Communiqué de presse
La liberté de la presse et l’indépendance par temps de COVID-19
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, et la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, ont défendu lundi un journalisme sans compromis, qui soit libre, indépendant et factuel, lors d'un dialogue en ligne sur la liberté de la presse et la lutte contre la désinformation dans le contexte de l’épidémie de COVID-19.
Cet échange, qui s’inscrivait dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2020, célébrée le 3 mai de chaque année, a été marqué par la dénonciation de régimes qui utilisent la pandémie pour restreindre la liberté des médias et d'autres droits. Y ont participé François-Philippe Champagne, ministre des Affaires étrangères du Canada, Younes Mujahid, président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Maria Ressa, journaliste d'investigation des Philippines et fondatrice du site d’information Rappler, Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), ainsi que Monika Bickert, représentante de la société Facebook. Des dirigeants des Pays-Bas, de la Norvège et de la Commission européenne ont également transmis des messages vidéo.
La Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a donné le ton du débat en accueillant les participants : « Il est particulièrement important de marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse cette année, pendant la pandémie mondiale de COVID-19 et de maintenir la liberté de la presse à l'ordre du jour dans la situation actuelle. Le journalisme est indispensable pour communiquer les conclusions des scientifiques, diffuser des informations réelles et fiables, pour contrer de fausses nouvelles dangereuses pour la vie de tout un chacun et pour inciter aux efforts visant à contenir la propagation de la pandémie ».
« Malheureusement, a-t-elle ajouté, dans de trop nombreux endroits, ce n'est pas le cas et les journalistes, en particulier les femmes journalistes, sont empêchés de faire leur travail ». La Directrice générale « appelle les gouvernements, les grandes entreprises - qui ont également un rôle à jouer dans la diffusion de l'information dans le monde d'aujourd'hui - et le public à promouvoir la liberté de la presse et à contrer les fausses nouvelles ».
Soulignant la gravité de l'enjeu, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mentionné le sombre bilan dressé par l'UNESCO relatif aux 57 journalistes assassinés l'an dernier dans le monde. « Avec le nouveau défi de la pandémie de COVID-19, nous assistons à une dangereuse flambée de désinformation, allant de conseils sanitaires nuisibles à des théories conspirationnistes débridées. L'antidote réside dans des informations et des analyses étayées, scientifiques et fondées sur des faits. Il réside dans la liberté des médias et des reportages indépendants. Il réside, comme le dit à juste titre l'UNESCO, dans un journalisme sans complaisance. C'est bien plus qu'un slogan, c'est une question de vie ou de mort ».
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a rappelé qu'en « vertu du droit international, les restrictions des libertés civiles en temps de crise doivent être démontrées comme étant nécessaires, appropriées et proportionnées ». Elle a appelé les dirigeants du monde à faire cesser - et à condamner - toutes les attaques contre les journalistes et les atteintes à la liberté des médias.
Alors que tous les participants ont insisté sur l'importance cruciale de l'indépendance journalistique et de la vérification professionnelle des faits, Maria Ressa, journaliste d'investigation chevronnée, a déclaré que la pandémie avait rappelé le besoin de médias crédibles alors que « les réseaux sociaux ont privé les médias de leur rôle de garde-fou ». Selon elle, « dans des moments comme celui-ci, le journalisme et la vérification des informations sont plus vitaux que jamais. L'activité du journalisme est d'une importance capitale », a-t-elle ajouté en soulignant la perte de revenus publicitaires provoquée par le coup de frein à l’économie. « Nous devons veiller à ce que la crise ne tue pas les médias », a-t-elle averti.
« Le secteur du journalisme est maintenant confronté à une crise majeure », a convenu le président de la FIJ, Younes Mujahid. « Nous pensons qu'il y a un danger pour la profession journalistique dans son ensemble et cela perdurera si la crise économique se poursuit. Il est temps de prendre des mesures pour sauver le journalisme car nous ne pouvons pas imaginer une société démocratique sans une presse libre, des agences de presse, etc. »
Face aux dénonciations des dommages causés par la diffusion de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, la représentante de Facebook, Monika Beckert, a reconnu le problème. Elle a souligné les efforts de sa société pour identifier, corriger et parfois supprimer les fausses nouvelles, à savoir les contenus erronés sur le plan des faits, la désinformation, les contenus malveillants publiés intentionnellement. « Nous et d'autres entreprises pouvons faire plus », a-t-elle admis, ajoutant : « Nous essayons d'être plus transparents sur nos algorithmes. Nous faisons beaucoup pour diffuser des informations fiables de manière proactive, et pas seulement pour répondre à la désinformation. Nous savons que nous avons un rôle à jouer et nous cherchons à nous améliorer à ce sujet ».
Chaque 3 mai, le monde se réunit pour célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, faire le point sur la liberté d'expression dans le monde et rendre hommage aux journalistes qui ont été victimes d'attaques ou ont perdu la vie dans l'exercice de leur profession. La Journée mondiale de la liberté de la presse a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1993 sur recommandation de la Conférence générale de l'UNESCO.
