Jeunes Talents Internationaux

Derni¨¨re mise ¨¤ jour23 juin 2022

Le programme L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science valorise ¨¦galement les r¨¦alisations de jeunes femmes ¨¤ l¡¯or¨¦e de leur carri¨¨re scientifique.

Chaque ann¨¦e, le programme des Jeunes Talents Internationaux s¨¦lectionne les 15 chercheuses les plus prometteuses parmi les 275 boursi¨¨res nationales et r¨¦gionales du programme L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science. Ces jeunes femmes sont l¡¯avenir de la science et cette reconnaissance les aidera ¨¤ concr¨¦tiser leur potentiel.

2022

Afrique et ?tats arabes

Dr. Lina Dahabiyeh

M¨¦decine de base

Universit¨¦ de Jordanie, Jordanie

 

Dr. Ndeye Maty Ndiaye

Ing¨¦nierie des mat¨¦riaux

Universit¨¦ Cheikh Anta Diop, Dakar, S¨¦n¨¦gal

 

Dr. Waad Saftly

Physique

Al-Baath University, Syrie

Asie et Pacifique

Dr. So Young Choi

Biotechnologie industrielle

Institut sup¨¦rieur cor¨¦en des sciences et technologies, R¨¦publique de Cor¨¦e

 

Dr. Van Thi Thanh Ho

Ing¨¦nierie chimique

Universit¨¦ nationale de H? Chi Minh-Ville, Viet Nam

 

Dr. Pantana Tor-ngern

Science de la terre et de l¡¯environnement

Universit¨¦ Chulalongkorn, Tha?lande

Europe

Dr. Daphn¨¦ Lemasquerier

Physique

Universit¨¦ du Texas ¨¤ Austin, ?tats-Unis d'Am¨¦rique

 

Dr. Natalia Bruno

Physique

Institut National d¡¯optique du Conseil National de recherche, Italie

 

Dr. Karolina Mikulska-Ruminska

Physique

Universit¨¦ Nicolas-Copernic, Pologne

 

Dr. Ieva Plikusiene

Chimie

Universit¨¦ de Vilnius, Lituanie

 

Dr. Beatriz Villarroel

Physique

Universit¨¦ de Stockholm, Su¨¨de

 

Dr. Daria Smirnova

Physique

Acad¨¦mie des sciences de la F¨¦d¨¦ration de Russie

Am¨¦rique latine et Cara?bes

Dr. Maria Florencia Cayrol

Sciences biologiques

Institut de recherche biom¨¦dicales - UCA - CONICET, Argentine

 

Dr. Irene del Real

Sciences de la terre et de l'environnement

Universit¨¦ Australe, Chili

Am¨¦rique du Nord

Dr. Alison McAfee

Sciences biologiques

Universit¨¦ de la Colombie-Britannique et Universit¨¦ d¡¯?tat de Caroline du Nord, Canada

2020

 

Afrique et ?tats arabes



Dr. Laura-Joy Boulos

Neuroscience

Institut des NeuroSciences Appliqu¨¦es et Humaines (INSAN), Universit¨¦ Saint-Joseph, Beyrouth, Liban

 

Dr. Nowsheen Goonoo

µþ¾±´Ç³¾¨¦»å±ð³¦¾±²Ô±ð

Unit¨¦ µþ¾±´Ç³¾²¹³Ù¨¦°ù¾±²¹³Ü³æ, administration des traitements et nanotechnologies, Centre de recherche biom¨¦dicale et sur les biomat¨¦riaux, Universit¨¦ de Maurice, R¨¦duit, Maurice

 

Dr. Nouf Mahmoud

Sciences de la sant¨¦

Laboratoire de Pharmacologie et de Technologie pharmaceutique, Universit¨¦ Al-Zaytoonah de Jordanie, Amman, Jordanie

 

Dr. Georgina Nyawo

Biologie mol¨¦culaire, microbiologie m¨¦dicale

Mycobact¨¦riologie clinique & ?pid¨¦miologie (CLIME), Universit¨¦ de Stellenbosch, Afrique du Sud

 

Asie et Pacifique



Dr. Rui Bai

Sciences biologiques

Laboratoire structurel, Universit¨¦ Westlake, Hangzhou, province de Zhejiang, Chine

 

Dr. Huanqian Loh

Physique

Centre pour les Technologies quantiques, Universit¨¦ nationale de Singapour, Singapour

 

Dr. Mikyung Shin

µþ¾±´Ç³¾²¹³Ù¨¦°ù¾±²¹³Ü³æ

Laboratoire Ing¨¦nierie des biomat¨¦riaux inspir¨¦e de la nature, Universit¨¦ Sungkyunkwan, S¨¦oul, R¨¦publique de Cor¨¦e

 

Dr. Vida Engmann

ing¨¦nierie des mat¨¦riaux

SDU NanoSYD, Institut Mads Clausen, Universit¨¦ du Danemark du Sud, S?nderborg, Danemark

 

Europe



Dr. Serap Erkek

Biologie mol¨¦culaire / ¨¦pig¨¦n¨¦tique

Laboratoire ?pig¨¦nomique et Oncologie, Centre de µþ¾±´Ç³¾¨¦»å±ð³¦¾±²Ô±ð et de G¨¦nomique, Izmir, Turquie

 

Dr. Jennifer Garden

Chimie

?cole de Chimie, Universit¨¦ d¡¯?dimbourg, ?dimbourg, Royaume-Uni

 

Dr. Cristina Romera Castillo

Sciences marines

Laboratoire de Biothechnologie marine, Institut des sciences de la mer, Barcelone, Espagne

 

Dr. Olena Vaneeva

²Ñ²¹³Ù³ó¨¦³¾²¹³Ù¾±±ç³Ü±ð²õ

D¨¦partement de Physique math¨¦matique, Institut de ²Ñ²¹³Ù³ó¨¦³¾²¹³Ù¾±±ç³Ü±ð²õ, Acad¨¦mie nationale des Sciences d¡¯Ukraine, Kyiv, Ukraine

 

Am¨¦rique latine et Cara?bes



Dr. Paula Giraldo-Gallo

Physique

Laboratoire Mat¨¦riaux Quantiques, Universit¨¦ des Andes, Bogota, Colombie

 

Dr. Patr¨ªcia Medeiros

Sciences biologiques

Laboratoire ?cologie et Bioculture, Institut pour la Conservation et l¡¯?volution, Universit¨¦ f¨¦d¨¦rale d¡¯Alagoas, Macei¨®, Br¨¦sil

 

Am¨¦rique du Nord



Dr. Elizabeth Trembath-Reichert

Sciences de la terre / Science environnementale

?cole d¡¯exploration de la Terre et de l¡¯Espace, Universit¨¦ d¡¯Arizona, Tempe, ?tats-Unis

 

 

 

2019

Ces scientifiques prometteuses ont ¨¦t¨¦ honor¨¦es lors de la 21e ¨¦dition du Prix international L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science, le 14 mars 2019.

