Exposition photos

“50 ans de lutte contre le trafic illicite des biens culturels”
Dernière mise à jour8 août 2022

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50 ans de lutte contre le trafic illicite des biens culturels

Cette année, le 14 novembre 2020 marque le 50ème anniversaire de la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.

Au cours des cinq dernières décennies, la pauvreté, le réchauffement climatique, les troubles civils, les conflits armés, la criminalité et l’extrémisme violent accompagnés d’une augmentation considérable de la destruction intentionnelle du patrimoine culturel ont alimenté l’augmentation du trafic illicite des biens culturels.

La pandémie COVID-19 représente le dernier défi auquel la culture est confrontée aujourd'hui. Partout dans le monde, des personnes ont trouvé refuge dans la culture. La culture ne nous a pas seulement permis de rester connectés les uns aux autres. Elle nous a également inspirés et donné de l'espoir en cette période d'anxiété et d'incertitude énormes.

Toutefois, les restrictions à la circulation des personnes ont souvent entraîné une réduction de la surveillance et de la protection des sites culturels et des musées. Cela a entraîné une augmentation des vols, des fouilles illégales sur les sites archéologiques et du trafic de biens culturels, y compris en ligne.

Outre leur valeur esthétique, les objets culturels sont des symboles d'identité irremplaçables et des témoins de l'histoire de l'humanité qui doivent être préservés.  Ces événements récents et ces diverses menaces font que la lutte contre le trafic illicite de biens culturels est plus que jamais essentielle.

Depuis 50 ans, l'UNESCO joue un rôle central dans cette lutte, en tant que seule organisation internationale ayant pour mandat de protéger et de sauvegarder le patrimoine culturel.

En ce 50e anniversaire de la Convention de 1970, cette exposition virtuelle de photos souligne l'importance de la Convention et ses succès.

J'espère que cette exposition nous rappellera à tous notre responsabilité collective de sauvegarder et de protéger les biens culturels, afin que les générations futures puissent profiter de ces trésors culturels inestimables, qui témoignent de l'histoire de l'humanité.

Bonne visite !

Ernesto Ottone R.

Sous-directeur général de l'UNESCO pour la culture

Patrimoine culturel face au conflit

Depuis des décennies, la destruction du patrimoine culturel en temps de conflit est devenue l'un des plus grands défis auxquels la communauté internationale est confrontée. Cette destruction prive non seulement les communautés locales de biens culturels de valeur et compromet leur transmission aux générations futures, mais elle entraîne également une augmentation du trafic illicite des biens culturels.

Bien culturel protégé durant un conflit armé
Protection of a cultural property during an armed conflict
Ruines de Palmyre en Syrie, après la guerre civile, 2015
Ruins of Palmyra in Syria, after the civil war, 2015
Le temple Watchaiwatthanaram en Thaïlande
The Watchaiwatthanaram temple in Thailand

Les professionnels en action

L’UNESCO, avec ses organisations partenaires organise régulièrement des ateliers régionaux et nationaux, de formation et de renforcement des capacités afin de promouvoir et sensibiliser aux concepts, mesures et mécanismes de ses instruments normatifs, dont la Convention de 1970. Ces activités de formations sont l’occasion de rassembler des professionnels du patrimoine culturel comme, les douaniers, les forces de l'ordre, ainsi que les fonctionnaires nationaux (ministères de la culture, du tourisme, de la justice, de l'intérieur et des affaires étrangères, etc.) afin de renforcer les capacités et les liens pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels.

Formation aux premiers secours pour le patrimoine culturel pour la région Afrique, au Mali
First aid training for cultural heritage for the African region in Mali. 2018
Formation sur le renforcement de la résilience du patrimoine culturel en cas de catastrophe au Vietnam
Training on strengthening the resilience of cultural heritage in the event of disasters in Vietnam.
Participants collectant des objets pendant la simulation guidée. Formation sur le renforcement de la résilience du patrimoine culturel en cas de catastrophe au Vietnam
Participants collecting objects during a guided simulation. Training on strengthening the resilience of cultural heritage in the event of disasters in Vietnam

Trafic illicite et restitution des biens culturels

La Convention de 1970, concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels est née en réponse à la préoccupation croissante de nombreux Etats membres à l’égard de la perte de leur patrimoine culturel, due à une exploitation par des pilleurs à une époque où les ressources des Etats étaient limitées. La Convention de 1970 repose sur trois piliers principaux qui sont la mise en place de mesures préventives, des dispositions en matière de restitution et la coopération internationale.

  • Restitutions réussies

La Convention stipule que les États parties doivent s'entraider pour retrouver les biens culturels volés et " prendre des mesures appropriées pour saisir et restituer à la requête de l'Etat d'origine partie à la Convention tout bien culturel ainsi volé et importé après l'entrée en vigueur de la présente Convention" (article 7). Vous trouverez ci-dessous des exemples de restitution réussie dans le cadre de la Convention :

Après avoir été sorties clandestinement du Royaume pendant la guerre civile et conservées à l'ambassade du Cambodge en France pendant plus de deux décennies, les têtes d'une statue de Brahma ont fini par revenir au Cambodge en mars 2016.