****
           Plus d’informations sur les événements en lien avec la Journée mondiale de la liberté de la presse
Pour regarder l’enregistrement du débat
Contact presse : Clare O’Hagan: c.o-hagan@unesco.org
Cet échange, qui s’inscrivait dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2020, célébrée le 3 mai de chaque année, a été marqué par la dénonciation de régimes qui utilisent la pandémie pour restreindre la liberté des médias et d'autres droits. Y ont participé François-Philippe Champagne, ministre des Affaires étrangères du Canada, Younes Mujahid, président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Maria Ressa, journaliste d'investigation des Philippines et fondatrice du site d’information Rappler, Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), ainsi que Monika Bickert, représentante de la société Facebook. Des dirigeants des Pays-Bas, de la Norvège et de la Commission européenne ont également transmis des messages vidéo.
La Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a donné le ton du débat en accueillant les participants : « Il est particulièrement important de marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse cette année, pendant la pandémie mondiale de COVID-19 et de maintenir la liberté de la presse à l'ordre du jour dans la situation actuelle. Le journalisme est indispensable pour communiquer les conclusions des scientifiques, diffuser des informations réelles et fiables, pour contrer de fausses nouvelles dangereuses pour la vie de tout un chacun et pour inciter aux efforts visant à contenir la propagation de la pandémie ».
« Malheureusement, a-t-elle ajouté, dans de trop nombreux endroits, ce n'est pas le cas et les journalistes, en particulier les femmes journalistes, sont empêchés de faire leur travail ». La Directrice générale « appelle les gouvernements, les grandes entreprises - qui ont également un rôle à jouer dans la diffusion de l'information dans le monde d'aujourd'hui - et le public à promouvoir la liberté de la presse et à contrer les fausses nouvelles ».
Soulignant la gravité de l'enjeu, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mentionné le sombre bilan dressé par l'UNESCO relatif aux 57 journalistes assassinés l'an dernier dans le monde. « Avec le nouveau défi de la pandémie de COVID-19, nous assistons à une dangereuse flambée de désinformation, allant de conseils sanitaires nuisibles à des théories conspirationnistes débridées. L'antidote réside dans des informations et des analyses étayées, scientifiques et fondées sur des faits. Il réside dans la liberté des médias et des reportages indépendants. Il réside, comme le dit à juste titre l'UNESCO, dans un journalisme sans complaisance. C'est bien plus qu'un slogan, c'est une question de vie ou de mort ».
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a rappelé qu'en « vertu du droit international, les restrictions des libertés civiles en temps de crise doivent être démontrées comme étant nécessaires, appropriées et proportionnées ». Elle a appelé les dirigeants du monde à faire cesser - et à condamner - toutes les attaques contre les journalistes et les atteintes à la liberté des médias.
Alors que tous les participants ont insisté sur l'importance cruciale de l'indépendance journalistique et de la vérification professionnelle des faits, Maria Ressa, journaliste d'investigation chevronnée, a déclaré que la pandémie avait rappelé le besoin de médias crédibles alors que « les réseaux sociaux ont privé les médias de leur rôle de garde-fou ». Selon elle, « dans des moments comme celui-ci, le journalisme et la vérification des informations sont plus vitaux que jamais. L'activité du journalisme est d'une importance capitale », a-t-elle ajouté en soulignant la perte de revenus publicitaires provoquée par le coup de frein à l’économie. « Nous devons veiller à ce que la crise ne tue pas les médias », a-t-elle averti.
« Le secteur du journalisme est maintenant confronté à une crise majeure », a convenu le président de la FIJ, Younes Mujahid. « Nous pensons qu'il y a un danger pour la profession journalistique dans son ensemble et cela perdurera si la crise économique se poursuit. Il est temps de prendre des mesures pour sauver le journalisme car nous ne pouvons pas imaginer une société démocratique sans une presse libre, des agences de presse, etc. »
Face aux dénonciations des dommages causés par la diffusion de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, la représentante de Facebook, Monika Beckert, a reconnu le problème. Elle a souligné les efforts de sa société pour identifier, corriger et parfois supprimer les fausses nouvelles, à savoir les contenus erronés sur le plan des faits, la désinformation, les contenus malveillants publiés intentionnellement. « Nous et d'autres entreprises pouvons faire plus », a-t-elle admis, ajoutant : « Nous essayons d'être plus transparents sur nos algorithmes. Nous faisons beaucoup pour diffuser des informations fiables de manière proactive, et pas seulement pour répondre à la désinformation. Nous savons que nous avons un rôle à jouer et nous cherchons à nous améliorer à ce sujet ».
Chaque 3 mai, le monde se réunit pour célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, faire le point sur la liberté d'expression dans le monde et rendre hommage aux journalistes qui ont été victimes d'attaques ou ont perdu la vie dans l'exercice de leur profession. La Journée mondiale de la liberté de la presse a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1993 sur recommandation de la Conférence générale de l'UNESCO.
****
           Plus d’informations sur les événements en lien avec la Journée mondiale de la liberté de la presse
Pour regarder l’enregistrement du débat
Contact presse : Clare O’Hagan: c.o-hagan@unesco.org

xxxxxx/xx
5 mai 2020
Dernière mise à jour20 avril 2023