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Élèves, enseignants et parents des écoles associées de l’UNESCO partagent leurs expériences sur le COVID-19

Plus de 620 membres du Réseau des écoles associées de l’UNESCO (réSEAU), répartis dans plus de 80 pays, se sont rassemblés pour échanger leurs expériences de l’apprentissage et de la vie en confinement, à l’occasion d’un webinaire organisé le 12 mai 2020 en collaboration avec l’Institut de l’UNESCO pour l’application des technologies de l’information à l’éducation (ITIE).
À l’image des perturbations de l’éducation survenues dans le monde entier, 95 % des écoles affiliées à ce réseau, qui regroupe 12 000 établissements dans 182 pays, sont fermées. En 65 ans d’existence, ce webinaire était le premier du genre pour la communauté des écoles associées, qui est le plus vaste des réseaux de l’UNESCO.
Le retour progressif à une «&²Ô²ú²õ±è;nouvelle normale » soulève de nombreuses questions : quelle a été l’efficacité de l’expérience de l’apprentissage à distance ? Quelles possibilités et difficultés pose-t-elle ? En quoi a-t-elle influencé, et peut-être modifié la communauté d’apprentissage et les relations entre élèves, enseignants et parents ? Comment repenser l’organisation de nos écoles et de nos environnements d’apprentissage après la crise ?
Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer des enseignements, membres du réSEAU, coordonnateurs nationaux, enseignants, élèves et parents ont partagé leurs observations, leurs sentiments ainsi que leurs espoirs pour l’avenir au cours de ce webinaire, qui portait sur deux sujets : l’expérience de l’apprentissage à distance, et la refonte de l’avenir de l’éducation à partir de cette expérience.
Des élèves, parents et enseignants des pays suivants sont intervenus au cours des deux séances du webinaire : Argentine, Chine, France, Indonésie, Iraq, Kenya, Liban, Mongolie, Nigéria et Pays-Bas.
«&²Ô²ú²õ±è;Les paroles des enseignants, des élèves et des parents nous ont fait prendre conscience des réalités du terrain et des défis que nous avons à relever tous ensemble, en tant que communauté du réSEAU&²Ô²ú²õ±è;», a déclaré Julie Saito, Coordonnatrice internationale du réSEAU.
Expériences de terrain de l’apprentissage à distance
Voici ce que les intervenants de la communauté du réSEAU avaient à dire sur leur expérience :
«&²Ô²ú²õ±è;Le problème dans l’utilisation de l’apprentissage en ligne, c’est que l’on dépend vraiment de la connexion Internet et de l’électricité&²Ô²ú²õ±è;»,
Nanda Vania Qurratu Aini, élève, 17 ans, Indonésie
«&²Ô²ú²õ±è;L’apprentissage à distance a eu des conséquences sur l’aspect affectif de l’apprentissage. Les échanges chaleureux avec les enseignants et le temps libre avec mes amis et mes camarades de classe me manquent&²Ô²ú²õ±è;»,
Nevenka Fadin, élève, 14 ans, Argentine
«&²Ô²ú²õ±è;À partir de mon expérience des cours télévisés, je pense que nous devrions envisager un modèle de classe mixte : les élèves pourraient regarder des cours télévisés à la maison, puis nous complèterions ces cours à l’école et discuterions des sujets abordés afin de privilégier le perfectionnement des compétences des élèves&²Ô²ú²õ±è;»,
Mme Ganchimeg Jamba, professeure d’anglais, Mongolie
«&²Ô²ú²õ±è;En tant que mère, je dirais que l’éducation en ligne m’a permis d’aider mes enfants, et en tant qu’enseignante, je considère que c’est une possibilité à étudier de près à l’avenir. L’intégration de l’éducation en ligne dans le système scolaire classique est devenue indispensable&²Ô²ú²õ±è;»,
Ghinwa Maassarani, professeure de chimie et mère de deux enfants, Liban
«&²Ô²ú²õ±è;Le gouvernement doit renforcer la maîtrise des médias et l’éducation civique à tous les niveaux d’enseignement, pour que nous soyons préparés à gérer ce genre de situation. Au Kenya, cela a posé de grandes difficultés aux parents. La plupart des Kenyans qui habitent en ville…ont des conditions de vie très précaires, et la situation est en train de s’aggraver&²Ô²ú²õ±è;»,
Richard Iyaya, formateur d’enseignants et parent, Kenya
Comment repenser l’éducation et l’apprentissage après la crise ?
