Article

Une manifestation de haut niveau tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies apporte un ferme soutien à la Coalition mondiale pour l’éducation de l’UNESCO

Alors que les dirigeants mondiaux participent de manière virtuelle à la , l’UNESCO appelle la communauté internationale à donner la priorité à la mise en place de systèmes éducatifs résilients lors d’une manifestation parallèle de haut niveau intitulée  : . Convoquée au moment où l’éducation faisait face à la plus grande perturbation de son histoire au niveau mondial, avec près de 1,6 milliard d’apprenants concernés par les fermetures d’établissements scolaires dues à la COVID-19, cette manifestation a réuni des chefs d’État et des organisations internationales, des ministres, des enseignants, des apprenants et des représentants du secteur privé issus de tout l’éventail de la communauté internationale dans le but de présenter les meilleures réponses aux défis à relever à court et à long terme, en s’appuyant sur les messages de la note de synthèse du Secrétaire général des Nations Unies d’août 2020 sur « l’éducation pendant la pandémie de COVID-19 et au-delà ».

Ce document énonce une série de recommandations destinées aux États membres sur les réponses politiques à apporter pendant la fermeture des établissements scolaires et lors de leur réouverture, ainsi que sur les moyens de préserver le financement de l’éducation au moment de la reprise.

Face aux répercussions négatives qu’a eues la pandémie dans les sociétés du monde entier, « il fallait, pour répondre à la crise, s’attaquer à ses conséquences immédiates et passer de l’état de choc à l’action », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay.

L’UNESCO a réagi rapidement, en lançant la , qui est à l’œuvre dans plus de 70 pays et bénéficie directement ou indirectement à 400 millions d’apprenants et 12,7 millions d’enseignants. Ses activités sont décrites en détail dans le . Au-delà de l’impact négatif sur l’apprentissage des élèves, la Directrice générale de l’UNESCO a mis en garde contre les dégâts collatéraux de la fermeture des écoles sur les populations les plus marginalisées, en particulier les « plus de 8 millions de filles qui risquent de ne jamais retourner à l’école ». Par ailleurs, elle a évoqué l’importance du « rôle culturel et social de l’école » et insisté pour que « l’on considère les budgets de l’éducation comme un investissement ». Afin que l’éducation demeure un domaine prioritaire, l’UNESCO organisera le 22 octobre 2020, en partenariat avec le Royaume-Uni, une , qui aura pour objectif d’« œuvrer à l’élaboration d’un plan d’action concret pour l’éducation ». 

Prônant une réforme de l’éducation, S.E. Mme Sahle-Work Zewde, Présidente de l’Éthiopie, a rappelé à la communauté internationale que « la pandémie a mis en évidence des vulnérabilités préexistantes », dans la mesure où « la transition vers un apprentissage à distance dans les pays du Sud s’est avérée particulièrement difficile ». Cependant, prenant pour exemple la réponse de l’Éthiopie face à la COVID-19, elle a souligné le potentiel des plates-formes numériques pour assurer la continuité pédagogique, mais aussi pour sortir les personnes de la pauvreté et promouvoir l’égalité des genres. En tant que Directrice de la , elle a rappelé que l’éducation est par principe un bien public commun, comme l’affirme également une publication récente de la Commission, . « Cette pandémie nous donne l’occasion de décider comment nous voulons changer notre avenir, ensemble. Construisons une éducation plus inclusive et accessible grâce à un effort collectif, au savoir et à la technologie, » a-t-elle ajouté.

Lors de son allocution, S.E. M. Tuilaepa Sailele Malielegaoi, Premier Ministre des Îles Samoa, a exposé les politiques axées sur l’innovation et la collaboration qui ont été essentielles pour créer des systèmes éducatifs résilients, inclusifs et sensibles au genre. Il a précisé que son gouvernement avait respecté le , et évoqué l’important partenariat noué avec Vodafone-Samoa pour offrir à l’ensemble des enseignants et des apprenants un accès gratuit aux contenus éducatifs.