  • Communiqu¨¦ de presse

    | | |  |  |

Afrique et ?tats arabes



Dr. Saba Al Heialy

Bourse R¨¦gionale  L¡¯OR?AL-UNESCO - ?mirats Arabes Unis  

Universit¨¦ de m¨¦decine et des sciences de la sant¨¦ Mohammed bin Rashid Sciences de La Sant¨¦

L¡¯asthme et l¡¯ob¨¦sit¨¦ se d¨¦veloppent de plus en plus dans le monde, car la mauvaise qualit¨¦ de l¡¯air et les modes de vie s¨¦dentaires, caract¨¦ris¨¦s par des r¨¦gimes alimentaires malsains et le manque d¡¯activit¨¦ physique, font des ravages.

La Dr. Saba Al Heialy m¨¨ne des recherches sur les m¨¦canismes encore relativement m¨¦connus qui sous- tendent ce ph¨¦nom¨¨ne afin d¡¯aider ¨¤ d¡¯identifier de nouveaux traitements pour les patients. Depuis peu, les adipocytes se sont r¨¦v¨¦l¨¦s ¨ºtre des cellules pro-inflammatoires capables de s¨¦cr¨¦ter des cytokines et des hormones, l¨¤ o¨´ le tissu adipeux se trouve infiltr¨¦ par de grandes quantit¨¦s de lymphocytes T. Ce r?le immunomodulateur potentiel des adipocytes l¡¯a amen¨¦e ¨¤ explorer les implications de la r¨¦action crois¨¦e entre les lymphocytes T et les adipocytes dans la production de ph¨¦nom¨¨nes d¡¯hypor¨¦activit¨¦ aux st¨¦ro?des chez les asthmatiques ob¨¨ses. ? ? terme, l¡¯objectif de mon travail est de contribuer ¨¤ l¡¯avanc¨¦e de la recherche sur l¡¯asthme ?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð.

La Dr. Al Heialy a d? travailler dur pour surmonter les discriminations li¨¦es ¨¤ l¡¯?ge et au genre tout au long de sa carri¨¨re. Selon elle, pour que les femmes puissent ¨¦voluer dans le monde scientifique, il est n¨¦cessaire de r¨¦futer l¡¯id¨¦e selon laquelle leur travail est inf¨¦rieur ¨¤ celui des hommes.

¡°Les femmes pourraient facilement s¡¯¨¦panouir ¨¤ des postes scientifiques de direction. Elles doivent ¨ºtre jug¨¦es sur leurs qualit¨¦s et pouvoir acc¨¦der aux m¨ºmes opportunit¨¦s professionnelles que les hommes¡±, dit-elle.

¡°J¡¯esp¨¨re que mon histoire motivera beaucoup de filles et de jeunes femmes au Moyen-Orient ¨¤ poursuivre leurs objectifs scientifiques et ¨¤ r¨¦aliser pleinement leur potentiel¡±, conclut-elle.  

 

Dr. Zohra Dhouafli

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Tunisie

Centre de Biotechnologie de Borj C¨¦dria (CBBC)

Neurosciences / Biochimie

La maladie d¡¯Alzheimer est consid¨¦r¨¦e comme la forme la plus fr¨¦quente de d¨¦mence dans le monde, mais il n¡¯existe actuellement aucun rem¨¨de. La Dr. Zohra Dhouafli est convaincue que le mauvais repliement, l¡¯agr¨¦gation et le d¨¦p?t dans le cerveau de la prot¨¦ine amylo?de-b¨ºta sont les facteurs d¨¦clencheurs de la maladie.

Dans le cadre de son prochain projet de recherche, elle utilisera l¡¯une des approches les plus prometteuses qui soient ¨C un antioxydant naturel extrait des feuilles de henn¨¦ pour inhiber, interf¨¦rer et contrer le processus d¡¯agr¨¦gation. Elle cherchera ¨¤ pr¨¦server la stabilit¨¦ ainsi que la bioactivit¨¦ de la mol¨¦cule, et ¨¤ optimiser son passage ¨¤ travers la barri¨¨re h¨¦mato- enc¨¦phalique. La Dr. Zohra Dhouafli vise ainsi ¨¤ catalyser le d¨¦veloppement de compos¨¦s plus puissants destin¨¦s ¨¤ la pr¨¦vention et au traitement de la maladie d¡¯Alzheimer.

¡°Mon r¨ºve est de trouver un traitement efficace contre la maladie d¡¯Alzheimer et d¡¯am¨¦liorer la qualit¨¦ de vie des patients et de leurs proches¡±, dit-elle. 

¡°Les femmes devraient jouer un r?le tout aussi important que les hommes dans la promotion du d¨¦veloppement humain que les hommes¡±, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð. ¡°Leurs actions doivent aller de pair¡±, ajoute-t-elle. Elle consid¨¨re que les femmes scientifiques ont une approche compl¨¦mentaire ¨¤ celle de leurs homologues masculins, plus fond¨¦e sur l¡¯empathie, la patience et un sentiment de responsabilit¨¦ sociale.

La Dr. Zohra Dhouafli admet que de talentueux mentors sont en mesure d¡¯inspirer de plus en plus de jeunes scientifiques de la gente f¨¦minine, confort¨¦s par une plus grande reconnaissance publique des r¨¦alisations des femmes scientifiques. ¡°Un ¨¦quilibre plus juste entre les femmes et les hommes am¨¦liorerait grandement la qualit¨¦ de la recherche scientifique¡±, conclut-elle.

 

Dr. Menattallah Elserafy 

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - ?gypte

Cit¨¦ de la science et de la technologie de Zewail

Biologie Mol¨¦culaire / G¨¦n¨¦tique

L¡¯ADN est la base de la vie cellulaire. Les pr¨¦cieuses informations qu¡¯il contient d¨¦cident du sort de tous les organismes. La Dr. Menattallah Elserafy effectue des recherches sur les m¨¦canismes de r¨¦paration de l¡¯ADN afin de mieux comprendre les processus fondamentaux ¨¤ l¡¯?uvre dans les cellules de mammif¨¨res.