Les intervenants de la communauté du réSEAU ont échangé leurs idées sur l’avenir de l’éducation :
«&²Ô²ú²õ±è;Avant la pandémie, il y avait 13 millions d’enfants non scolarisés au Nigéria, donc nous ne devrions pas revenir à la normale&²Ô²ú²õ±è;»,
Aisha Bunu, élève, 14 ans, Nigéria
«&²Ô²ú²õ±è;Je crois que cette crise est l’occasion de voir grand, de faire preuve de courage et de prendre des décisions réellement audacieuses pour organiser notre système d’éducation et d’apprentissage&²Ô²ú²õ±è;»,
Anne-Fleur Lurvink, professeure d’anglais, Pays-Bas
«&²Ô²ú²õ±è;Cette crise m’a vraiment montré que l’apprentissage est avant tout fondé sur les interactions et les processus sociaux. C’est pour cette raison que selon moi, l’apprentissage social et affectif devrait occuper une place plus grande dans l’éducation&²Ô²ú²õ±è;»,
Si Gao, professeur de littérature chinoise, Chine
«&²Ô²ú²õ±è;La solution ne serait-elle pas de placer les élèves au cÅ“ur du changement ? Nous pourrions nous appuyer sur l’autonomie acquise pendant cette crise sanitaire et sur leur dynamisme pour construire quelque chose de différent. Je pense qu’ensemble, nous avons pris conscience des interactions entre santé, éducation, inégalités et environnement&²Ô²ú²õ±è;»,
Jean-Marc Septsault, professeur de technologie et père de deux enfants, France
«&²Ô²ú²õ±è;Pour de nombreux pays déjà touchés par un conflit, cette pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. Nous devons réfléchir à la société que nous voulons devenir et au type d’éducation que nous voulons donner à nos enfants pour bâtir cette société&²Ô²ú²õ±è;»,
Mme Aseel Jasim, mère de quatre enfants, Iraq​
Quels thèmes communs se dégagent ?
«&²Ô²ú²õ±è;L’art est essentiel pour moi, il favorise notre santé mentale et nous permet de nous ressourcer&²Ô²ú²õ±è;»,
Nevenka, 14 ans, Argentine
Parmi les experts ayant participé à la réunion, figuraient Tigran Yepoyan, Chef de l’Unité des TIC dans l’éducation à la santé de l’ITIE, Sobhi Tawil, Chef de l’Équipe de recherche et de prospective en éducation à l’UNESCO, et Xioxia Zhou, Directrice du Centre international du Réseau des écoles associées de l’UNESCO. Faisant le point sur les deux séances du webinaire, ils ont identifié des thèmes communs, notamment l’importance de tenir compte de la dimension socio-affective de l’apprentissage et de veiller au bien-être des élèves et des enseignants, et les effets de l’apprentissage à distance sur la relation entre élèves, enseignants et parents.
Par ailleurs, une grande attention a été portée au rôle de l’éducation artistique dans le bien-être des élèves, à la nécessité de doter les enseignants de compétences en informatique et en maîtrise des médias, ainsi qu’au soutien psychosocial à apporter aux élèves.
Tous les participants se sont sentis reliés les uns aux autres par-delà les cultures et les continents, comme l’a déclaré un élève du réSEAU venant de Grèce : «&²Ô²ú²õ±è;C’était incroyable d’entendre des élèves de l’autre bout du monde et d’avoir l’impression qu’on était des camarades de classe. J’étais si content d’entendre que nous partageons tous la même vision du rôle des enseignants, qui sont irremplaçables ».
L’équipe de coordination mondiale du réSEAU envisage de donner une suite à cette discussion féconde, en intégrant les points de vue exprimés dans la riposte au COVID-19 ainsi que dans ses activités futures. Cela se fera au travers d’une collaboration constante avec l’équipe des Futurs de l’éducation, l’ITIE et d’autres partenaires intéressés au sein et en dehors de l’UNESCO.
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