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Amener l’éducation dans les zones reculées du Népal

« Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école, car je viens d’une famille de 21 personnes Â», raconte Kalashka Khadka Khatri, 30 ans, habitante de la commune rurale de Chingad (district de Surkhet), dans un avec l’UNESCO. Elle s’est battue pour offrir deux repas par jour à sa famille, et a perdu deux de ses enfants faute de moyens pour payer les soins médicaux. Elle explique qu’elle « ne pouvai[t] pas payer le trajet jusqu’au poste de santé pour aller chercher des médicaments Â». Kalasha s’est inscrite à un cours de couture dans son Centre d’apprentissage communautaire (CLC) local, et peut désormais subvenir à ses besoins au quotidien. Elle souhaite à présent transmettre aux autres ce qu’elle a appris.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Malgré la hausse régulière du taux d’alphabétisation des adultes au Népal, qui atteint aujourd’hui 68 %, les personnes comme Kalasha, qui habitent des communautés rurales et difficiles d’accès, ont moins de chances d’accéder à des possibilités éducatives. Or, au Népal, quatre personnes sur cinq vivent dans des zones rurales. Une étude gouvernementale de 2008 a montré que les jeunes des zones rurales ont accès à moins de possibilités éducatives que ceux qui vivent en milieu urbain, les femmes étant particulièrement désavantagées.

Les CLC jouent un rôle clé pour résoudre ce déséquilibre. Ils sont généralement mis en place et gérés par les habitants et fonctionnent en dehors du système éducatif formel, offrant aux communautés marginalisées des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie et de leadership.

« Cette formation m’a donné une voix et des compétences Â»

Le de l’UNESCO fournit un appui au gouvernement en vue de renforcer les centres d’apprentissage communautaire. Il aide les CLC à assurer la pertinence de leurs formations pour la communauté et leur conformité aux plans et politiques à tous les niveaux du système fédéral.

Le bénéficiaire final de ces activités de développement des capacités institutionnelles est bien entendu l’apprenant. Nous avons échangé avec des femmes comme Kalasha, qui ont participé à des cours de couture au centre de Jagaran. « Cette formation m’a donné une voix et des compétences Â», déclare Harikala Buda, 30 ans. Grande débutante en couture, elle a été capable dès la fin de son apprentissage de confectionner des vêtements basiques. Harikala parle de ses créations avec fierté : elle a travaillé à plein temps pour créer plus de 150 robes durant la période des festivités de Dashian. Aujourd’hui, elle a assez d’argent pour s’acheter sa propre machine à coudre.

Bhawama Sharma, 20 ans, a également bénéficié de cette formation. Elle a perdu son père étant jeune et a été élevée par sa mère, qui a travaillé très dur pour lui donner accès à une éducation. Pour des raisons financières, Bhawama a arrêté l’école pendant un an pour suivre le cours de couture et aider sa famille. Elle tient aujourd’hui son propre atelier de couture et prépare un baccalauréat en parallèle.

En 2019, CapED a renforcé plus de 300 CLC, en sensibilisant aux ODD, en améliorant la coordination avec les autorités locales conformément à la politique de décentralisation de l’éducation, et en formant les dirigeants des centres à la gestion et la collecte de fonds.

Riche de son expérience avec les CLC, l’UNESCO apporte son aide au Gouvernement népalais afin d’élaborer un cadre d’apprentissage tout au long de la vie. Celui-ci orientera les lois et plans pour l’éducation à l’échelle locale, qui permettront aux gouvernements provinciaux et locaux d’offrir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie aux personnes les plus marginalisées et vulnérables au Népal.

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Photo : Harikala Buda sur sa machine à coudre, après avoir suivi une formation de couture au CLC local.