Elle a pu identifier de nouveaux acteurs qui prot¨¨gent l¡¯ADN au sein des cellules. Elle a ¨¦galement d¨¦couvert qu¡¯une prot¨¦ine pr¨¦sente dans les cellules de levure est impliqu¨¦e dans la pr¨¦vention d'un type sp¨¦cifique de dommages caus¨¦s ¨¤ l¡¯ADN. Ainsi, les mutations au niveau de cette prot¨¦ine humaine pourraient ¨ºtre associ¨¦es ¨¤ des maladies, des troubles neurologiques et des cancers. Ses conclusions pourraient permettre d¡¯identifier de nouvelles mutations pathog¨¨nes, faciliter le diagnostic et ouvrir la voie ¨¤ des th¨¦rapies personnalis¨¦es en fonction du bagage g¨¦n¨¦tique du patient.

La Dr. Menattallah Elserafy s¡¯est passionn¨¦e tr¨¨s t?t pour la biologie mol¨¦culaire et la g¨¦n¨¦tique. ? Je voulais que mon travail aie un impact positif sur la soci¨¦t¨¦?, se souvient-elle. Aujourd¡¯hui, elle est convaincue que le fait de relever les normes de recherche en ?gypte pourrait ? faire revenir son pays sur l¡¯¨¦chiquier de la recherche scientifique? et, chose importante, jouer un r?le essentiel dans la r¨¦solution des d¨¦fis urgents en mati¨¨re d¡¯eau, d¡¯environnement et d¡¯¨¦nergie.

Elle-m¨ºme contribue ¨¤ l¡¯¨¦ducation des futures g¨¦n¨¦rations de femmes scientifiques en soutenant les jeunes chercheuses au sein de son laboratoire: ? Je crois que la bourse des Jeunes Talents Prometteurs Internationaux de L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science me donnera plus d¡¯opportunit¨¦s encore pour parler aux jeunes femmes scientifiques et les inspirer pour faire ¨¦voluer les choses?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð.

 

Dr. Priscilla Kolibea Mante

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Ghana

Universit¨¦ des sciences et technologies Kwame Nkrumah

Neurosciences

L¡¯¨¦largissement de l¡¯acc¨¨s ¨¤ des soins m¨¦dicaux de haute qualit¨¦ ¨¤ un prix abordable en Afrique est une pr¨¦occupation essentielle du d¨¦veloppement durable. Sp¨¦cialis¨¦e en neuropharmacologie et en neurosciences, la Dr. Priscilla Kolibea Mante effectue des recherches sur des alternatives th¨¦rapeutiques ¨¤ base de plantes pour g¨¦rer l¡¯¨¦pilepsie pharmacor¨¦sistante et la neurocysticercose, une maladie tropicale n¨¦glig¨¦e.

Elle explore actuellement les propri¨¦t¨¦s anticonvulsives de la cryptol¨¦pine, un alcalo?de v¨¦g¨¦tal, et de ses nanoparticules lipidiques solides dans la prise en charge de l¡¯¨¦pilepsie provoqu¨¦e par la neurocysticercose. En identifiant un moyen d¡¯aider la cryptol¨¦pine ¨¤ p¨¦n¨¦trer plus efficacement dans le syst¨¨me nerveux central, le risque de convulsion devrait ¨ºtre r¨¦duit, permettant aux patients de g¨¦rer leur ¨¦tat de mani¨¨re aussi efficace que possible.

? Il est tr¨¨s gratifiant de savoir que mes recherches pourraient modifier de mani¨¨re significative des structures aussi complexes que le cerveau et avoir un effet positif sur la vie des gens ?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð.

La Dr. Priscilla Kolibea Mante croit que le plus grand d¨¦fi ¨¤ relever pour les femmes scientifiques est de g¨¦rer les perceptions n¨¦gatives quant ¨¤ leurs ambitions professionnelles et de d¨¦passer les st¨¦r¨¦otypes li¨¦s au genre. Ayant foi en l¡¯avenir, elle est convaincue que sa g¨¦n¨¦ration a eu la chance de b¨¦n¨¦ficier d¡¯un soutien important, et elle pense que les femmes peuvent s¡¯en servir pour continuer ¨¤ faire ¨¦voluer leurs perspectives de carri¨¨re. ? Plus il y aura de femmes se pr¨¦sentant ¨¤ des postes de direction, plus il sera difficile de les ignorer. ?

 

Asie et Pacifique



Dr. Sherry Aw

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Singapour

Institut de biologie cellulaire et mol¨¦culaire, Agence pour la Science, la Technologie et la Recherche (A*STAR)

Neurosciences

La neurod¨¦g¨¦n¨¦rescence est un probl¨¨me croissant dans le monde face ¨¤ une population globale vieillissante. La Dr. Sherry Aw m¨¨ne des exp¨¦riences g¨¦n¨¦tiques sur des mouches drosophiles pour comprendre les causes ¨¤ l¡¯origine des maladies neurod¨¦g¨¦n¨¦ratives et contribuer au d¨¦veloppement de nouveaux traitements.

En explorant en particulier la fa?on dont certaines cellules sont touch¨¦es ainsi que les r¨¦sultats fonctionnels de leur d¨¦g¨¦n¨¦rescence, elle et son ¨¦quipe ont ¨¦t¨¦ en mesure d¡¯identifier les dysfonctionnements moteurs qui ressemblent aux sympt?mes de la maladie de Parkinson et de l¡¯ataxie spinoc¨¦r¨¦belleuse de type 3 chez les humains. Son objectif actuel est de comprendre comment les tremblements et les autres troubles moteurs ¨¦prouv¨¦s par les personnes atteintes de ces maladies sont g¨¦n¨¦r¨¦s au niveau mol¨¦culaire, cellulaire et physiologique. ? Pour que nous puissions commencer ¨¤ d¨¦velopper des traitements rationnels pour ces sympt?mes invalidants, et finalement gu¨¦rir ces maladies?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð.

En tant que femme de sciences, la Dr. Sherry Aw d¨¦clare: ? En g¨¦n¨¦ral, la soci¨¦t¨¦ juge les femmes plus s¨¦v¨¨rement que les hommes, et je pense que c¡¯est l¨¤ un obstacle majeur qui emp¨ºche les femmes d¡¯atteindre leur plein potentiel maximum. Les femmes sont soumises ¨¤ beaucoup de pression de la part des autres, et y compris d¡¯elles-m¨ºmes.?

