Conservation et utilisation durable de la biodiversit¨¦
La biodiversit¨¦ s¡¯appauvrit actuellement ¨¤ un rythme 1 000 fois sup¨¦rieur au rythme naturel. Pour d¨¦signer cette crise, certains scientifiques parlent d¨¦sormais de ? sixi¨¨me extinction de masse sur Terre ? et ¨¦tablissent une comparaison avec la derni¨¨re grande crise d¡¯extinction qui s¡¯est d¨¦roul¨¦e il y a 65 millions d¡¯ann¨¦es. Ces extinctions sont irr¨¦versibles et constituent une grave menace pour notre sant¨¦ et notre bien-¨ºtre. La d¨¦signation et la gestion de zones prot¨¦g¨¦es constituent les fondements de la conservation de la biodiversit¨¦. Cependant, en d¨¦pit d¡¯une augmentation du nombre total de zones prot¨¦g¨¦es ¨¤ travers le monde, la biodiversit¨¦ continue de s¡¯appauvrir.
En mati¨¨re de planification de la conservation, il est essentiel d¡¯adopter une approche int¨¦gr¨¦e ¨¤ l¡¯¨¦chelle du paysage pour garantir que les esp¨¨ces disposent d¡¯habitats adapt¨¦s. Toutefois, de nombreuses zones prot¨¦g¨¦es ne fonctionnent pas aussi efficacement que ce qui ¨¦tait initialement pr¨¦vu, notamment en raison des ressources limit¨¦es consacr¨¦es au maintien de ces zones et ¨¤ l¡¯application des cadres juridiques pertinents. En outre, il pourrait ¨ºtre n¨¦cessaire de remettre en ad¨¦quation les r¨¦seaux actuels de zones prot¨¦g¨¦es pour prendre en consid¨¦ration le changement climatique. Les efforts visant ¨¤ pr¨¦server la biodiversit¨¦ doivent tenir compte non seulement de l¡¯environnement physique, mais aussi des syst¨¨mes sociaux et ¨¦conomiques entretenant des liens ¨¦troits avec la biodiversit¨¦ et les services ¨¦cosyst¨¦miques. Pour que les zones prot¨¦g¨¦es contribuent efficacement ¨¤ assurer l¡¯avenir de la biodiversit¨¦, il faut prendre des mesures destin¨¦es ¨¤ am¨¦liorer la repr¨¦sentativit¨¦ des r¨¦seaux et ¨¤ am¨¦liorer l¡¯efficacit¨¦ de la gestion.
- La multiplication des zones prot¨¦g¨¦es dans de nombreux pays aide ¨¤ pr¨¦server des options pour l¡¯avenir, mais l¡¯utilisation et la gestion durables des territoires situ¨¦s en dehors des zones prot¨¦g¨¦es restent une priorit¨¦.
- Pour am¨¦liorer l¡¯efficacit¨¦ des zones de conservation, il est urgent de prendre des mesures visant ¨¤ am¨¦liorer la situation environnementale et d¡¯adopter des approches ¨¤ l¡¯¨¦chelle du paysage.
- Le manque de capacit¨¦s et de ressources techniques et financi¨¨res ad¨¦quates peut limiter la transposition de solutions innovantes, ce qui montre encore la n¨¦cessit¨¦ de mettre en oeuvre une coop¨¦ration r¨¦gionale et sous-r¨¦gionale.
- Le renforcement des capacit¨¦s est un facteur essentiel pour parvenir ¨¤ ¨¦viter ou r¨¦duire la d¨¦gradation des sols et ¨¤ ¨¦clairer les activit¨¦s de restauration.
- Les besoins en termes de renforcement des capacit¨¦s doivent ¨ºtre pris en charge ¨¤ trois niveaux : national, provincial et local.
- Le renforcement des capacit¨¦s doit permettre ¨¤ des sources non gouvernementales d¡¯¨¦clairer les services comp¨¦tents et d¡¯orienter les politiques relatives ¨¤ la biodiversit¨¦ (par exemple, gr?ce ¨¤ des experts, des universitaires et des groupes de r¨¦flexion).
