Projet
Une enseignante innovante : Apio Sharon Ibedo favorise l’autonomie des étudiantes en Ouganda

Des cours magistraux aux compétences pratiques
Lorsque je regarde mon parcours d’enseignante, je remarque que ma participation au projet BEAR II a changé beaucoup de choses. Contrairement à mes anciens postes dans l’enseignement, qui étaient principalement axés sur des cours conventionnels et la préparation aux examens, BEAR II m’a fait découvrir des méthodes d’enseignement dynamiques et transformatrices.
Grâce aux formations proposées dans le cadre du projet, j’ai adopté une approche centrée sur les apprenants qui donne la priorité à l’enseignement pratique et tient compte de la diversité des profils de mes étudiants. Cette évolution m’a poussée à m’intéresser activement aux besoins individuels des apprenants et à leur proposer une aide et des conseils personnalisés, en particulier à ceux qui ont des difficultés d’apprentissage.
Les formations spécialisées de BEAR II, en particulier celles portant sur les compétences de la vie courante et l’aide psychologique, m’ont donné tous les outils dont j’avais besoin pour appliquer une philosophie d’enseignement holistique. En plus du contenu pédagogique de mes cours, j’ai aussi commencé à me préoccuper du bien-être socio-émotionnel de mes étudiants et mon rôle d’enseignante a évolué pour inclure des activités de mentorat et la création d’un environnement d’apprentissage porteur. J’ai notamment créé des liens avec des entreprises locales pour inspirer les étudiants, faciliter leurs recherches de stages et veiller à ce que l’enseignement proposé par l’université reste pertinent dans un marché de l’emploi en constante évolution.

Faire entendre la voix des femmes et protéger l’intégrité universitaire
Dans mon travail, j’ai été confrontée à d’importantes difficultés, y compris à des situations dans lesquelles les étudiantes subissaient des pressions en vue de les forcer à accorder des faveurs inappropriées en échange de bonnes notes. Ces situations choquantes ont nécessité une intervention immédiate de ma part pour protéger à la fois les étudiantes et l’intégrité du processus éducatif.
En leur proposant des formations sur le genre et la prévention de l’exploitation et de la violence sexuelle, j’ai donné à ces jeunes femmes la force et les outils pour résister et signaler ces cas, renforçant ainsi l’intégrité et l’équité au sein de notre université. Malgré les résistances que j’ai rencontrées, j’ai concentré mes efforts sur le fait d’encourager les filles à ne s’appuyer que sur leur propre travail pour atteindre la réussite. Ce travail de plaidoyer m’a permis d’obtenir une promotion pour encore mieux accompagner les étudiantes. Mes actions ont également débouché sur la création, au sein du conseil de l’université, d’un poste de référent sur les questions de genre afin de lutter efficacement contre les discriminations fondées sur le genre.
Tout au long du projet BEAR II, j’ai ressenti plusieurs fois un profond sentiment d’accomplissement, non seulement parce que mes compétences professionnelles étaient mieux reconnues, mais parce que mon travail avait un impact direct sur la vie de mes étudiantes. Aider ces jeunes femmes à persévérer dans leurs études m’apporte énormément de joie et me conforte dans l’idée qu’en tant qu’enseignante, j’ai un rôle crucial à jouer.
Un rôle de leadership comme projet d’avenir
À l’avenir, j’aimerais assumer un rôle de leadership pour promouvoir l’égalité des genres dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes, tels que la mécanisation et l’innovation agricoles. Je souhaite encourager les jeunes femmes et les aider à poursuivre leurs études en veillant à ce qu’elles reçoivent le soutien dont elles ont besoin pour exceller dans le domaine de leur choix.
Le projet « Une meilleure éducation pour l’essor de l’Afrique » (BEAR) est un projet phare dédié à l'enseignement et la formation technique et professionnel (EFTP). Depuis 2011, l'UNESCO met en œuvre en Afrique ce projet qui est financé par le gouvernement de la République de Corée, depuis 2011.