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Apprentissage de l’alphabétisation en famille au Mozambique

Au Mozambique, 45 % des adultes sont analphabètes et les femmes sont presque deux fois plus concernées que les hommes. L’analphabétisme est plus fréquent dans les régions rurales, où vivent 57 % des personnes analphabètes, contre 23 % dans les zones urbaines.

L’analphabétisme a un impact considérable sur la vie quotidienne des individus. Il les empêche d’accéder à des emplois bien rémunérés et de participer sur un pied d’égalité à la vie de leur communauté locale, ainsi qu’au débat social et politique. Il perpétue aussi le cycle intergénérationnel de la pauvreté et ralentit la croissance économique à long terme.

Le , la plate-forme de l’UNESCO pour la mise en Å“uvre de l’agenda É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô 2030, s’attache à remédier à ce problème. CapED collabore avec le gouvernement afin d’élaborer un nouveau curriculum pour l’éducation primaire des jeunes et des adultes, qui est en cours d’essai pilote au Mozambique. Le Programme s’emploie également à renforcer les capacités des enseignants-formateurs qui participeront à la formation des enseignants pour adultes et jeunes analphabètes.

Le Programme CapED soutient par ailleurs un programme d’apprentissage familial (Family Learning Programme), qui avait été mis au point à l’origine par le . CapED a enrichi le programme en développant le contenu de son manuel d’apprentissage et a aidé à former les enseignants en alphabétisation à son utilisation.

Le programme a pour objectif de doter les familles analphabètes de compétences en lecture et en calcul ainsi que de compétences pour la vie quotidienne, telles que des conseils en matière d’hygiène, de nutrition et de parentalité. Il vise également à remédier à la pénurie d’éducation de la petite enfance au Mozambique, 4 % seulement des enfants âgés de moins de cinq ans recevant ce type d’éducation. Ainsi, grâce à l’apprentissage conjoint, le programme fournit aux parents les compétences dont ils ont besoin pour soutenir le développement précoce de leurs enfants et les préparer à l’enseignement primaire.

Le Family Learning Programme est actuellement déployé dans deux provinces, Nampula et Maputo. Nous avons rencontré quelques locaux de Nampula ayant participé au programme, afin de recueillir leurs expériences. La province compte 6,1 millions d’habitants et plus de la moitié des adultes sont analphabètes.

[Des apprenants adultes passent des tests d’alphabétisation, province de Nampula]

« Je peux voir une grande différence entre les enfants qui vont à l’école et ceux qui n’y vont pas. Â»

Maria Nhagegue, 40 ans, et son mari Augusto Bernardo, qui est pêcheur et qui a sept enfants, participent tous les deux au Family Learning Programme. Le programme a eu un grand impact sur leur famille, sur le plan de leurs relations mutuelles, ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté, car les compétences en alphabétisation leur permettent de mieux participer à la société.

En raison de difficultés financières, ni Augusto ni Maria ne sont allés à l’école quand ils étaient enfants. Lorsqu’on leur a demandé ce que le Family Learning Programme leur avait apporté, Augusto a répondu qu’ils étaient désormais tous les deux plus ouverts avec leurs enfants. Maria a ajouté qu’elle « [pouvait] sentir les changements au sein de [sa] famille et avec le reste de la communauté Â», expliquant que ses relations interpersonnelles s’étaient améliorées. Augusto a également évoqué les meilleures compétences de ses enfants en portugais. « Je peux voir une grande différence entre les enfants qui vont à l’école et ceux qui n’y vont pas. Â»

[Maria et sa fille Deluzia tiennent un stylo]

« Nous n’avons pas de lieu adéquat pour apprendre mais mes élèves viennent quand même. Â»

Nous avons également discuté avec Zanaida Ayuba, une mère de quatre enfants de 27 ans, qui est une éducatrice pour adultes formée et responsable de 24 élèves au sein du Family Learning Programme.

« Notre principale difficulté est le manque de livres pour les programmes de post-alphabétisation. En outre, nous n’avons pas de lieu adéquat pour apprendre mais mes élèves viennent quand même Â», a-t-elle dit. Elle nous a raconté que les élèves aimaient s’informer sur la nutrition, l’hygiène et la dynamique familiale et que ce qu’ils trouvaient le plus difficile était d’apprendre à lire et à écrire le portugais. « Ils utilisent les connaissances [mathématiques] dans leur vie quotidienne, pour calculer sur le marché, payer les transports, gérer et comprendre leur machamba [petites parcelles de terres agricoles]. Â»

La formation de Zanaida à l’enseignement du Family Learning Programme l’a elle-même encouragée à changer ses habitudes avec ses quatre enfants. « Aujourd’hui, je suis plus motivée pour superviser les devoirs de mes enfants, les aider à résoudre leurs problèmes et discuter de ce qu’ils apprennent à l’école Â», a-t-elle dit.

  • : Améliorer la qualité des programmes d’alphabétisation et d’éducation des adultes, en particulier pour les jeunes femmes vivant en zone rurale. En savoir plus.