Pour former la nouvelle g¨¦n¨¦ration de femmes scientifiques, il faut de bons mentors et mod¨¨les, et une plus grande exposition des femmes scientifiques dans les m¨¦dias, notamment ¨¤ travers des initiatives telles que le programme L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science. ?Ce n¡¯est qu¡¯alors que nous attirerons les esprits les plus brillants et les plus talentueux, hommes et femmes confondus, pour r¨¦soudre les probl¨¨mes scientifiques les plus s¨¦rieux de l¡¯humanit¨¦?, conclut-elle.

 

Dr. Mika Nomoto

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Japon

Universit¨¦ de Nagoya

Biologie Mol¨¦culaire / Plant Pathology

Lorsque les plantes sont infect¨¦es par des agents pathog¨¨nes biotrophes (des champignons se nourrissant des cellules vivantes de leurs h?tes), les prot¨¦ines de r¨¦sistance de l¡¯h?te d¨¦clenchent une r¨¦ponse immunitaire aigu?, qui peut aller jusqu¡¯¨¤ la mort ¨¦ventuelle de la cellule affect¨¦e.

Les tissus infect¨¦s ¨¦mettent ¨¦galement des signaux qui provoquent l¡¯accumulation d¡¯acide salicylique, une hormone immunitaire, et mobilisent les g¨¨nes antimicrobiens li¨¦s ¨¤ la pathogen¨¨se antimicrobienne au sein des feuilles distales non infect¨¦es. Cette immunit¨¦ sp¨¦cifique aux v¨¦g¨¦taux est connue sous le nom de ? r¨¦sistance syst¨¦mique acquise ? (RSA). Celle-ci annihile la r¨¦ponse de r¨¦sistance de la plante aux herbivores, ayant pour effet de l¡¯exposer aux dommages caus¨¦s par les organismes nuisibles. La recherche de la Dr. Mika Nomoto a pour objet de d¨¦couvrir comment la RSA est r¨¦gul¨¦e au niveau mol¨¦culaire afin de mieux comprendre son interaction antagoniste avec la r¨¦sistance aux herbivores et d¡¯aider ¨¤ promouvoir des strat¨¦gies de lutte antiparasitaire durables. ? J¡¯ai r¨¦alis¨¦ qu¡¯en ¨¦lucidant le m¨¦canisme mol¨¦culaire de l¡¯immunit¨¦ v¨¦g¨¦tale, je serais en mesure de contribuer ¨¤ la s¨¦curit¨¦ alimentaire de la population mondiale ?, se souvient-elle.

La Dr. Mika Nomoto reconna?t que la recherche scientifique manque cruellement de personnel f¨¦minin. ? Je pense que la diversit¨¦ est essentielle ¨¤ la science, et que les femmes sont la clef du progr¨¨s scientifique? affirme-t-elle, avant d¡¯ajouter : ? Il est primordial que nous transformions de mani¨¨re probante la perception du r?le des femmes dans la soci¨¦t¨¦ par le biais des m¨¦dias et des politiques. ?

En ayant elle-m¨ºme b¨¦n¨¦fici¨¦, la Dr. Mika Nomoto a la conviction que le mentorat est pr¨¦cieux. ? Plus tard, je serais tr¨¨s heureuse d¡¯¨ºtre le mentor de jeunes chercheurs, que ce soient des hommes ou des femmes ?, conclut-elle.

 

Dr. Jacquiline Romero

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Australie

Universit¨¦ du Queensland

Physique Quantique

La Dr. Jacquiline Romero est une physicienne sp¨¦cialis¨¦e dans le domaine de la physique quantique. Elle explique la nature et le comportement de la mati¨¨re et de l¡¯¨¦nergie au niveau atomique et subatomique.

Elle ¨¦tudie notamment comment un nombre infini de formes de photons possibles ¨C des particules de lumi¨¨re ¨C peuvent ¨ºtre utilis¨¦es pour encoder davantage d¡¯informations. ? terme, cela pourrait mener ¨¤ des communications plus fiables et plus s¨¦curis¨¦es, aider ¨¤ pr¨¦server la confidentialit¨¦ des donn¨¦es et ¨¤ se pr¨¦munir contre le risque croissant de cyberattaques, et permettre des calculs plus puissants.

Faisant partie des rares femmes ¨¤ occuper un poste de responsabilit¨¦ en physique quantique, la Dr. Jacquiline Romero pense que l¡¯am¨¦lioration de la repr¨¦sentation f¨¦minine dans le domaine des sciences n¨¦cessite un changement culturel fondamental, et ceci d¨¨s l¡¯¨¦cole, o¨´ l¡¯¨¦merveillement et la curiosit¨¦ des filles et des gar?ons devraient ¨ºtre ¨¦veill¨¦s de la m¨ºme fa?on. Selon elle, l¡¯inclusion et la diversit¨¦ des genres devraient s¡¯inscrire dans le contexte de la productivit¨¦, gr?ce ¨¤ des dirigeants cr¨¦ant un milieu favorable qui permettrait aux femmes scientifiques de retrouver leur plein potentiel professionnel apr¨¨s avoir eu un enfant.

? Le fait d¡¯avoir remport¨¦ une Bourse L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les femmes et la Science m¡¯a offert une plateforme nationale pour montrer que les femmes, et en particulier les m¨¨res, peuvent r¨¦ussir dans le domaine scientifique ?, conclut-elle. ? Les gens sont inspir¨¦s par des histoires, et je pense que mon parcours peut servir ¨¤ encourager de nombreuses jeunes filles et jeunes femmes ¨¤ se lancer dans une carri¨¨re scientifique. ?

Si les sciences pouvaient accomplir quelque chose de sp¨¦cifique, la Dr. Jacquiline Romero souhaiterait voir la recherche scientifique contribuer ¨¤ r¨¦soudre les principales in¨¦galit¨¦s sociales qui existent dans le monde.

 

Europe



Dr. Laura Elo

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Finlande

Universit¨¦ de Turku et Universit¨¦ ?bo Akademi

Bioinformatique M¨¦dicale

La Dr. Laura Elo dirige une ¨¦quipe multidisciplinaire de 30 scientifiques au sein du Centre de Bioinformatique M¨¦dicale de Turku en Finlande. Ensemble, ils d¨¦veloppent des outils d¡¯analyse de donn¨¦es informatiques et des m¨¦thodes de mod¨¦lisation math¨¦matique permettant d¡¯identifier des indicateurs pr¨¦coces de l¡¯¨¦volution de maladies complexes telles que le diab¨¨te de type 1 et le cancer, mais ¨¦galement d¡¯anticiper l¡¯apparition de maladies et les r¨¦sultats des traitements.

