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Appel international pour améliorer la sécurité des journalistes en Ukraine

Le niveau des attaques contre des journalistes et la nécessité urgente d’améliorer leur sécurité ont été largement reconnues par les panelistes de la conférence “Safety of Journalists: an Imperative for Free Media. Freedom of Expression and Public Order”. La conférence de haut niveau, qui s’est tenue le 3 février 2017 à Kiev en Ukraine, a été organisée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Ministère des affaires étrangères de l’Ukraine et le Conseil de l'Europe.

Les médias ukrainiens, la société civile et les institutions gouvernementales ont examiné la situation actuelle de la sécurité des journalistes, et ont discuté des mesures législatives et pratiques afin de protéger la liberté de la presse et la sécurité des journalistes en Ukraine. Le rôle des forces de sécurité et des membres du système judiciaire dans l’amélioration de la sécurité des journalistes et la fin de l’impunité pour les crimes commis contre eux a particulièrement été souligné au cours de deux panels. “Il y a toujours un niveau très élevé d’impunité pour les crimes contre des journalistes qui viennent également des forces de sécurité. Cela génère une perte de la confiance dans le système judiciaire”, a attesté Sergiy Tomilenko, vice-président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine (NUJU). Dunja Mijatović, Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias, a affirmé dans sa déclaration préliminaire que les mots ne suffisent pas et que des mesures concrètes doivent être décidées pour promouvoir la sécurité des journalistes.

Les participants de la conférence ont convenu de l’importance du renforcement des capacités des forces de sécurité et des membres du système judiciaire sur ces questions. Le manuel de l’UNESCO, intitulé “”, présenté à la conférence, offre un programme complet pour la formation des forces de sécurité sur la liberté d’expression. Il vise particulièrement à promouvoir la transparence, faciliter les relations entre les journalistes et les forces de sécurité pour améliorer la sécurité des journalistes. Sergiy Kyslytsya, vice-ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, qui présidait le panel, a conclu que la formation des forces de sécurité, basée sur le manuel de l’UNESCO, serait très utile en Ukraine. Kyslytsya a également proposé que ces formations soient inclues dans le prochain plan de coopération avec les organisations internationales.

Le ministère de l'Intérieur de l'Ukraine a indiqué qu'il avait déjà initié des formations de policiers sur ces questions. Une formation pour la police de patrouille sur les relations entre les communautés et les médias a été mise en place en 2016. “C'est la volonté du Ministère de l'intérieur de l'Ukraine d'améliorer les relations entre des forces de sécurité et les journalistes. Non seulement afin de communiquer, mais aussi afin d’améliorer la sécurité des journalistes. Nous nous réjouissons que la coopération internationale aborde ces questions", a dit Anastasia Dieiva, vice-ministre de l'intérieur. En outre, elle a souligné la nécessité de la mise en place de ces formations pour des autres départements chargés de l'ordre public, tels que la police de districts, les unités d’investigation et le service d'urgence de l'État.

Le vice-président de la NUJU, Tomilenko, a suggéré d'inclure encore plus des parties prenantes afin d’améliorer la sécurité des journalistes et la liberté d'expression: "Le soutien et les formations concernant la sécurité des journalistes de la communauté internationale doivent cibler les forces de sécurité, mais également des associations spécialisées, la défense juridique et des observateurs de la sécurité des journalistes en Ukraine". Selon le rapport 2016 de la Directrice générale de l'UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger d'impunité, neuf journalistes ont été tués en Ukraine en 2014 et 2015, pour lesquels aucun responsable n'a été jugé jusqu'à présent.

Au cours de la conférence, des représentants des autorités ukrainiennes et des organisations de la société civile ont discuté de différentes mesures visant à améliorer la liberté de la presse et la sécurité des journalistes, y compris les moyens de perfectionner la législation nationale et de mettre en valeur les instruments européens, comme la Convention européenne des droits de l’Homme, les décisions du Conseil de l'Europe et les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme concernant la liberté de la presse, la sécurité des journalistes et la fin de l'impunité pour les crimes commis contre eux. Les parties prenantes internationales et nationales ont convenu qu'une approche holistique est nécessaire pour améliorer des questions aussi complexes que la sécurité des journalistes et l'impunité.