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Second mandat d’Irina Bokova au poste de Directrice générale de l’UNESCO : la promesse d’un nouvel humanisme

Le 18 novembre à Paris, Irina Bokova a été investie Directrice générale de l’UNESCO pour un second mandat de quatre ans. Elle a prêté serment lors d’une séance plénière de la Conférence générale au siège de l’Organisation, en présence des représentants des 195 États membres.

« Le rôle de l’UNESCO est de nous rappeler que la paix et le développement durable sont les deux faces d’une même pièce. Il ne peut y avoir de paix sans éradication de la pauvreté, ni d’éradication de la pauvreté sans paix Â», a déclaré Irina Bokova lors de son discours d’investiture.

Élue pour un premier mandat le 15 novembre 2009, Irina Bokova est la première femme à diriger l’UNESCO. Son premier mandat fut marqué par une réforme majeure de l’Organisation, visant à améliorer son efficacité et sa pertinence face aux défis qu’affrontent aujourd’hui la paix et le développement, dans un monde de diversité de plus en plus interdépendant. Irina Bokova a déclaré devant les représentants des États membres : « Le serment que je viens de prêter est un engagement au service de l’Humanisme. La créativité humaine est notre plus grande force, une source inépuisable dont nous devons libérer tout le pouvoir. C’est la mission humaniste de l’UNESCO, et elle m’a guidé dans tout ce que j’ai entrepris. Â»

Le Président de la 37e session de la Conférence générale, Hao Ping, a fait l’éloge de son action à la tête de l’Organisation : « Vous avez veillé, au cours de votre mandat, à ce que l’UNESCO soit un précurseur dans le domaine de l’éducation pour les pays en développement, notamment en soutenant la formation des enseignants et l’éducation pour tous dans certaines des régions les plus défavorisées de la planète. L’Organisation a travaillé sans relâche à la protection des sites du patrimoine culturel, notamment au Mali cette année, veillant également à ce que le développement ne sacrifie pas la culture, l’histoire et la diversité. Nous atteindrons bientôt une nouvelle étape du dialogue lié au développement et je suis très heureux de savoir que vous dirigerez les efforts de l’Organisation en ce sens, celui de l’espoir de toutes les nations. Â»

La réélection de la Directrice générale représente « un véritable vote de confiance en sa capacité à exécuter le mandat de cette illustre institution au cours des quatre prochaines années Â», a affirmé Alissandra Cummins, Présidente du Conseil exécutif, lors de son discours de félicitations. Elle a souligné « le leadership et la détermination à faire reconnaître l’importance de la culture pour l’agenda de développement mondial Â» démontrés par la Directrice générale. « Votre plaidoyer passionné en faveur de la reconnaissance de la culture comme catalyseur du développement durable restera une contribution importante à l’histoire des Nations Unies – une contribution qui aura permis à la communauté internationale de combler enfin un manque trop longtemps négligé dans l’aspiration de l’Humanité au progrès, sous la direction légitime de l’UNESCO. Â»

Puis les mots firent place à la musique. La chanteuse de jazz américaine Nicole Slack-Jones a illuminé les lieux avec une version a cappella du classique de Louis Armstrong, What a Wonderful World.

Trois personnalités exceptionnelles – Abdel Rahmane Ben Essayouti (imam de la Grande Mosquée Djingareyber de Tombouctou, au Mali), Estela Barnes de Carlotto (présidente de l’association argentine des Grands-mères de la Plaza de Mayo, lauréate du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné par l’UNESCO, en 2011), et Homi K. Bhabha (directeur du Centre des Humanités de Harvard et récompensé du Padma Bushshan par le gouvernement indien en 2012) – ont souligné l’importance du rôle et de l’action de l’UNESCO dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication.

« L’UNESCO a promis de reconstruire, et l’UNESCO tient sa promesse, a déclaré Abdel Rahmane Ben Essayouti. Nous pouvons à nouveau organiser des cérémonies de procession de nos saints, reconstruire nos mausolées et nos mosquées, réhabiliter les bibliothèques dédiées aux manuscrits. Grâce à l’UNESCO, la communauté internationale est restée mobilisée à nos côtés. Mme Bokova, votre décision courageuse de vous rendre personnellement à Tombouctou pour évaluer la situation de notre patrimoine culturel nous a apporté espoir et réconfort, et nous a prouvé votre profond engagement à nos côtés. Â»

Estela Barnes de Carlotto s’est exprimée également : « Votre solidarité et votre implication dans les causes humanitaires ont fait de vous l’une des principales messagères de ces questions dans le monde. Votre travail à la tête de l’UNESCO a permis et soutenu la création du Centre international pour la promotion des Droits de l’homme à Buenos Aires. Â»

La vision de la Directrice générale pour un nouvel humanisme fut au centre du discours de Homi K. Bhabha. « Le nouvel humanisme doit définir l’horizon de notre histoire commune et de notre éthique collective Â», a-t-il déclaré.

A’Salfo, Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, a clôturé la cérémonie avec son groupe Magic System, livrant une performance exubérante de Bouger, bouger, une chanson qui a connu un succès retentissant à travers le monde francophone.