Son objectif ultime est d¡¯aider ¨¤ am¨¦liorer les diagnostics et les pronostics de maladies, ainsi que de mettre au point de nouvelles strat¨¦gies de traitements ¨¤ fort potentiel.

? J¡¯esp¨¨re que nos recherches aideront les futurs patients ¨¤ obtenir les meilleurs traitements les mieux adapt¨¦s ¨¤ leur cas ?, confie-t-elle. Et d¡¯ajouter : ? Si nos travaux peuvent am¨¦liorer la vie ne serait-ce que d¡¯un seul patient, alors l¡¯effort en vaut la peine. ?

Parmi les d¨¦fis auxquels se confrontent les chercheurs, elle est convaincue que la concurrence importante en mati¨¨re d¡¯obtention des financements peut s¡¯av¨¦rer ¨¤ la fois malsaine pour la recherche scientifique et poser des obstacles au progr¨¨s. ? Au sein de mon ¨¦quipe, j¡¯encourage l¡¯enthousiasme ¨¤ faire de nouvelles d¨¦couvertes en pr?nant l¡¯ouverture et la communication?, explique-t-elle. La Dr. Laura Elo reconna?t les avantages pr¨¦cieux que la diversit¨¦ apporte au sein d¡¯une ¨¦quipe, car selon elle, ? un bon m¨¦lange de personnes ayant des exp¨¦riences et des m¨¦thodes de travail diff¨¦rentes est la clef d¡¯une recherche innovante et ouverte ?.

Lors de la remise de la Bourse R¨¦gionale L¡¯Or¨¦al- UNESCO Pour les Femmes et la Science, elle a d¨¦clar¨¦ : ? C¡¯est un immense honneur. Je tiens particuli¨¨rement ¨¤ remercier mon groupe de recherche plein d¡¯enthousiasme et de talent, nos collaborateurs ainsi que toutes les personnes qui nous soutiennent. ?

 

Dr. Biola Mar¨ªa Javierre Mart¨ªnez

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO ¨C Espagne

Institut de recherche sur la leuc¨¦mie Josep Carrera

Biologie Mol¨¦culaire

La majorit¨¦ des interactions entre les ¨¦l¨¦ments r¨¦gulateurs d¡¯un g¨¦nome et le g¨¨ne r¨¦gul¨¦ correspondant est inexplor¨¦e, un cha?non manquant majeur dans la compr¨¦hension du contr?le du g¨¦nome.

La Dr. Biola Maria Javierre Mart¨ªnez effectue des recherches sur les interactions de la chromatine (essentielles ¨¤ la sant¨¦ cellulaire) afin de contribuer ¨¤ l¡¯am¨¦lioration des connaissances sur les processus tumoraux et de fournir de nouvelles possibilit¨¦s de diagnostic et de traitement. Elle explore ¨¦galement les interactions physiques entre les g¨¨nes et les ¨¦l¨¦ments r¨¦gulateurs afin d¡¯¨¦tablir un lien entre les modifications g¨¦n¨¦tiques li¨¦es au cancer du sang et les pr¨¦sum¨¦s g¨¨nes cibles. Cela pourrait aider ¨¤ prioriser de nouveaux g¨¨nes potentiellement responsables et de nouvelles voies d¡¯entr¨¦e de la maladie, ce qui permettrait de mieux comprendre les m¨¦canismes de r¨¦gulation g¨¦nomique qui sous-tendent les cancers. Cela permettra ¨¦galement de mieux pr¨¦dire les r¨¦sultats pour les patients et de concevoir des traitements am¨¦lior¨¦s et plus personnalis¨¦s. Aujourd¡¯hui, elle r¨ºve de pouvoir d¨¦couvrir des traitements plus efficaces et moins agressifs pour le cancer, en particulier pour les enfants. Aujourd¡¯hui, elle r¨ºve de pouvoir d¨¦couvrir des traitements plus efficaces et moins agressifs pour le cancer, en particulier pour les enfants.

Selon la Dr. Biola Mar¨ªa Javierre Mart¨ªnez, le r?le des mentors est crucial pour aider les femmes ¨¤ percer dans les sciences. C¡¯est pourquoi elle participe au programme LIBRA Career Developmental Compass au sein de l¡¯Union Europ¨¦enne, lequel vise ¨¤ d¨¦velopper la carri¨¨re professionnelle des femmes en permettant aux post- doctorantes de devenir les leaders de demain.

Saluant l¡¯initiative du programme L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les femmes et la Science, elle juge qu¡¯? il est essentiel d¡¯aider les femmes qui r¨ºvent d¡¯¨ºtre scientifiques ¨¤ r¨¦ussir et de lever les obstacles se pr¨¦sentant sur leur parcours. Nous sommes ¨¤ la fois des femmes, des m¨¨res et des scientifiques, et tout cela doit pouvoir ¨ºtre compatible?.

 

Dr. Kirsten Jensen

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Danemark

Universit¨¦ de Copenhague

Chimie Des Mat¨¦riaux, Analyse Structurelle

La chimie des mat¨¦riaux a jou¨¦ un r?le d¨¦terminant dans le d¨¦veloppement des technologies utilis¨¦es pour convertir et stocker l¡¯¨¦nergie, comme les batteries, les cellules solaires et les catalyseurs. Sa force r¨¦side dans la compr¨¦hension de la relation entre la synth¨¨se des mat¨¦riaux, et la structure et les propri¨¦t¨¦s de ces derniers.

