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Le haut débit, chaînon manquant de l’accès mondial à l’éducation

Le nouveau Rapport de la Commission sur le large bande met l’accent sur des stratégies visant à profiter des réseaux à haut débit pour atteindre l’Education pour tous
Technologie, Haut débit et Education : Faire avancer l’agenda de l’Education pour tous, le nouveau rapport du de la Commission pour le large bande montre comment l’accès aux technologies à haut débit, via des plateformes mobiles ou fixes, peut être élargi afin qu’étudiants et professeurs puissent partout en tirer des bénéfices pour eux-mêmes et pour leurs communautés.
Le rapport est débattu lors de la séance d’ouverture du Sommet mondial sur la société de l’information +10, au siège de l’UNESCO (25-27 février), en présence de la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova et du Secrétaire général de l’UIT, Hamadoun I. Touré, qui copréside la Commission sur le large bande.
Le rapport, coordonné par l’UNESCO, souligne l’importance du déploiement du haut débit en tant que moyen d’accélérer les avancées vers l’objectif du Millénaire relatif à l’enseignement primaire universel et vers les objectifs de l’Education pour tous. Trois ans à peine avant la date fixée pour atteindre ces objectifs, 61 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire sont encore privés d’école. Il en va de même pour 71 millions d’enfants en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire. On estime qu’il faudrait 1,7 million d’enseignants supplémentaires si l’on veut parvenir à l’enseignement primaire universel. De plus, – dont 64 % de femmes – ne disposent pas encore d’une alphabétisation de base, principalement en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud et de l’ouest.
« De nombreux progrès ont été réalisés en vue d’atteindre en 2015 les objectifs concernant l’éducation mais beaucoup de pays sont encore loin du compte», a déclaré Irina Bokova, qui copréside la Commission pour le développement digital avec le Secrétaire général de l’UIT, Hamadoun I. Touré. « A cet égard, la fracture numérique reste une fracture du développement. Les révolutions en cours – internet et portables – offrent à tous les pays, en particulier aux pays en développement et les moins avancés, des opportunités sans précédent. Nous devons utiliser au mieux le haut débit afin d’élargir l’accès à une éducation de qualité et afin d’offrir à tous les citoyens les connaissances, compétences et valeurs dont ils ont besoin pour vivre et travailler correctement en cet âge numérique ».
Le rapport reconnaît que la participation à l’économie globale dépend de plus en plus de la maîtrise des outils de navigation du monde numérique mais que les programmes scolaires privilégient encore l’accumulation de connaissances plutôt que la maitrise de leurs applications. Ils ne réussissent pas à donner aux étudiants les compétences numériques dont ils ont besoin pour se faire une place au sein d’une économie du savoir.
« Personne ne conteste la capacité du haut débit à développer et améliorer l’éducation mais aussi le vécu éducatif des étudiants », a déclaré Hamadoun I. Touré. « Une éducation de qualité et diversifiée constitue la base sur laquelle des familles peuvent bâtir leurs futurs moyens de subsistance. L’éducation ouvre les esprits mais aussi des perspectives d’emplois. L’étudiant d’un pays en développement peut aujourd’hui avoir accès à la bibliothèque d’une université prestigieuse n’importe où dans le monde ; un chômeur peut se reconvertir et chercher un emploi dans d’autres domaines ; des enseignants peuvent s’inspirer et s’appuyer sur les ressources et les expériences d’autres enseignants. Grâce à ces développements, le monde en ligne permet des avancées en matière d’éducation, de dialogue et de compréhension entre les peuples dans le monde réel ».
Malgré des progrès rapides en matière d’accès au haut débit, fixe ou mobile, la fracture numérique reste profonde. L’Union Internationale des Télécommunications estime qu’il y avait à la fin de 2012 près de 2,5 milliards d’utilisateurs d’internet mais que, dans les pays en développement, leur nombre ne dépassait pas le quart de la population. Dans les pays les moins développés, ce chiffre plongeait même à 6%. La dernière édition du rapport de l’UIT Mesurer la société de l’information montre de larges disparités, mondiales et régionales, tant au niveau du développement des TIC qu’à celui du coût mensuel de l’accès au haut débit, qui représente dans 17 pays plus de 100% du salaire mensuel moyen.
