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Impact de la COVID-19 sur la pauvreté en Afrique centrale : les Nations Unies et les Organisations internationales et sous-régionales pour une réponse globale et concertée

La crise sanitaire de la COVID-19 va vraisemblablement aggraver la situation de la pauvreté en Afrique. Selon une étude publiée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), elle va, en effet, « faire plonger au moins 5 à 29 millions de personnes sous le seuil de pauvreté extrême de 1,90 dollar par jour par rapport aux prévisions faites dans le scénario de croissance de référence de l’Afrique pour 2020. La probabilité de voir les ménages vulnérables touchés par le COVID-19 plonger dans la pauvreté transitoire s’est accrue de 17,1 %, celle de les voir rester dans la pauvreté pendant une décennie ou plus longtemps s’est accrue de 4,2 % et celle de les voir sortir de la pauvreté a diminué de 5,9 %. La hausse des niveaux de pauvreté exacerbera également les inégalités de revenus existantes. »
Face à cette perspective qui compromettra la réalisation, à l’horizon 2030, de l’Objectif de développement durable n° 1, les Nations Unies et des partenaires techniques et financiers de la sous-région Afrique centrale se sont réunis, le 22 juillet dernier, aux fins d’y apporter une réponse globale et concertée. Celle-ci sera soumise au Forum des Ministres en charge du développement social des pays de l’Afrique centrale qui se tiendra le 30 septembre courant, sous le thème : « Le défi de la pauvreté en Afrique centrale : quel impact de la pandémie de la COVID-19 et quelles stratégies ? »
Initiative conjointe de l’UNESCO et de la République gabonaise, avec la participation de la CEEAC, ce forum s’inscrit dans le cadre du Programme intergouvernemental pour la Gestion des transformations sociales (MOST) de l’UNESCO ; programme dont la vocation est d’apporter un soutien aux États membres de l’Organisation dans l’amélioration des processus de prise de décisions, à travers une interface renforcée entre la recherche, notamment en sciences sociales, et les politiques publiques.
La séquence protocolaire
Monsieur Salah Khaled, Directeur du Bureau Régional à Yaoundé pour l’Afrique Centrale, ouvrant la phrase protocolaire, a, d’ailleurs, souligné l’importance des sciences et des données probantes pour soutenir les réponses politiques à l’impact de la pandémie de la COVID-19, en faisant sien ce passage du Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies, « The socio-economic impacts of COVID-19», lancé le 31 mars 2020 : « La communauté mondiale de la recherche au sens large - au sein des gouvernements, des universités et du secteur privé - a également un rôle essentiel à jouer, dans le domaine des sciences sociales et naturelles, dans la formulation des politiques. Elle peut produire, partager et expliquer en termes simples les preuves, dont les pouvoirs publics et les acteurs politiques ont besoin, pour prendre des mesures préventives efficaces et pour façonner une reprise sûre et équitable. »
Pour Monsieur Andres-Edu Mba Mokuy, Secrétaire général adjoint de la CEEAC en charge du département intégration socioculturelle, la pandémie de la COVID-19 aura, inéluctablement, des effets désastreux sur la vie des populations. Il devient donc plus qu’important, pour les pays de la sous-région, de renforcer les modes de production en adoptant des stratégies nationales et régionales d’accompagnement visant à améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités par des systèmes de productions compétitifs et intégrés pouvant permettre de réduire leur dépendance vis-à -vis de l’extérieur.
Clôturant la phase protocolaire, Madame Prisca Koho Nlend, Ministre gabonaise des affaires sociales et des droits de la femme, a reconnu également l’utilité d’avoir une connaissance assez exhaustive des multiples formes de la pauvreté afin d’y lutter efficacement. Selon elle, il y a nécessité de fonder la décision politique sur une cartographie et un diagnostic précis de la pauvreté et de l’impact de la COVID-19.
La séquence des travaux
La séquence des travaux s’est déroulée en trois phases.
La première phase était consacrée aux présentations des études nationales sur l’impact socio-économique de la pandémie par les Bureaux de Coordonnateurs résidents. Elle a été modérée par Monsieur Stephen JACKSON, Coordonnateur résident des Nations Unies au Gabon, et a vu la participation des bureaux des coordonnateurs résidents de l’Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RDC, Sao Tomé et Principe et du Tchad.
La deuxième phase, portant sur les présentations des études régionales sur l’impact socio-économique de la pandémie, était modérée par Monsieur Christian POUT, PhD, Ministre Plénipotentiaire, Président Think Tank CEIDES (Cameroun). Elle a vu la participation de Mesdames : Bento Pais, Ambassadrice de la délégation de l’Union européenne au Gabon ; Awa Ndiaye Seck, Représentante d’ONU-Femmes en République Démocratique du Congo ; et de Messieurs : Solomane Kone, Directeur général p.i du Bureau régional de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale ; Ferdinand Owoundi, Banque mondiale (Cameroun) ; Issoufou Saidou, Bureau Sous-régional pour l'Afrique Centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ; et Boubacar Noumansana, Représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie pour l’Afrique centrale.
La dernière partie, consacrée à l’élaboration d’une proposition globale et concertée à soumettre au Forum ministériel, était modérée par Madame Fatoumata MAREGA, Chef de bureau p.i. du Bureau de l’UNESCO au Congo. Au titre de la formulation de cette proposition globale et concertée, les axes suivants ont été adoptés : (1) la production des données, incluant des activités de formation et de recherche ; (2) l’économie verte ; (3) la transformation numérique ; (4) le renforcement des systèmes de santé ; (5) le renforcement des secteurs productifs et (6) la vision prospective post-COVID.
La cérémonie protocolaire de clôture, à laquelle a été associé Monsieur Anatole Ayissi, Chef de cabinet du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef de Bureau de l’UNOCA, s’est achevée avec le propos de Madame Faustina Fernandes Inglês De Almeida Alves, Ministre angolaise de l’action sociale, de la famille et de la promotion de la femme. Elle s’est félicité de la tenue de cette réunion, en amont du processus de préparation de la tenue le 30 septembre 2020 du Forum des ministres responsables du développement social. Elle s’est également félicité de l'engagement de tous les partenaires techniques et financiers des pays de la sous-région à soutenir les efforts nationaux, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, dans la perspective des agendas 2030 et 2063.