La Dr. Kirsten Jensen explore le potentiel de l¡¯adaptation des nanomat¨¦riaux afin d¡¯optimiser l¡¯efficacit¨¦ des technologies ¨¦nerg¨¦tiques. Cela commence par la d¨¦termination de leur structure atomique ¨¤ l¡¯¨¦chelle nanom¨¦trique. Avec son groupe de recherche de l¡¯Universit¨¦ de Copenhague, elle poursuit cet objectif en utilisant les derniers outils de diffusion de rayons X et de neutrons ¨¤ haute ¨¦nergie, contribuant ¨¤ la fois au d¨¦veloppement des ¨¦nergies renouvelables et ¨¤ celui du domaine des nanosciences lui-m¨ºme. ? La chimie est partout?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð. ? Je trouve fascinant qu¡¯en consid¨¦rant la mati¨¨re au niveau atomique, nous puissions comprendre les propri¨¦t¨¦s de tout ce qui nous entoure et concevoir des mol¨¦cules ou des structures cristallines pour de nouvelles applications. ?</p>

La Dr. Kirsten Jensen reconna?t avoir la chance de travailler en Scandinavie, o¨´ l¡¯¨¦galit¨¦ des chances entre les femmes et les hommes est relativement bien ¨¦tablie. Pour parvenir ¨¤ un meilleur ¨¦quilibre entre les sexes, il faudra repenser le syst¨¨me, promouvoir le r¨¦seautage inclusif et cultiver de solides mentors (hommes ou femmes) qui inspirent et encouragent les jeunes femmes scientifiques talentueuses.

Femme scientifique qui n¡¯a jamais consid¨¦r¨¦ ses opportunit¨¦s comme inf¨¦rieures ¨¤ celles de ses homologues masculins, la Dr. Kirsten Jensen conclut : ? Je ne veux pas que l¡¯on me voie comme une ¡°femme scientifique¡±, mais seulement comme une ¡°scientifique¡±.?

 

Dr. Urte Neniskyte

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Lituanie

Universit¨¦ de Vilnius

Neurosciences

La complexit¨¦ du cerveau humain n¡¯est pas encore comprise dans son int¨¦gralit¨¦. La Dr. Urte Neniskyte effectue des recherches sur la fa?on dont nos cerveaux se d¨¦veloppent au cours de la petite enfance, en particulier en ce qui concerne les anomalies susceptibles de conduire ¨¤ une maladie mentale grave.

Elle explore actuellement les raisons pour lesquelles il reste parfois des synapses excessives qui ne sont pas retir¨¦es ou ? ¨¦±ô²¹²µ³Ü¨¦±ð²õ ? en vue d¡¯une efficacit¨¦ optimale. Les d¨¦fauts dans ce processus d¡¯? ¨¦lagage synaptique? peuvent entra?ner des troubles du d¨¦veloppement neurologique, tels que l¡¯autisme, la schizophr¨¦nie et l¡¯¨¦pilepsie. La Dr. Urte Neniskyte vise ¨¤ d¨¦couvrir ce qui d¨¦termine les synapses qui devraient ¨ºtre conserv¨¦es et celles qui devraient ¨ºtre ¨¦limin¨¦es, ainsi que la fa?on dont le processus pourrait ¨ºtre modifi¨¦ pour corriger toute erreur avant qu¡¯une maladie ne puisse se d¨¦velopper. ? Il existe une question philosophique qui consiste ¨¤ se demander si un syst¨¨me, tel que le cerveau humain, est en mesure de comprendre son propre fonctionnement ?, d¨¦clare-t- elle. ? Il se pourrait que nous ne soyons pas en mesure de tout saisir, mais je souhaite m¡¯en approcher autant que possible, et je suis heureuse de pouvoir contribuer ¨¤ cette initiative. ?

En tant que m¨¨re d¡¯une petite fille et neuroscientifique, la Dr. Urte Neniskyte est parfaitement consciente de l¡¯importance du d¨¦veloppement pendant la petite enfance. ? Nous devons ¨¦lever nos fils et nos filles pour qu¡¯ils se partagent ¨¦quitablement les responsabilit¨¦s ¨¤ la maison et accordent de l¡¯importance aux carri¨¨res ¨¤ la fois des femmes et des hommes ?, pr¨¦cise-t-elle. Pour elle, les femmes scientifiques doivent gagner la reconnaissance publique qu¡¯elles m¨¦ritent pour leurs d¨¦couvertes. Elle est sans ¨¦quivoque: ? Nous devons arr¨ºter de vivre dans un monde en ¡°rose et bleu¡± et reconna?tre que les divisions fond¨¦es sur le genre d¨¦coulent de traditions soci¨¦tales plut?t que de la mani¨¨re dont le cerveau fonctionne. ?

 

Dr. Nurcan Tuncbag

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Turquie

Universit¨¦ technique du Moyen-Orient

Bioinformatique

D¡¯apr¨¨s l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦, le cancer est la deuxi¨¨me principale cause de mortalit¨¦ dans le monde d¡¯apr¨¨s l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦*, et sa pr¨¦valence est en forte hausse. Ce pour quoi il est crucial de d¨¦velopper des strat¨¦gies th¨¦rapeutiques personnalis¨¦es.

La Dr. Nurcan Tuncbag dirige un projet de recherche interdisciplinaire visant ¨¤ mettre en place une approche fond¨¦e sur la ? m¨¦decine de pr¨¦cision? en exploitant une analyse computationnelle sophistiqu¨¦e visant ¨¤ interpr¨¦ter les volumes croissants de donn¨¦es obtenues ¨¤ l¡¯aide de technologies ¨¤ haut d¨¦bit. L¡¯analyse de ces ?big data? pourrait aider ¨¤ identifier des synergies potentielles, et r¨¦v¨¦ler comment les voies biologiques sont organis¨¦es et alt¨¦r¨¦es au niveau mol¨¦culaire lors d¡¯un cancer, ainsi que la mani¨¨re dont ces r¨¦seaux peuvent ¨ºtre cibl¨¦s en vue de perturber les signaux anormaux ¨¤ traiter.

?J¡¯ai eu la chance d¡¯avoir des mentors qui soutiennent tous l¡¯¨¦galit¨¦ des genres en sciences ?, se souvient-elle. Toutefois, en tant que femme, elle rencontre encore des obstacles au sein de la communaut¨¦ scientifique, se sentant parfois oblig¨¦e de devoir faire les preuves de son expertise ¨¤ ses homologues masculins.

Pour permettre d¡¯atteindre la diversit¨¦ n¨¦cessaire ¨¤ l¡¯avanc¨¦e des sciences de l¡¯ing¨¦nierie, la Dr. Nurcan Tuncbag croit qu¡¯il faudrait mettre plus fortement l¡¯accent sur les sciences, la technologie, l¡¯ing¨¦nierie et les math¨¦matiques d¨¨s l¡¯enseignement primaire. ? Tout au long de l¡¯histoire, les femmes ont influenc¨¦ la soci¨¦t¨¦ et contribu¨¦ ¨¤ changer le monde gr?ce ¨¤ leurs d¨¦couvertes scientifiques?, conclut-elle. ?En renfor?ant la visibilit¨¦ des femmes scientifiques, le programme L¡¯Or¨¦al- UNESCO Pour les Femmes et la Science permettra ¨¤ un nombre croissant de femmes de contribuer aux importantes d¨¦couvertes faites dans le monde?.

