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La Directrice générale de l’UNESCO en appelle aux acteurs du marché de l'art afin de vérifier l’origine des objets culturels soumis à la vente
Les biens culturels constituent des vecteurs uniques de reconnaissance et de promotion de l’identité des peuples. Grâce à leur circulation, le savoir, les échanges culturels et scientifiques sont stimulés, et le dialogue entre les nations est encouragé, créant ainsi les conditions nécessaires au respect mutuel et à la paix.
Mais le trafic illicite de ces biens porte des atteintes graves, souvent irréversibles, au patrimoine culturel de l’humanité. Le pillage de pièces archéologiques efface toute trace des témoignages historique et scientifique accumulés au fil du temps.
La mise à l’encan d’ensembles archéologiques et historiques suscite la vive émotion des Etats membres de l’UNESCO, inquiets de la proposition à la vente de pièces considérées comme partie intégrante de leur patrimoine respectif. Ces dispersions sont perçues comme la privation d’une part essentielle des cultures locales. Ainsi, les États membres de l’UNESCO en appellent a l’Organisation afin qu'elle soutienne leurs démarches visant à obtenir la restitution des pièces proposées - notamment aux enchères publiques - au motif qu’elles soient issues de fouilles illégales et ont fait l’objet d’exportations illicites de leur territoire d’origine.
La Directrice générale souhaite attirer de nouveau l’attention du marché de l’art sur le problème très sensible du trafic de biens archéologiques dont la provenance licite est extrêmement difficile à démontrer. Elle en appelle à la responsabilité des professionnels et à l’application stricte de leurs règles de déontologie afin d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour vérifier scrupuleusement l’origine des pièces proposées aux acquéreurs, en conformité avec les principes et l’esprit des Conventions de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels et d’UNIDROIT de 1995 sur les biens culturels volés ou illicitement exportés.
Ces dernières années, face à un engouement universel sans précédent pour l'achat d'objets culturels et une prise de conscience accrue à l'égard des revendications légitimes des pays envers l'importance de la sauvegarde de leur patrimoine, le marché de l’art a entrepris la mise en place d’instruments de régulation – tels que des codes de d’éthique – et de suivi plus performants. De même, un dialogue prometteur entre l'UNESCO, les représentants du marché de l'art et les responsables de la protection du patrimoine de différents pays est voué à se développer dans les prochaines années.
La Directrice générale demande qu’aujourd’hui un nouveau pas soit franchi afin que les galeristes et représentants des maisons de ventes aux enchères s’engagent à tout mettre en œuvre pour assurer que seuls les biens culturels dont la provenance licite est indiscutable soient proposés aux acquéreurs. Elle appelle de ses vœux à ce que toutes les forces impliquées dans la protection du patrimoine et sa circulation joignent les efforts de l’UNESCO dans la mise en œuvre et le respect des Conventions internationales.