Le sarcophage d'Héraclès, qui représente les 12 œuvres d'Hercule, a été identifié en 2011 par les autorités douanières de Genève. Grâce aux efforts conjoints des autorités turques et suisses à l'issue du processus juridique, le sarcophage a été restitué à la Turquie en 2017.  Aujourd'hui, l'objet est exposé au musée d'Antalya comme l'une des pièces les plus significatives de la collection permanente.

La broche d’Hippocampe, exposée au musée Uşak, a été remplacée par une contrefaçon. L'objet manquant a été immédiatement enregistré dans la base de données d'INTERPOL sur les œuvres d'art volées. L’objet a été détecté en Allemagne en 2013 et grâce à la forte coopération entre les autorités turques et allemandes l’objet a pu être restitué à la Turquie. Ce cas a été résolu dans le cadre de la Convention de l'UNESCO de 1970.

Le char de bronze avec ses taureaux, obtenu lors de fouilles non autorisées à Şanlıurfa, en Turquie, a ensuite été identifié à la maison de vente aux enchères Bonhams au Royaume-Uni. Le détenteur de l'objet a accepté de renoncer à ses droits de propriété sur l'objet après avoir été informé des arguments techniques et juridiques de la Turquie. L'objet a été rendu à la Turquie au début de l’année 2020.

Les canons en bronze ont été découverts en septembre 2010 par l'ICOM à Madagascar, lorsque la Direction du patrimoine culturel du ministère de la Culture de Madagascar a demandé à l'ICOM d'assister à l'ouverture d'un conteneur destiné à l'exportation. Le rapport de l'expert a confirmé les soupçons selon lesquels les canons provenaient de pillages sous-marins. L'épave en question serait celle du Sao Ildefonso, un navire portugais, qui a coulé en 1527.

La tête de Brahma a été retournée par la France au Cambodge le 16 mars 2016
The head of Brahma was returned by France to Cambodia on 16 March 2016
Le Musée National du Cambodge organise une cérémonie de remise de deux statues saisies aux États-Unis d'Amérique, le 3 avril 2020
The National Museum of Cambodia hosting a ceremony marking the return of two statues seized in the United States of America, 3 April 2020
Le sarcophage d'Héraclès, a été retourné à la Turquie en 2017
The Heracles Sarcophagus was returned to Turkey in 2017
La broche d'Hippocampe, a été restitué à la Turquie en 2013
The hippocampus brooch was returned to Turkey in 2013
Le char de bronze avec ses taureaux, a été retourné à la Turquie au début de l’année 2020
The bronze chariot with bulls was returned to Türkiye in early 2020
Canons en bronze, découverts en septembre 2010 par l’ICOM à Madagascar
Bronze cannons discovered in September 2010 by ICOM in Madagascar

Le cas Rettinger

L'affaire Rettinger est un exemple important de la manière dont la Convention peut être utilisée pour soutenir le retour et la restitution de biens culturels. L'affaire portait sur une collection de 536 objets des cultures Manteña, Milagro-Quevedo, Bahía, Chorrera et Valdivia sortis illégalement de l'Équateur par un ressortissant allemand. En 2015, Josef Rettinger a pris contact avec l'ambassade équatorienne en Allemagne pour rendre cette collection, qu'il avait héritée de son oncle qui avait vécu en Équateur entre 1985 et 2005. La restitution a eu lieu en octobre 2019 avec l'Institut national du patrimoine culturel de l'Équateur, qui a ensuite dressé un inventaire conformément à l'article 5 de la Convention de 1970. Afin d'éduquer le public, la collection et l'histoire de sa restitution ont été exposées.

Figurine zoomorphe, INCA, 1460 -1530 apr. J.-C, récupéré en octobre 2019
Zoomorphic figure, INCA, 1460 -1530 A.D, recovered in October 2019
Réception des biens culturels, en Equateur
Reception of cultural property in Ecuador
Premier examen des objets restitués
First examination of restituted objects
Procédure d’enregistrement et d’inventaire
Registration and inventory procedure
Exposition de la collection
Exhibition of the collection
Lliptaconcha, Bahia, 500 av. J. C – 650 apr.J.C
Lliptaconcha, Bahia, 500 B.C. - 650 A.D.
Anneaux de nez, Milagroquevado 400 -1530
Nose rings, Milagroquevado 400 -1530 A.D.
Flûte, Manteña , 500 – 1530 apr.J.C
Flute, Manteña, 500 - 1530 A.D.

L’UNESCO tient à remercier tous ceux qui ont contribué à la préparation de cette exposition.

Publié en 2020 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, 7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, France.

© UNESCO 2020

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