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Beijing+25 : Comment les pays ont-ils mis en œuvre leurs engagements en faveur de l’égalité des genres et de l’éducation depuis 1995 ?

« L’éducation a changé ma vie – petite fille vivant dans un village confronté à la pauvreté et essayant de survivre à un mariage précoce et à la violence, je suis devenue enseignante à l’université, activiste et défenseure de l’éducation, essayant d’appuyer et de développer l’éducation dans mon pays et utilisant l’éducation comme outil du changement. Je crois dans l’éducation. Tout comme elle a transformé ma vie, elle transformerait la vie de tous les enfants du monde. »
- Ahlam, Yémen
L’année 2020 marque le 25e anniversaire de la , un engagement historique en faveur des droits des filles et des femmes.
Dans le cadre d’un examen des progrès réalisés depuis 25 ans et en tant que contribution au l’UNESCO et le Rapport GEM ont commandé une série d’études de cas pour faire le point sur la façon dont certaines stratégies recommandées dans le Programme d’action ont été mises en œuvre dans 11 pays à travers le monde.
Les études de cas menées en en et au montrent comment les grossesses précoces entravent l’éducation des filles et quelles mesures ont été prises pour éliminer les obstacles à l’éducation formelle pour les adolescentes enceintes et les jeunes mères. Dans ces pays, une volonté politique forte, un engagement de la société civile et des mesures holistiques se sont révélés efficaces, conduisant à des progrès dans la réduction des taux de grossesses précoces et à l’offre de services éducatifs aux jeunes filles enceintes et aux jeunes parents.
Les études de cas du de l’ et des examinent les mesures entreprises pour offrir une orientation scolaire et professionnelle non discriminatoire et sensible au genre afin d’encourager les filles à poursuivre leurs études dans des domaines où elles sont sous-représentées, en particulier dans les programmes de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) ou dans l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP). Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans ces domaines – et dans de nombreux contextes – pour aider les filles à faire des choix éclairés, sans préjugés sexistes, quant à leurs futurs domaines d’études et de carrière.
Les études de cas menées aux , en et au font également apparaître des progrès mitigés dans l’élaboration de programmes d’enseignement, de manuels scolaires et d’aides pédagogiques exempts de stéréotypes et de préjugés sexistes. Aux Comores et en ɳٳ󾱴DZ辱±ð, aucun changement significatif n’a été réalisé dans la représentation des genres dans les textes, illustrations ou rôles assignés. En revanche, le matériel d’apprentissage au ±·Ã©±è²¹±ô est devenu beaucoup plus sensible au genre, bien qu’il reste encore beaucoup à faire car les stéréotypes de genre y sont toujours présents.
Les études de cas menées au et en montrent qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le corps enseignant et ce, en dépit de quelques évolutions positives depuis 1995. L’inégalité des genres reste présente dans le recrutement et la promotion des enseignants aux postes de direction. Briser le plafond de verre ne fait pas encore partie du programme des politiques en matière d’éducation.
Ces exemples de pays montrent que si des progrès indéniables ont été réalisés au cours des 25 années qui se sont écoulées depuis la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, nous sommes loin d’avoir réalisé nos engagements en faveur de l’égalité des genres dans et par l’éducation.
« Vingt-cinq ans après la Déclaration historique de Beijing et son Programme d’action, les filles restent confrontées à des obstacles qui les empêchent d’aller à l’école et de réaliser tout leur potentiel. Nous devons garantir l’égalité pour cette prochaine génération de filles et de garçons dans et par l’éducation » déclare Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO.
L’UNESCO appelle les gouvernements à intensifier leurs efforts, tandis qu’ils répondent à la crise actuelle du COVID-19, afin de s’assurer que toutes les filles poursuivent leurs études et retournent à l’école en toute sécurité dès leur réouverture. Nous devons tirer parti de l’incroyable potentiel de l’éducation des filles qui transforme les sociétés – les rendant plus justes et plus prospères – et qui nous assure à tous un meilleur avenir.
Ces efforts contribuent directement à l’initiative de l’UNESCO, lancée l’année dernière, qui appelle à une action collective accélérée en faveur de l’éducation des filles et des femmes.
- Son éducation, notre avenir :