Le rapport confirme qu’en 2009 près de 93% des enfants de 15 ans avaient accès à un ordinateur et à internet dans les écoles des pays de l’OCDE (avec une moyenne de huit enfants par ordinateur). Par contre, dans les pays en développement, l’accès aux TIC reste un grand défi. Une étude sur le Kenya, publiée en 2010, montre par exemple que seulement 3% des écoles y disposent d’un accès à internet. Dans la plupart des pays africains, on compte en moyenne 150 écoliers par ordinateur.
Alors que l’infrastructure fixe constitue l’essentiel de la connexion à haut débit pour de nombreux pays, le service TIC qui progresse le plus vite est celui du haut débit mobile. Selon les données de l’UIT, en 2011, la croissance des services de haut débit mobile a été de 40% au plan mondial et de 78% dans les pays en développement où ils représentent souvent la seule option pour se connecter à internet.
Le rapport est le fruit des contributions de nombreux membres de la Commission et de leurs entreprises, notamment Alcatel-Lucent, le partenariat Connect-to-Learn (The Earth Institute, Colombia University/Ericsson/Milennium Promise), Intel, la Banque Interaméricaine de Développement, les membres de la Commission Suvi Lindén, Jasna Matić et Ivo Ivanovski, ainsi que le conseiller spécial auprès de la Commission Paul Budde.
Il comprend des études de cas concernant aussi bien des pays développés que des pays en développement, notamment sur la promotion de l’alphabétisation à travers des téléphones portables (Pakistan) et sur le programme Harmonizer qui forme les jeunes à la résolution des conflits et aux outils des TIC et des médias sociaux (nord de l’Ouganda), deux initiatives soutenues par l’UNESCO.
Recommandations
Le nouveau rapport de la Commission pour le développement numérique reprend à son compte un certain nombre de stratégies que les gouvernements (en particulier ceux des pays en développement) et d’autres acteurs impliqués dans l’éducation devraient défendre afin de tirer tous les bénéfices des TIC.
1) Accroître l’accès aux TIC et au haut débit
Les décideurs politiques doivent poursuivre leurs efforts visant à mettre en place des politiques intersectorielles qui offrent un accès abordable et équitable aux TIC et à la connexion à haut débit pour tous les citoyens, en particulier les femmes, les filles et les groupes ³¾²¹°ù²µ¾±²Ô²¹±ô¾±²õé²õ.
2) Intégrer les TIC dans la formation professionnelle et la formation continue
Compte tenu de la rapidité du changement technologique et des défis tels que le chômage des jeunes, les gouvernements doivent mettre en place des incitations financières afin de pousser à l’adoption des TIC et à la fourniture de haut débit dans toutes les activités choisies pour créer de nouveaux emplois ; ils doivent aussi faciliter la formation continue.
3) Enseigner les compétences propres aux TIC et réaliser l’alphabétisation numérique de tous les enseignants et apprenants
Les gouvernements doivent donner la priorité à une refonte des systèmes éducatifs visant à ce qu’ils répondent mieux aux besoins de la révolution numérique. Il est crucial de préparer enseignants et étudiants à bien utiliser les TIC si l’on veut améliorer l’éducation et l’évaluation de l’apprentissage.
4) Promouvoir la formation en version nomade et les ressources éducatives libres
Les décideurs politiques doivent mettre en place des incitations au développement de ressources éducatives libres. Le recours à la technologie mobile doit être encouragé à tous les niveaux et dans toutes les formes d’éducation, en facilitant l’accès à un enseignement de grande qualité.
5) Aider au développement de contenus adaptés aux contextes et langues locales
Mettre en place le matériel TIC ne suffit pas : des investissements sont également nécessaires afin de créer des écosystèmes d’applications éducatives en ligne, ainsi que des services proposant des contenus locaux et dans les langues locales.
6) Œuvrer à la réduction de la fracture numérique
Les décideurs politiques doivent poursuivre leurs efforts en vue de réduire le fossé numérique entre pays développés et pays en développement en promouvant des collaborations et partenariats internationaux.
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Pour plus d’information :
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