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Histoire

Li Beirut un an après

Li Beirut (pour Beyrouth) est une initiative internationale phare que l'UNESCO a lancée immédiatement après les explosions, afin de s'assurer que l'éducation, la culture et le patrimoine seraient les principaux piliers du redressement de cette capitale bouillonnante et culturellement diversifiée.

L'objectif est de collecter des fonds et de mobiliser le soutien technique de multiples partenaires pour reconstruire les écoles, les bâtiments historiques, les musées, les galeries et l'industrie créative, qui ont tous subi de graves dommages lors des explosions meurtrières.

Le Liban a traversé des moments difficiles ces dernières années. Le conflit en Syrie a amené 1,2 million de réfugiés dans le pays, une crise socio-économique a suivi en 2019, puis la pandémie de la COVID-19. Ces difficultés ont été exacerbées lorsque, en août 2020, des explosions au port de Beyrouth ont frappé le cœur culturel de la capitale libanaise.

Un an plus tard, en août 2021, la Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour l'éducation, Stefania Giannini, est retournée à Beyrouth pour constater les bons résultats obtenus par l'initiative, notamment la réhabilitation d’écoles publiques et privées en collaboration avec l'organisation Education Cannot Wait. Grâce à Li Beirut, l'UNESCO a désormais reconstruit 95 écoles, 20 centres de formation technique et professionnelle et 3 institutions supérieures. Elle soutient également les enseignants et développe des programmes pour améliorer l'enseignement à distance.

Un nouveau plan quinquennal d'éducation générale pour le Liban a été lancé à la même occasion. Premier plan d'éducation piloté par le pays, il prévoit des interventions à long terme et la création d'un système éducatif résilient afin de permettre à tous les enfants, y compris les populations marginalisées et vulnérables, d'accéder à une éducation de qualité.

Sur les plans de la culture et du patrimoine, en septembre 2020, l'UNESCO a organisé trois débats ResiliArt en ligne, avec plus de 2 500 spectateurs, qui ont réuni des acteurs libanais essentiels des industries créatives, des musées et du patrimoine bâti pour discuter de l'impact et des retombées des explosions ainsi que des approches globales de la reprise.

Le Réseau des villes créatives de l'UNESCO s'est également mobilisé pour soutenir Beyrouth, Ville créative de littérature. Une vingtaine de Villes créatives dans le monde ont lancé des initiatives de solidarité, notamment en collectant des fonds et des équipements essentiels, et en assurant l'envoi d'une aide humanitaire d'urgence en collaboration avec des ONG et des associations locales. 

L'UNESCO a documenté de manière approfondie le patrimoine affecté de Beyrouth, permettant la création d'un modèle 3D géo-référencé de trois zones historiques – Gemmayzeh, Mar Mikhail et Karantina. Ce nouvel outil perfectionné a été présenté à la Direction générale des antiquités du Liban en août 2021 et servira à orienter les plans de réhabilitation.

En collaboration avec des partenaires, des ONG et des experts libanais, Li Beirut a contribué à la survie de musées, de galeries, d'artistes et d'artisans. En mai 2021, l'Italie et l'UNESCO ont signé un accord de financement d'un million d'euros pour réouvrir le musée Sursock, icône de l'architecture libanaise.

En juillet 2021, l'UNESCO a célébré la résilience et la créativité renouvelée de Beyrouth en organisant, avec cinq associations culturelles locales, TERDAD (Résonance), festival artistique de trois jours consacré à la danse, au théâtre, au cinéma, à la musique et à la bande dessinée. Plus de 3 000 personnes y ont participé. Un autre projet mis en œuvre par la Beirut Film Society, Girls for Change, vise à former 100 jeunes femmes dans le domaine de l’audiovisuel.