Sites, paysages connect¨¦s et r¨¦seaux
Conservation de la biodiversit¨¦ et son utilisation durable
L¡¯UNESCO agit dans le domaine de la conservation de la diversit¨¦ biologique et de l¡¯utilisation durable de ses ¨¦l¨¦ments constitutifs par l¡¯interm¨¦diaire des sites qu¡¯elle d¨¦signe, notamment des , des et des . L¡¯UNESCO agit dans le domaine de la conservation de la diversit¨¦ biologique et de l¡¯utilisation durable de ses ¨¦l¨¦ments constitutifs par l¡¯interm¨¦diaire des sites qu¡¯elle d¨¦signe, notamment des , des et des . En 2018, les sites d¨¦sign¨¦s par l¡¯UNESCO prot¨¦geaient plus de 10 millions de km?, une superficie ¨¦quivalente ¨¤ la taille de la Chine. Dans le cadre de ces instruments de conservation, des politiques et des strat¨¦gies ont ¨¦t¨¦ adopt¨¦es pour prot¨¦ger ces sites tout en favorisant la r¨¦alisation des objectifs plus larges du d¨¦veloppement durable. On peut citer, par exemple, la Politique pour la prise en consid¨¦ration du .
L'UNESCO est ¨¦galement d¨¦positaire de la Convention relative aux zones humides d'importance internationale. D¡¯innombrables esp¨¨ces de plantes et d¡¯animaux d¨¦pendent de ces habitats d¨¦licats pour leur survie.
La premi¨¨re ¨¦valuation exhaustive des esp¨¨ces pr¨¦sentes dans les sites du patrimoine mondial r¨¦v¨¨le l¡¯importance de leur r?le dans la pr¨¦servation de la diversit¨¦ du vivant sur Terre.


Le Programme sur l¡¯Homme et la biosph¨¨re (MAB) et le R¨¦seau mondial de r¨¦serves de biosph¨¨re : connecter les paysages et concilier conservation et d¨¦veloppement
Les r¨¦serves de biosph¨¨re sont d¨¦sign¨¦es dans le cadre du Programme MAB de l¡¯UNESCO visant ¨¤ concilier conservation de la biodiversit¨¦ et utilisation durable de la biodiversit¨¦ aux niveaux local et r¨¦gional.
Ce r¨¦seau dynamique et interconnect¨¦ de sites encourage l¡¯int¨¦gration harmonieuse des populations humaines ¨¤ la nature en vue de promouvoir le d¨¦veloppement durable par le dialogue participatif, le partage des connaissances, la r¨¦duction de la pauvret¨¦, l¡¯am¨¦lioration du bien-¨ºtre humain, le respect des valeurs culturelles et les efforts d¨¦ploy¨¦s pour am¨¦liorer les capacit¨¦s de la soci¨¦t¨¦ ¨¤ faire face au changement climatique. Des progr¨¨s ont ¨¦t¨¦ accomplis s¡¯agissant de connecter les paysages et les zones prot¨¦g¨¦es par le biais des r¨¦serves de biosph¨¨re, mais il faut poursuivre les efforts.
- Projets s¨¦lectionn¨¦s:
- Projet BIOsph¨¨re et PAtrimoines du Lac Tchad (BIOPALT)
- Restauration des ¨¦cosyst¨¨mes pour le d¨¦veloppement durable en Ha?ti ( | )
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Renforcement des capacit¨¦s
Le renforcement des capacit¨¦s permet d¡¯apporter aux ?tats membres le soutien dont ils ont besoin pour atteindre les objectifs internationaux relatifs ¨¤ la biodiversit¨¦ et les ODD. Dans certains pays, les capacit¨¦s techniques, institutionnelles et de gestion ne permettent pas la d¨¦finition de principes directeurs pour la conservation et l¡¯utilisation durable de la biodiversit¨¦. En outre, les capacit¨¦s institutionnelles et techniques existantes sont souvent fragment¨¦es, et insuffisantes. ? mesure que de nouvelles mani¨¨res d¡¯interagir avec la biodiversit¨¦ apparaissent, il est essentiel que les parties prenantes soient form¨¦es et disposent de capacit¨¦s suffisantes pour mettre en oeuvre des approches nouvelles et vari¨¦es. Il sera donc n¨¦cessaire de d¨¦ployer des efforts suppl¨¦mentaires pour faciliter le renforcement des capacit¨¦s en favorisant les aptitudes en mati¨¨re d¡¯apprentissage et de leadership.
L¡¯UNESCO a pour mandat d¡¯aider les ?tats membres ¨¤ concevoir et ¨¤ mettre en oeuvre des politiques nationales dans les domaines de l¡¯¨¦ducation, de la culture, des sciences, de la technologie et de l¡¯innovation, concernant notamment la biodiversit¨¦.
