Article

Usage des réseaux sociaux et bien-être psychosocial des jeunes en Haïti à l'ère de la Covid-19

« […] je trouvais pas mal de vidéos d'humour qui  m’aidaient à supporter le stress et je prenais du temps à partager des informations crédibles dans le but d'aider les gens à mieux prendre les mesures de prévention. », confie un participant à l’entretien de recherche d’un groupe de jeunes haitien·ne·s. Recrutés par l’UNESCO dans le cadre de l’initiative "Youth as Researchers:, plus de trois cents jeunes de par le monde entier explorent les impacts multiformes de la pandémie de Covid-19 tout en proposant des solutions et des recommandations.
L’annonce officielle des premiers cas de Covid-19 en Haïti au mois de mars 2020 fut accueillie avec émoi, panique et incertitude. Pour plus d’un, une catastrophe sanitaire sans précédent s’annonçait vu la défaillance de notre système de santé et l’incapacité de l’État haïtien à œuvrer en faveur du bien-être collectif. La catastrophe annoncée n’a pas eu lieu, il est peut-être trop tôt de s’enorgueillir, mais les impacts de cette pandémie sont remarqués dans les sphères économiques et particulièrement au niveau psychosocial. La société haïtienne n’a même pas eu le temps de se relever des conséquences économiques et psychosociales des épisodes de « Pays lock » amorcés 2018 quand elle a été forcée de se soumettre à des restrictions (couvre-feu, fermeture des écoles, universités, entreprises, bar/resto, etc.)  imposées par le gouvernement dans le but d’éviter la propagation du virus. Dans ce contexte, les réseaux sociaux sont devenus des espaces privilégiés où particulièrement les jeunes s’engouffrent pour trouver de nouvelles perspectives. Dès lors, il était devenu une préoccupation majeure pour les jeunes chercheurs haïtien·n·e·s d’établir le lien entre l’usage des réseaux sociaux et le bien-être psychosocial des jeunes en Haïti à l’ère de la Covid-19.
C’est ainsi que, sous la direction de l’Organisation des Nations Unies pour l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô, la Science et la Culture (UNESCO), une recherche conduite par un groupe de jeunes chercheurs volontaires haïtiens s’est intéressée à l’utilisation des réseaux sociaux dans l'atténuation ou l'aggravation des conséquences psychosociales imposées par la pandémie chez les jeunes en Haïti. Le groupe est constitué de Antenor Peterson qui joue le rôle de chef d'équipe, Cadet Ernst Dimitry, Grand Jean Marline Bilgaï, Jean-Baptiste Nem, Pierre Nephtalie, Prévilon Nishina, Telusmon Ludwika. Ils/elles sont tous·te·s des jeunes universitaires dans le domaine du droit, la psychologie et l’anthropologie, l’éducation et la philosophie.
Cet article se propose donc de reprendre les principales conclusions et recommandations assorties de cette étude tout en mettant l’accent sur le sens d’une telle initiative dans la vie des jeunes.
On avait déjà un climat de désespoir provoqué par la précarité de la situation socio-économique qui s'augmente de jour en jour, avec cette pandémie qui fait rage, c'était compliqué, disait un participant à la recherche.
nous déclare David. D'où une utilisation plus importante des réseaux sociaux durant la pandémie en v

Si notre étude n’a pas pu mobiliser un échantillon plus important en raison de nombreuses contraintes dues en grande partie aux crises sociopolitiques grandissantes en Haïti, elle a le mérite d’initier une investigation dans un champ jusque-là peu exploité. De plus, elle met en évidence combien les jeunes peuvent participer à des initiatives porteuses de changement de paradigme. Rappelons que la fin de l’initiative Â« les jeunes en tant que chercheurs » est prévue pour septembre 2021 et que les principaux résultats de la recherche menée par l’équipe haïtienne devraient être rendus publics lors de la commémoration virtuelle de la journée internationale de la jeunesse par l’UNESCO, le 13 août 2021.