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Célébrer vingt ans de la Convention sur protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

En 2005, la Conférence générale de l'UNESCO franchissait une étape décisive en adoptant la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Cet acte marquait une reconnaissance fondamentale du rôle de la culture comme pilier du développement humain et de la paix. Initiée à la proposition de plusieurs États membres, dont la France, le Canada, l'Allemagne, le Mexique, le Maroc, la Grèce, Monaco et le Sénégal, avec le soutien du Groupe francophone de l'UNESCO, la mise en œuvre de cette Convention a amorcé un profond mouvement transformateur, redéfinissant les contours des politiques culturelles à l’échelle mondiale.
Dans son discours à la cérémonie d’ouverture de la Conférence organisée par le Groupe des Ambassadeurs Francophones à l’UNESCO pour célébrer vingt ans de la Convention sur la diversité des expressions culturelles, S.E. Amb. Simona-Mirela Miculescu, Présidente de la 42e session de la Conférence générale de l’UNESCO, a rappelé la continuité de l'engagement de l'UNESCO pour la préservation de la diversité culturelle, notamment à travers les instruments normatifs précurseurs comme la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001 et la Recommandation de 1980 relative à la condition de l'artiste. Ces textes ont joué un rôle crucial en affirmant l'importance des artistes et des créateurs dans la préservation de notre diversité culturelle.
En se référant aux avancées notables réalisées, Amb. Miculescu a souligné que la Convention de 2005 reste le seul instrument international dédié à la diversité des expressions créatives contemporaines. La mise en œuvre de la Convention a déclenché une transformation profonde des politiques culturelles à travers le monde, fondées sur des données probantes et soutenues par des indicateurs culturels robustes. Comme en témoignent les rapports périodiques Re|penser les politiques culturelles, de nombreux États ont révisé leurs cadres législatifs pour promouvoir les secteurs du cinéma, de la radiodiffusion, de la musique et du numérique, en s'inspirant directement des principes de la Convention.
Parmi les avancées marquantes, la Présidente a également mentionné la promotion de l'égalité des genres et la reconnaissance des femmes artistes à travers des politiques inclusives qui favorisent l'expression des voix féminines, encore trop souvent marginalisées, sur la scène culturelle mondiale. Un autre résultat marquant est la mise en lumière de l'industrie du film, de la mode et du livre du continent africain, contribuant ainsi à la promotion de l'immense richesse créative du continent africain et au développement des industries créatives en Afrique.
Malgré ces succès, le contexte numérique transforme profondément les modes de production, de diffusion et de consommation des contenus culturels. Si cette révolution technologique offre des opportunités sans précédent pour l'accès et le partage des œuvres, elle pose aussi des défis considérables pour la préservation des langues et expressions minoritaires et le développement des industries culturelles locales.
Pour que la Convention réalise pleinement son potentiel, une ratification universelle reste essentielle. Elle permettrait de renforcer la coopération culturelle internationale, le suivi des politiques et la recherche en matière de diversité culturelle.
Des mécanismes de soutien tels que le Programme UNESCO-Aschberg et le Fonds international pour la diversité culturelle offrent déjà des bases solides pour le financement et la mise en œuvre des projets culturels. En outre, le réseau des Villes créatives de l'UNESCO constitue un cadre innovant, riche en potentiel, qu'il faut continuer à valoriser et étendre pour répondre aux défis de demain.
En conclusion, en citant les sages mots de Mahatma Gandhi, qui capturent l'esprit même de la Convention, la Présidente a fait un appel au renforcement des partenariats pour la mise en œuvre de la Convention et à l'engagement en faveur de la diversité culturelle.
Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts,
ni mes fenêtres bouchées,
mais qu'y circule librement la brise
que m’apportent les cultures de tous les pays.