Le projet BIOPALT : une gestion int¨¦gr¨¦e des ¨¦cosyst¨¨mes
Plus de 30 millions de personnes vivent dans le bassin du lac Tchad. Il s¡¯agit d¡¯un site d¡¯une grande importance en termes de biodiversit¨¦ et de patrimoine naturel et culturel. La dimension transfronti¨¨re du bassin pr¨¦sente en outre des possibilit¨¦s d¡¯int¨¦gration sous-r¨¦gionale. Le cible la r¨¦duction de la pauvret¨¦ et la promotion de la paix, et vise ¨¤ renforcer les capacit¨¦s des ?tats membres de la Commission du bassin du lac Tchad en vue de la sauvegarde et de la gestion durable des ressources en eau, des socio-¨¦cosyst¨¨mes et des ressources culturelles de la r¨¦gion.
Des Femmes pour les Abeilles : Autonomisation des femmes et conservation de la biodiversit¨¦
est un programme d'entrepreneuriat apicole f¨¦minin de pointe, lanc¨¦ par l'UNESCO et Guerlain. Il est mis en ?uvre dans les r¨¦serves de biosph¨¨re d¨¦sign¨¦es par l'UNESCO ¨¤ travers le monde avec le soutien du centre de formation de l'Observatoire Fran?ais d'Apidologie (OFA). Sa marraine, l¡¯actrice, cin¨¦aste et activiste Angelina Jolie, aidera ¨¤ promouvoir son double objectif : l'autonomisation des femmes et la conservation de la biodiversit¨¦.
Commission oc¨¦anographique intergouvernementale (COI) et d¨¦veloppement des capacit¨¦s
Le d¨¦veloppement des capacit¨¦s est pr¨¦sent dans tous les domaines d¡¯action de la , au niveau de son programme mondial et au sein de ses trois sous-commissions et du Comit¨¦ r¨¦gional de la COI pour l¡¯oc¨¦an Indien central (IOCINDIO). En 2015, la COI a adopt¨¦ sa Strat¨¦gie pour le d¨¦veloppement des capacit¨¦s. Elle est l¡¯organisme responsable de l¡¯ODD 14.
En collaboration avec le , la COI a d¨¦ploy¨¦ un r¨¦seau de centres r¨¦gionaux de formation dans le cadre du projet d¡¯ (OTGA), qui compte sept centres de ce type ¨¤ travers le monde (Belgique, Colombie, Inde, Kenya, Malaisie, Mozambique et S¨¦n¨¦gal). Par le biais de son r¨¦seau de centres, l¡¯OTGA dispense un programme de formations en lien avec les activit¨¦s de la COI, qui contribuent ¨¤ la gestion durable des oc¨¦ans et des zones c?ti¨¨res ¨¤ travers le monde. L¡¯OTGA a mis en place une plate-forme d¡¯apprentissage en ligne qui h¨¦berge toutes les ressources des formations et les met gratuitement ¨¤ la disposition de toutes les parties int¨¦ress¨¦es.
Depuis 2012, les formations ont permis ¨¤ 270 scientifiques issus de 69 pays d¡¯apprendre ¨¤ g¨¦rer des donn¨¦es relatives ¨¤ la biodiversit¨¦ marine, ¨¤ publier des donn¨¦es par l¡¯interm¨¦diaire du , et ¨¤ r¨¦aliser des analyses de donn¨¦es scientifiques aux fins de l¡¯¨¦laboration de rapports et d¡¯¨¦valuations. Depuis 1990, les centres de la COI pour la formation et la recherche situ¨¦s dans la r¨¦gion de l¡¯ouest du Pacifique ont form¨¦ plus d¡¯un millier de personnes sur divers sujets dont :
- le suivi des incidences ¨¦cologiques de l¡¯acidification de l¡¯oc¨¦an sur les ¨¦cosyst¨¨mes des r¨¦cifs coralliens,
- les efflorescences algales nuisibles,
- la taxonomie traditionnelle et mol¨¦culaire,
- le suivi de la sant¨¦ des r¨¦cifs,
- l¡¯¨¦cologie et la gestion des zost¨¨res et des mangroves.
La plupart des cours sont dispens¨¦s dans des salles de classe, mais la formation peut aussi ¨ºtre effectu¨¦e en ligne gr?ce aux TIC et ¨¤ la plateforme d¡¯apprentissage en ligne d¡¯OceanTeacher, ce qui permet de toucher plus de monde.