 

Am¨¦rique latine et Cara?bes



Dr. Maria Molina

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL-UNESCO - Argentine

Universit¨¦ nationale de Rio Cuarto

Chemistry / Molecular Biology

Les antibiotiques chimiques ont r¨¦volutionn¨¦ la m¨¦decine au 20e ²õ¾±¨¨³¦±ô±ð et ont depuis sauv¨¦ de nombreuses vies humaines en faisant diminuer de mani¨¨re cons¨¦quente les taux de mortalit¨¦ associ¨¦s aux maladies infectieuses courantes. N¨¦anmoins, la surutilisation de ces m¨¦dicaments autrefois puissants a entra?n¨¦ une augmentation de la r¨¦sistance bact¨¦rienne en cr¨¦ant un nouveau risque de mortalit¨¦ li¨¦e ¨¤ des infections courantes ou des blessures b¨¦nignes.

Certains scientifiques, dont la Dr. Maria Molina, d¨¦veloppent des th¨¦rapies antimicrobiennes comme traitement alternatif contre les infections bact¨¦riennes. La Dr. Maria Molina combine notamment des nanom¨¦dicaments avec la th¨¦rapie photothermique. Ses travaux portent sur le d¨¦veloppement de nano-gels multifonctionnels capables de lib¨¦rer des antibiotiques contre les bact¨¦ries en r¨¦ponse ¨¤ un effet thermique g¨¦n¨¦r¨¦ par un rayonnement ¨¦lectromagn¨¦tique. Anim¨¦e par la recherche de solutions visant ¨¤ am¨¦liorer la qualit¨¦ de vie des populations, la Dr. Maria Molina r¨ºve que des scientifiques d¨¦couvrent des solutions ¨¤ d¡¯autres probl¨¨mes urgents, tels que l¡¯am¨¦lioration de l¡¯acc¨¨s ¨¤ l¡¯eau potable et aux m¨¦dicaments dans les pays en voie de d¨¦veloppement.

La Dr. Maria Molina constate que les femmes scientifiques sont confront¨¦es ¨¤ une difficult¨¦ majeure : pour r¨¦ussir dans leur travail tout en assumant une part disproportionn¨¦e des responsabilit¨¦s m¨¦nag¨¨res, elles doivent ¨ºtre plus efficaces que les hommes et aptes ¨¤ g¨¦rer plusieurs t?ches en m¨ºme temps. Ce qui pose un probl¨¨me dans les ¨¦chelons sup¨¦rieurs de la science, o¨´ les emplois du temps sont tr¨¨s serr¨¦s et peu flexibles.

? La contribution des femmes scientifiques apporte un regard diff¨¦rent qui est indispensable pour relever les grands d¨¦fis auxquels fait face l¡¯humanit¨¦ ?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð. Selon elle, ?les jeunes femmes devraient ¨ºtre encourag¨¦es ¨¤ privil¨¦gier leurs int¨¦r¨ºts plut?t qu¡¯¨¤ se conformer aux attentes des gens ?. Et des mod¨¨les f¨¦minins forts sont primordiaux, tout comme les initiatives qui promeuvent l¡¯acc¨¨s des femmes ¨¤ des carri¨¨res scientifiques telles que le programme L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science.

 

Dr. Ana Sofia Varela

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL- UNESCO - Mexique

Institut de Chimie, Universit¨¦ Nationale Autonome de Mexico (UNAM)

?lectrocatalyse

La capture du carbone joue un r?le important dans la lutte contre le changement climatique. La Dr. Ana Sofia Varela utilise l¡¯¨¦lectrocatalyse pour convertir le dioxyde de carbone en produits utiles, dans le cadre d¡¯un proc¨¦d¨¦ connu sous le nom d¡¯¨¦lectror¨¦duction du CO2.

Ainsi, elle utilise l¡¯¨¦lectricit¨¦ comme force motrice et explore diverses possibilit¨¦s d¡¯am¨¦lioration de la qualit¨¦ de l¡¯air, en mettant particuli¨¨rement l¡¯accent sur de nouveaux types de catalyseurs bon march¨¦ compos¨¦s (carbone, azote et m¨¦taux de transition). Le prix abordable de ces produits est au c?ur de la viabilit¨¦ ¨¦conomique et technologique du processus. ? terme, l¡¯¨¦lectror¨¦duction du CO2 permettra d¡¯utiliser l¡¯¨¦lectricit¨¦ renouvelable et les d¨¦chets de CO2 pour concevoir des produits chimiques ¨¤ base de carbone. ? Mon r¨ºve est d¡¯aider ¨¤ ¨¦viter les changements climatiques et ses cons¨¦quences ?, »å¨¦³¦±ô²¹°ù±ð-³Ù-±ð±ô±ô±ð.

Au Mexique, la Dr. Ana Sofia Varela se retrouve confront¨¦e au d¨¦fi d¡¯avoir ¨¤ travailler avec des moyens et des budgets tr¨¨s limit¨¦s. Elle a cependant r¨¦ussi ¨¤ constituer son propre groupe de recherche et ¨¤ ¨¦quiper son laboratoire, un effort significativement mis en avant pour l¡¯obtention de sa Bourse R¨¦gionale L¡¯Or¨¦al-UNESCO Pour les femmes et la Science. Selon elle, ? les femmes doivent prouver leur valeur, tandis que celle des hommes est consid¨¦r¨¦e comme acquise. Elles doivent faire attention ¨¤ ne pas d¨¦passer la limite entre l¡¯affirmation de soi et l¡¯agressivit¨¦, en particulier quand il s¡¯agit de pr¨¦tendre ¨¤ un poste de direction?. Elle ajoute que ? cela doit changer, car une plus grande diversit¨¦ dans la science nous permettra d¡¯¨¦laborer des approches multiples ¨¤ m¨ºme de r¨¦pondre aux d¨¦fis auxquels l¡¯humanit¨¦ est confront¨¦e. ?