Mettre les partenariats au service de l’éducation

M. Fabrizio Hochschild, Conseiller spécial du Secrétaire général et Secrétaire général adjoint de la commémoration du 75e anniversaire des Nations Unies, a souligné la nécessité de renforcer la coopération dans le secteur du numérique, et prévenu que la perturbation mondiale de l’éducation aurait un « effet générationnel » ainsi que des « conséquences à long terme, en particulier pour ceux qui ont subi la pandémie de plein fouet ». « De nos jours, ne pas disposer d’un accès à Internet équivaut à renoncer aux services les plus basiques, y compris les droits à la santé et à l’éducation », a-t-il affirmé. Il a exhorté les partenaires à « faire tout leur possible pour réduire la fracture numérique, en se concentrant principalement sur les personnes les plus vulnérables, afin de maintenir et d’accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable ». Et de conclure : « Le défi consiste à combiner éducation et technologie et à intégrer les approches multipartenaires, comme le fait la  ».

Mme Stefania Gianini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, a rappelé que la Coalition mondiale pour l’éducation est « un paradigme de solidarité mondiale et de multilatéralisme renouvelé ». Elle a indiqué que plus de « 80 membres de la Coalition ont répondu à l’appel d’urgence pour le Liban et se sont engagés à apporter un soutien sous diverses formes – financier ou en nature ». Dans la perspective du contexte post-COVID, elle a fait savoir que « les solutions innovantes efficaces testées dans le cadre de l’action de la Coalition seront examinées et mises à profit afin de soutenir les efforts nationaux consentis pour assurer la résilience à long terme des systèmes éducatifs et leur transformation ». Mme Gianini a également insisté sur le besoin urgent de mobiliser des ressources nationales et internationales. Elle a appelé les partenaires à mener une action plus efficace pour assurer une éducation inclusive et équitable pour tous, mentionnant à cet égard la campagne en cours sur la , qui s’attache à mettre les filles au premier plan.

S.E. M. Martín Benavides Abanto, Ministre de l’éducation du Pérou, et S.E. M. Mamadou Talla, Ministre de l’éducation nationale du Sénégal, ont présenté les efforts déployés par leurs pays pour assurer la continuité pédagogique. Le Pérou a évoqué la création d’une antenne nationale de la Coalition mondiale pour l’éducation, accompagnée d’une campagne nationale en faveur de la reprise de l’école. Le Ministre sénégalais de l’éducation réunit les décideurs, les entreprises privées, les collectivités et les établissements scolaires pour faire des technologies numériques une solution viable à la crise.

Les géants des technologies et membres de la Coalition mondiale pour l’éducation ProFuturo, un programme de Telefonica et Microsoft soutiennent les éducateurs du monde entier à l’aide de diverses plates-formes numériques. Mme Magdalena Brier López-Guerrero, Directrice générale de ProFuturo, a mis en avant une initiative menée au Libéria, au Nigéria et en République-Unie de Tanzanie, qui a permis de former 6 000 enseignants au développement des compétences numériques. M. Anthony Salcito, Vice-Président du département É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô chez Microsoft, a présenté les outils d’apprentissage à distance, les formations et les guides pratiques qui aident les établissements, les éducateurs et les élèves à s’adapter à la « nouvelle normalité ». Microsoft coopère également avec l’UNESCO dans le cadre de l’ en vue de compiler les données utiles pour comprendre les besoins des éducateurs et des apprenants et y répondre.

Mme Antonia Bain, enseignante aux Bahamas, a insisté sur la nécessité de préparer les enseignants aux crises futures et d’accroître la résilience de la communauté apprenante. Mlle Aurora Richaud, jeune participante venue du Mexique, a partagé son expérience de l’apprentissage à distance de la programmation, du codage et des technologies d’IA, qui s’est accompagnée de conseils dispensés par des tuteurs d’autres pays. M. Shai Reshef, Président de l’Université du Peuple, a appelé l’ensemble des établissements universitaires à changer radicalement la structure des classes et à rendre l’éducation plus accessible et abordable.