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La Directrice générale plaide en faveur de l’éducation au Sommet de la fille, à Londres

Lors du premier Sommet de la fille qui s’est tenu dans une école du sud de Londres, le 22 juillet 2014, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a déclaré que l’éducation était l’un des moyens les plus sûrs de prévenir les mariages d’enfants.

Le Sommet accueilli par le Gouvernement du Royaume-Uni et l’UNICEF avait pour but de mobiliser un soutien international afin d’inspirer des actions visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines ainsi qu’aux mariages infantiles, précoces et forcés en l’espace d’une génération. Les orateurs comprenaient le Premier Ministre du Royaume-Uni, David Cameron, la Première Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, le Vice-Premier Ministre de l’Éthiopie, Demeke Mekonnen, la Première Dame du Burkina Faso, Chantal Compaoré, l’activiste Malala Yousafzai, de nombreux Ministres de la santé, des affaires sociales et du développement international, ainsi que des membres actifs et militants de la société civile.

Tous les orateurs ont désigné la loi, l’éducation, l’emploi et le plaidoyer communautaire comme des stratégies payantes pour contrer ce que David Cameron a décrit comme une violation des droits des filles et comme des « maux qui peuvent être prévenus » moyennant un « mouvement mondial » en ce sens. Dans les pays en développement, une fille sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans et dans le monde quelque 130 millions de filles subissent des mutilations génitales.

« Tous les responsables politiques rassemblés ici aujourd’hui ont souligné le rôle primordial que joue l’éducation dans la prévention des mariages précoces », a déclaré Mme Bokova. « La pauvreté est l’un des principaux facteurs qui empêchent les parents d’envoyer leurs filles à l’école. C’est pourquoi dans toutes nos stratégies, à commencer par le programme pour l’après-2015, nous mettons l’accent sur l’éducation primaire et secondaire, gratuite et obligatoire, dont les filles sont les premières bénéficiaires. »

Selon le Rapport mondial de suivi sur l’EPT de l’UNESCO, si toutes les filles accédaient à l’enseignement secondaire en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et l’Ouest, les mariages d’enfants diminueraient de 64 % et les grossesses précoces de 59 %.

Mme Bokova a également insisté sur la nécessité de concentrer les efforts sur les jeunes adolescentes et le passage de la puberté, âge auquel le risque d’abandonner l’école augmente. « Des enseignantes formées, des manuels scolaires tenant compte de l’égalité des sexes et des écoles sûres sont des conditions certes importantes. Mais nous devons également travailler avec les familles, avec les responsables traditionnels et religieux et avec les filles elles-mêmes pour que tous comprennent ce qui est en jeu, notamment par le biais de l’éducation à la puberté. »

Malala Yousafzai a déclaré que « l’éducation était la meilleure solution. L’éducation rend les filles indépendantes et les aide à comprendre qu’elles jouissent de droits égaux ». Beaucoup d’intervenants ont réfléchi à la façon de changer les normes sociales et les traditions. « Les traditions ne sont pas d’essence divine. C’est nous-mêmes qui fabriquons la culture et nous sommes en droit de la changer. »

La Première Ministre Sheikh Hasina a annoncé tout un train de mesures, parmi lesquelles un renforcement de la législation, la gratuité des manuels scolaires, des bourses destinées aux filles pour qu’elles poursuivent leur scolarité dans le secondaire et au-delà et des innovations de nature communautaire pour prévenir les mariages précoces. Le Vice-Premier Ministre, Demeke Mekonnen, a parlé des efforts entrepris en Éthiopie en vue de briser les tabous par un travail de décentralisation des pouvoirs, d’implication et d’appropriation par la communauté, ainsi que de plaidoyer et d’accroissement de l’efficacité du système éducatif. Mme Compaoré a fait valoir que rien ne pouvait être fait sans une volonté politique au plus haut niveau et elle a déclaré que le Burkina Faso allait mettre en place des modules traitant des mutilations génitales féminines dans les formations des enseignants pour la prochaine année scolaire.

Une Charte adoptée lors du Sommet affirme que « ces pratiques violent les droits fondamentaux de toutes les filles et femmes de vivre à l’abri des violences et de la discrimination» et elle énonce dix mesures pour y mettre un terme, qui vont de la loi et des politiques aux données, à la recherche et à l’investissement dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

L’UNESCO s’est engagée à intensifier ses activités de plaidoyer de haut niveau afin de maintenir et de ramener les filles à l’école, à renforcer son action normative et à augmenter son soutien aux États membres en vue de promouvoir pour les filles des environnements sûrs et propices à l’apprentissage.