Gouvernance et mise en relation des ¨¦chelles
Les syst¨¨mes de gouvernance de nombreux pays fonctionnent comme des facteurs indirects de transformation des ¨¦cosyst¨¨mes et de la biodiversit¨¦. ? l¡¯heure actuelle, la plupart des politiques relatives ¨¤ la biodiversit¨¦ sont cibl¨¦es et manquent de coh¨¦sion. En outre, telles qu¡¯elles sont con?ues aujourd¡¯hui, la gouvernance, les institutions et les politiques prennent rarement en consid¨¦ration les diverses valeurs de la biodiversit¨¦, et des difficult¨¦s majeures emp¨ºchent d¡¯¨¦laborer et de mettre en oeuvre des initiatives transfronti¨¨res et r¨¦gionales efficaces pour mettre fin ¨¤ l¡¯appauvrissement de la biodiversit¨¦, ¨¤ la d¨¦gradation des ¨¦cosyst¨¨mes, au changement climatique et au d¨¦veloppement non durable. L¡¯¨¦laboration de politiques efficaces d¨¦pend aussi de la mobilisation de ressources financi¨¨res ad¨¦quates. Accro?tre les fonds vers¨¦s par des sources tant publiques que priv¨¦es et mettre en place des m¨¦canismes de financement innovants, tels que les transferts fiscaux ¨¦cologiques, aideraient ¨¤ renforcer les capacit¨¦s institutionnelles.
- Les options de gouvernance qui tirent parti de synergies sont les plus ¨¤ m¨ºme de conduire ¨¤ la r¨¦alisation des ODD.
- Il convient de mobiliser davantage les parties prenantes aux m¨¦canismes de gouvernance et de mettre en place des initiatives avec elles dans le cadre d¡¯une coop¨¦ration r¨¦gionale et de partenariats avec le secteur priv¨¦.
- Placer la biodiversit¨¦ au coeur des politiques, plans et programmes de d¨¦veloppement peut am¨¦liorer les efforts d¨¦ploy¨¦s pour atteindre aussi bien les objectifs d¡¯Aichi que les ODD.
L¡¯UNESCO s¡¯efforce de mettre en place de nouveaux modes de gouvernance ¨¤ tous les niveaux par le biais du , du , du et d¡¯une gestion int¨¦gr¨¦e des ¨¦cosyst¨¨mes mettant en relation les ¨¦chelles locale et r¨¦gionale.
L¡¯UNESCO favorise la gestion int¨¦gr¨¦e des ¨¦cosyst¨¨mes mettant en relation les ¨¦chelles locale et r¨¦gionale, en particulier dans le cadre des r¨¦serves de biosph¨¨re, des sites du patrimoine mondial et des g¨¦oparcs mondiaux UNESCO. La gouvernance et la gestion d¡¯une r¨¦serve de biosph¨¨re mettent particuli¨¨rement l¡¯accent sur le r?le crucial jou¨¦ par la combinaison du savoir, de l¡¯apprentissage et du d¨¦veloppement des capacit¨¦s dans la cr¨¦ation et le maintien d¡¯une dynamique et d¡¯interactions mutuellement b¨¦n¨¦fiques entre les objectifs de conservation et les objectifs de d¨¦veloppement aux ¨¦chelles locale et r¨¦gionale.
Une r¨¦serve de biosph¨¨re transfronti¨¨re se d¨¦finit par les ¨¦l¨¦ments suivants : un ¨¦cosyst¨¨me partag¨¦ ; une culture et des traditions communes, des ¨¦changes et une coop¨¦ration au niveau local ; la volont¨¦ de g¨¦rer conjointement le territoire dans le respect des valeurs et des principes de la r¨¦serve de biosph¨¨re ; un engagement politique concr¨¦tis¨¦ par un accord officiel entre les autorit¨¦s gouvernementales des pays concern¨¦s. La r¨¦serve de biosph¨¨re transfronti¨¨re met en place une structure de coordination repr¨¦sentant les diff¨¦rentes administrations et conseils scientifiques, les autorit¨¦s charg¨¦es des diff¨¦rentes zones incluses dans les aires prot¨¦g¨¦es, les repr¨¦sentants de communaut¨¦s locales, du secteur priv¨¦ et d¡¯ONG. Un secr¨¦tariat permanent est ¨¦tabli et un budget est allou¨¦ pour son fonctionnement. Des points focaux sont charg¨¦s de la coop¨¦ration dans chaque pays participant.
Conservation et coop¨¦ration transfronti¨¨res
La est situ¨¦e entre El Salvador, le Guatemala et le Honduras. C¡¯est la premi¨¨re r¨¦serve de biosph¨¨re transfronti¨¨re d¡¯Am¨¦rique centrale et elle repr¨¦sente une contribution majeure ¨¤ la mise en oeuvre du Corridor m¨¦soam¨¦ricain. Elle englobe des zones de biodiversit¨¦ essentielles telles que le Parc national de Montecristo et divers ¨¦cosyst¨¨mes forestiers.