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Viabilité des médias : un pilier de l'information comme bien public
Les médias indépendants du monde entier sont menacés et ont besoin d'un soutien supplémentaire pour renforcer leur viabilité s'ils veulent continuer à fournir les nouvelles et les informations essentielles à la démocratie et au développement durable.

Voici le message central qu’a transmis la session plénière sur la viabilité des médias de la Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse de l'UNESCO, qui s'est déroulée vendredi 30 avril à Windhoek, en Namibie, où des experts des médias ont appelé à la mise en place de divers mécanismes innovants de renforcement de la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias.
Le contexte est celui d'entreprises de médias qui suppriment des emplois et doivent même fermer. La diversité des sources médiatiques s’est considérablement réduite.
Elle a décrit la manière dont le PIDC relevait le défi de la viabilité en soutenant une initiative ciblée à l'UNESCO. L'initiative est menée en partenariat avec l’Association mondiale des éditeurs de presse et comprend :
- Une étude, menée par l'Economist Intelligence Unit (service de recherche de la revue The Economist) et s'appuyant sur le projet d'indicateurs de viabilité des médias du PIDC.
- Les résultats de cette étude alimenteront des échanges de connaissances et des consultations plus vastes dans ces 10 pays, qui seront organisées par l'ONG Free Press Unlimited. « Ces expériences contribueront à identifier les bonnes pratiques et les innovations pour un manuel d'études de cas du PIDC sur la viabilité », a déclaré l'ambassadrice.
- Grâce à des experts du Centre international pour les journalistes et de l'Université de Columbia, l'UNESCO s'appuiera sur ces résultats pour élaborer des recommandations politiques concrètes à l'intention des États membres et des autres parties prenantes.
- Les connaissances acquises tout au long de l'initiative alimenteront la prochaine édition des Tendances mondiales en matière de liberté d'expression et de développement des médias de l’UNESCO, publiée à l’occasion de la Conférence générale de l'UNESCO.
Au cours du panel, les intervenants ont recommandé une série de nouveaux moyens pour renforcer la viabilité des médias. On peut citer la taxation directe pour financer les entreprises de médias ; les mécanismes de partage des revenus pour garantir que les médias soient correctement rémunérés pour l'utilisation de leur contenu par des tiers ; l'augmentation de l'aide au développement des médias ; la collaboration entre les médias ; et le soutien aux médias à but non lucratif.
Mais ces propositions ne fonctionneront, selon les participants, que si elles sont accompagnées de mécanismes garantissant l'indépendance des médias et de campagnes visant à mieux faire comprendre à la société la valeur des médias d'information indépendants.
Si le journalisme est défini comme « un tiers de confiance pour les sociétés, alors cette fonction justifie un effort spécifique de ces dernières pour assurer sa pérennité », a déclaré le panéliste Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).
Beth Costa, secrétaire générale du syndicat brésilien des journalistes FENA, a déclaré : « Dans cette pandémie, les journalistes sont devenus un service public, et un service public a besoin de fonds publics, même s'ils appartiennent à une organisation privée. »
Parmi les autres panélistes, on peut citer : Warren Fernandez, Président du World Editors Forum (Forum mondial des éditeurs) ; Sheetal Vyas, Directrice exécutive fondatrice du Fonds international pour les médias d'intérêt public ; Kiran Maharaj, Présidente de l'Institut des médias du Réseau de journalisme d’investigation pour les Caraïbes. Mira Milosevic, Directrice exécutive du Forum mondial pour le développement des médias, a modéré le panel.
Le panel a été précédé d'un dialogue d'ouverture entre Zukiswa Potye, PDG de l'Agence sud-africaine pour le développement et la diversité des médias, et Rod Sims, Président de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation, modéré par Guy Berger, de l'UNESCO.