Syrie) et Shah Abdus Salam (Inde)

Aladine Lolah (Syrie) est Professeur à l’Université d’Alep  et architecte. Par ses travaux à l’Université, il a contribué à faire connaître l’histoire des sciences dans les pays arabes. Doyen de l’Institut d’histoire des sciences arabes de l’Université d’Alep, il fait aussi partie du Conseil de Perfectionnement de l’Institut français du Proche-Orient, contribuant ainsi au dialogue entre les civilisations et à la compréhension mutuelle.

Shah Abdus Salam (Inde) est Professeur à l’Université de New Delhi où il dirige des recherches sur la littérature et la culture arabes. Ses nombreuses publications portent sur la culture islamique et le dialogue interreligieux. Il a pu faire connaître ses travaux en Inde, aux États-Unis, au Canada, en Angleterre, en France et en Arabie Saoudite.

 

2006 - Jamal Al- Shalabi (Jordanie) et Yordan Peev (Bulgarie)

Jamal Al- Shalabi (Jordanie) est professeur de sciences politiques à l’Université hachémite de Jordanie. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques obtenu à l’Université Panthéon-Assas (Paris 2), il est également auteur de sept ouvrages et traducteur de trois autres. Il est l’auteur de plus de 30 études portant sur le dialogue arabo-européen et islamo-chrétien en particulier et sur le Moyen-Orient en général.

Yordan Peev (Bulgarie) est enseignant à l’Université de Sofia. Ce scientifique émérite est reconnu pour son importante contribution à la promotion et à la diffusion de la civilisation arabo-musulmane en Bulgarie et dans le monde ainsi que pour ses publications sur la culture arabe. Par ses enseignements et conférences en Bulgarie, mais aussi dans d’autres pays européens et dans plusieurs États arabes, il a fait connaître la pensée et la culture arabe de notre temps. Passant de l’étude des musulmans bulgares à celle d’Ibn Khaldoun, il a abordé avec discernement les problèmes majeurs de notre siècle en matière de communication interculturelle. 

 

2005 - Tahar Ouettar (Algérie) et Michel Lagarde (France)

Tahar Ouettar (Algérie) est journaliste et romancier. Tahar Ouettar est une des grandes figures de la littérature algérienne en langue arabe. Il a notamment publié : L’As, Noces de mulet, La Bougie et les cavernes. Comme journaliste Tahar Ouettar a participé à la création des magazines Al-Jamahir et de Al Ahrar. Il a animé le supplément culturel du quotidien Al-Chaab. Il présidait depuis 1989 l’association culturelle Aljahidhiya. Tahar Quettar est décédé en 2010.

Michel Lagarde (France) appartient à la Société des Pères Blancs. à l’Institut Pontifical d’Études arabes et islamiques de Rome (PISAI). Il a consacré sa vie à la langue arabe et à l’étude de la religion islamique. Traducteur du Livre des Haltes (Kitâb al-Mawâqif) d’Abd Al-Qâdir al-Djazâirî, une des grandes figures du soufisme au xixe siècle, il a aussi publié l’Index du Grand Commentaire de Fahr al-Dîn al-Râzi.

 

2004 - Abdelwahab Bouhdiba (Tunisie) et Juan Vernet Ginés (Espagne)

Abdelwahab Bouhdiba (Tunisie) est professeur de sociologie à l’Université de Tunis. Agrégé de Philosophie et Docteur ès Lettres, il a présidé pendant de longues années l'Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts « Beït AI Hikma Â» à Carthage. Son ouvrage le plus connu est La Sexualité en Islam traduit en anglais, arabe, bosniaque, espagnol, italien, japonais et portugais.

Juan Vernet Ginés (Espagne) est un grand spécialiste de la science arabe et de l’évolution de la science – en particulier l’astronomie et la cartographie – du Moyen-âge et de la Renaissance. Parmi sa quarantaine de livres, on peut citer : Literatura árabe (1966), La Cultura hispano árabe en Oriente y Occidente (1978), Mahoma (1987) et ses versions du Coran et des Mille et une Nuits. Juan Vernet Ginés est décédé en 2011.

 

2003 - Bensalem Hemmich (Maroc) et Esad Durakovic (Bosnie-Herzégovine)

Bensalem Hemmich (Maroc) est ex-ministre de la Culture, philosophe, romancier et scénariste. Il est l’auteur de nombreux ouvrages (en arabe et en français). Cinq de ses romans sont traduits en plusieurs langues. Son Å“uvre bilingue a fortement contribué à la diffusion et au rayonnement de la littérature arabe contemporaine.

Esad Durakovic (Bosnie-Herzégovine) est universitaire, orientaliste et traducteur d’œuvres littéraires des différentes époques de la civilisation arabe, classique et moderne. Il a notamment travaillé sur les écrivains arabes Taha Hussein, Khalil Gibran et Naguib Mahfouz. Il a traduit en 1999 Les Mille et Une Nuits et Les Sept Poèmes, les fameuses Mu’allaqat de la période préislamique.

 

2001 - Abdulaziz el Makalah (Yemen) et Na Zhong (Chine)

Abdulaziz el Makalah (Yemen) est professeur de littérature arabe est l’un des plus célèbres poètes du monde arabe. Il est profondément attaché à la promotion et au développement de la culture yéménite.

Na Zhong (Chine), est né en 1910 dans une famille musulmane Hui de la province du Yunnan. Il a travaillé pendant plus de soixante ans à promouvoir une meilleure compréhension de la culture arabe en Chine et a été le premier à enseigner l’arabe dans une université chinoise (l’Université centrale, devenue aujourd’hui l’Université de Nanjing). Le Professeur Na est l’auteur de plus de vingt ouvrages sur l’histoire et la religion islamiques.