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Les biens culturels subaquatiques font l'objet de trafic illicite

Nouvelle formation en ligne UNESCO — Ecole du Patrimoine Africain (EPA) pour les professionnels du patrimoine.
Anchor of the Nossa Senhora do Monte do Carmo, Salary Bay, Tulear (Madagascar)

Durant une semaine, 21 professionnels du patrimoine et de la culture de 9 pays d’Afrique francophone se sont réunis virtuellement pour échanger sur « les enjeux de protection du patrimoine culturel subaquatique en Afrique et la lutte contre le trafic illicite des biens culturels immergés Â». En effet, l’information et la formation constituent des moyens les plus efficaces pour renforcer la protection des biens culturels y compris immergés.

Nous pouvons nous féliciter d’avoir trouvé ensemble une formule durable pour contribuer au renforcement des capacités des acteurs africains pour la protection du patrimoine culturel. Cette fois-ci, le patrimoine culturel subaquatique est à l’honneur et, je suis ravie que dans cet esprit de continuité, nous puissions consacrer une édition à ce patrimoine qui est également concerné par les enjeux de trafic illicite.

Adèle NibonaCheffe secteur Culture — UNESCO Dakar

Ces quinze dernières années ont été le théâtre d’une recrudescence du trafic illicite de biens culturels aussi bien en zones de conflit armé qu’en temps de paix en Afrique et dans le monde entier. En parallèle, la demande sur les marchés internationaux de biens culturels, qu’ils soient physiques ou virtuels, ne cesse de croître et est caractérisée par une forte présence de biens culturels d’origine africaine. Le patrimoine culturel subaquatique en Afrique ne fait pas l’exception et est également soumis au pillage ou à la destruction induite par la mondialisation croissante et le développement de nouvelles techniques de plongée sous-marine démocratisant l'accès aux sites au large public.

Nul ne conteste aujourd’hui l’idée que la mer est assurément le plus grand musée du monde, compte tenu du patrimoine culturel subaquatique qu’elle recèle. Cet espace gigantesque, qui couvre 71% de la planète, reste en revanche le seul musée que l’on peut encore visiter jour et nuit sans être réellement contrôlé, dont on ne connait pas avec précision l’inventaire des collections et qui ne dispose pas d’efficaces systèmes de sécurité. Il y a donc une urgence absolue à ce que les Etats du monde prennent des mesures collectives réellement efficaces pour inventorier et protéger ce patrimoine terriblement menacé dont l’UNESCO ne cesse de rappeler qu’il est celui de l’humanité toute entière.

Michel L’HourConservateur général du patrimoine, membre de l’Académie de marine
Michel L'HOUR

Face à ce constat, l’UNESCO et l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) ont de nouveau collaboré pour proposer une nouvelle formation afin de préparer au mieux des professionnels africains aux profils divers Ã  la lutte contre ce fléau: professionnels du patrimoine et des musées, étudiants en archéologie, acteurs de la planification maritime et gestionnaires de clubs de plongée sous-marine, qui ont tous suivi les cours assurées par les professionnels et experts reconnus dans le domaine du patrimoine subaquatique.

C’est très important d’avoir intégré l’aspect subaquatique : d’une part avec une approche interservices où la collaboration est fondamentale pour lutter contre le Trafic illicite des biens culturels. D’autre part, cette formation permet de connaitre les synergies entre les conventions, entre UNESCO 1970, UNIDROIT, et UNESCO 2001 qui sont complémentaires !

Marina SchneiderUNIDROIT

Cette formation fait suite à deux précédentes formations qui ont été dispensées sur la plateforme E-learning de l’EPA, respectivement en juillet et novembre 2021. Cette nouvelle édition a mis l’accent pour la première fois sur la transversalité entre la protection du patrimoine immergé et la lutte contre trafic illicite des biens culturels.

La prévention est au centre de tout, nous avons beaucoup appris pendant cette formation.

Abdoulaye MbayeTechnicien de musée, Institut fondamental d’Afrique Noire (IFAN), Sénégal

Durant 10 heures de cours, les participants ont pu non seulement voir les notions de bases liées à la Convention de 2001 concernant la protection du patrimoine culturel subaquatique avec des orientations pratiques en termes de plaidoyer pour sa ratification,  l’état des lieux du patrimoine culturel subaquatique en Afrique, au trafic illicite des biens culturels avec des cas pratiques d’exploitation commerciale des biens culturels immergés mais aussi acquérir les connaissances nécessaires pour leur conservation et la mise en valeur de ce patrimoine.

En termes de perspectives, les participants de la formation ont un rôle clef à jouer : ce réseau pourrait donner lieu à des collaborations entre pays.

Khadiatou CamaraCoordinatrice de programme à l'UNESCO Dakar
Khadiatou Camara