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Répondre aux discours de haine en ligne dans les médias d’Europe du Sud-Est

Les 16 et 17 octobre derniers, plus de 90 personnes ont participé à la conférence régionale « Répondre aux discours de haine en ligne en Europe du Sud-Est et en Turquie : le rôle des mécanismes assurant la responsabilité des médias » organisée par l’UNESCO en partenariat avec le Réseau d’Europe du Sud-Est pour la professionnalisation des médias (SEENPM) et avec le Centre des médias de Sarajevo. La conférence a réuni des experts des médias d’envergure nationale et internationale, des journalistes, des universitaires et des représentants de la société civile venus d’Albanie, de Bosnie-Herzégovine, d’ex-République yougoslave de Macédoine, du Monténégro, de Serbie, de Turquie et du Kosovo (selon la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies).
Après avoir examiné les conditions de fonctionnement professionnelles, légales et politiques des médias dans la région, les participants ont confirmé que la propagation en ligne de l’intolérance, qui mène souvent au discours d’incitation à la haine, est l’un des plus graves défis qui se posent aux médias et aux décideurs politiques.
Les débats ont permis de mettre en lumière l’impact de l’évolution des médias dans le cyberespace et de la participation croissante du lectorat dans la compilation et la diffusion de l’information, des phénomènes qui engendrent de nouveaux casse-têtes du point de vue de l’éthique journalistique.
Les participants ont ensuite proposé des pistes pour résoudre ce problème. Ils ont souligné que la législation sur le discours d’incitation à la haine devait être clarifiée et harmonisée, et que nul ne devrait être puni pour avoir diffusé ou publié des propos haineux sauf s’il est prouvé que l’intention était bien d’inciter à la discrimination, à l’hostilité et à la violence.
Les participants ont également appelé les médias à adopter les mêmes critères et la même approche face au discours de haine, en particulier dans la modération et la gestion du contenu généré par les utilisateurs et des commentaires des internautes sur les articles de presse. Pour cela, il leur faudra notamment adopter des directives éditoriales et un code d’éthique communes.
Des mécanismes d’autorégulation devront être mis en place afin de garantir l’application de ces codes, qui devront eux-mêmes répondre aux exigences d’un environnement médiatique convergent, en particulier en matière de communications en ligne.
Enfin, les participants ont souligné l’importance des programmes d’éducation aux médias et à l’information, grâce auxquels le système éducatif et les médias deviennent des outils de sensibilisation de tout le spectre social à la responsabilité du public dans son usage de l’information. Ces programmes devraient également encourager les médias à sensibiliser le public aux dangers que représente le discours intolérant et haineux, en particulier quand il est diffusé en ligne.