 

Am¨¦rique du Nord



Dr. Jacquelyn Cragg

Bourse R¨¦gionale L¡¯OR?AL- UNESCO - Canada

Universit¨¦ de la Colombie-Britannique et International Collaboration on Repair Discoveries

Sciences De La Sant¨¦

Avec le d¨¦veloppement et le vieillissement de la population mondiale, le poids des maladies neurologiques s¡¯est consid¨¦rablement accru au cours des 25 derni¨¨res ann¨¦es*. La Dr. Jacquelyn Cragg utilise des algorithmes statistiques pour mieux comprendre la progression de ce type de maladies, notamment la maladie de Parkinson, la scl¨¦rose lat¨¦rale amyotrophique (SLA) et les l¨¦sions m¨¦dullaires.

Elle exploite des ?big Data? cliniques et d¨¦mographiques ainsi que l¡¯apprentissage assist¨¦ par ordinateur afin d¡¯identifier de nouveaux indicateurs fiables de l¡¯¨¦volution des maladies et de comprendre comment divers facteurs interagissent afin de pr¨¦dire des r¨¦sultats ¨¤ long terme. Elle souhaite aujourd¡¯hui aider ¨¤ d¨¦couvrir des strat¨¦gies et des th¨¦rapies de traitement innovantes pour les personnes souffrant de maladies neurologiques. Encourag¨¦e par ses enseignants, la Dr. Jacquelyn Cragg a d¨¦velopp¨¦ des connaissances approfondies en math¨¦matiques, en statistiques et en sciences, se forgeant ainsi une base solide pour sa future carri¨¨re.

La Dr. Jacquelyn Cragg constate que les femmes sont confront¨¦es ¨¤ des d¨¦fis majeurs dans le monde scientifique. M¨ºme si les femmes et les hommes ont ¨¤ priori les m¨ºmes aptitudes scientifiques inh¨¦rentes, elle consid¨¨re qu¡¯il existe des diff¨¦rences ¨¦videntes dans la fa?on dont ces aptitudes brutes sont cultiv¨¦es au fil du temps, avec divers pr¨¦jug¨¦s sexistes tendant ¨¤ s¡¯installer dans les mentalit¨¦s. ? Surmonter les st¨¦r¨¦otypes li¨¦s au genre et encourager les filles ¨¤ d¨¦velopper leur int¨¦r¨ºt pour les sciences devraient commencer d¨¨s le plus jeune ?ge?, conclut-elle. ?Les filles et les gar?ons doivent savoir que tout le monde est capable de faire les m¨ºmes choses.?

2018

Le travail de ces chercheuses a ¨¦t¨¦ mis en lumi¨¨re le 21 mars 2018, pour clore la conf¨¦rence scientifique qui marqua le 20e anniversaire du partenariat UNESCO- L'Or¨¦al pour les Femmes et la Science. Cette conf¨¦rence ¨¦tait suivie de la c¨¦r¨¦monie de remise des prix L'Or¨¦al-UNESCO Pour les Femmes et la Science le 22 mars 2018.

Afrique et ?tats arabes

 

Dr. Areej Abuhammad

M¨¦decine fondamentale


Boursi¨¨re r¨¦gionale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Levant et Egypte

?cole de pharmacie, Universit¨¦ de Jordanie

Un traitement gr?ce au cristal

La maladie veineuse chronique touche 57 % d¡¯hommes et 77 % de femmes1. Elle r¨¦sulte d¡¯une anomalie de fonctionnement du syst¨¨me veineux superficiel ou profond des jambes, et peut conduire ¨¤ la formation de varices, de modifications cutan¨¦es et d¡¯ulc¨¨res veineux. Le traitement chirurgical des varices superficielles s¡¯av¨¨re efficace mais aussi co?teux, sans compter qu¡¯il est susceptible d¡¯entra?ner des complications, comme par exemple des infections. L¡¯objectif du Dr Areej Abuhammad est de mettre au point un traitement m¨¦dicamenteux contre la maladie veineuse chronique. ? Nombre de traitements des maladies reposent sur le ciblage et l¡¯inhibition de prot¨¦ines actives sp¨¦cifiques appel¨¦es enzymes, explique-t-elle. Nous y parvenons en concevant de petites mol¨¦cules chimiques structurellement compatibles avec les enzymes. Cela implique toutefois de comprendre au pr¨¦alable la structure de l¡¯enzyme que nous souhaitons cibler. ?

Elle travaille ¨¤ la conception d¡¯un inhibiteur s¨¦lectif de la ? m¨¦talloprot¨¦ase matricielle-9 ? (MMP9), impliqu¨¦e dans la d¨¦gradation tissulaire entra?nant la formation de varices. Il convient dans un premier temps de d¨¦terminer sa structure lorsqu¡¯elle est associ¨¦e ¨¤ de petits fragments chimiques gr?ce ¨¤ la cristallographie, technique permettant l¡¯¨¦tude de la structure mol¨¦culaire des substances cristallines. Areej Abuhammad d¨¦crit son initiation ¨¤ cette technique comme un tournant dans sa carri¨¨re. ? Le domaine nouveau de la cristallographie des prot¨¦ines a contribu¨¦ ¨¤ ¨¦lucider la forme et la structure d¡¯importantes prot¨¦ines. Avant le progr¨¨s des connaissances dans ce domaine, on en savait tr¨¨s peu sur la structure physique d¡¯aussi petits composants de la cellule. ? Le Dr Abuhammad a lanc¨¦ le premier laboratoire de cristallographie des prot¨¦ines consacr¨¦ ¨¤ la d¨¦couverte de traitements en Jordanie. Elle ambitionne de mettre au point de nouveaux traitements pour la maladie veineuse chronique et d¡¯autres maladies non transmissibles comme le cancer et l¡¯ob¨¦sit¨¦, ainsi que pour des maladies infectieuses comme la tuberculose, la grippe aviaire ou encore le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

1 - Onida, S., and Davies, A. H. (2016), Phlebology 31, 74-79.

 

Danielle Twilley

Biologie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Afrique du Sud

Laboratoire de culture cellulaire botanique complexe, Universit¨¦ de Pretoria

Cibler l'angiogen¨¨se pour le traitement du m¨¦lanome

Les cancers de la peau comptent parmi les plus fr¨¦quents en Afrique du Sud. Parmi eux, le m¨¦lanome est le plus dangereux, avec environ 86 % des cas attribu¨¦s ¨¤ l¡¯exposition au soleil.1 ? Le m¨¦lanome, explique Danielle Twilley, se propage en envoyant des signaux qui stimulent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, d¨¦nomm¨¦e ¡°angiogen¨¨se¡±, alimentant le cancer en oxyg¨¨ne et en nutriments et lui fournissant un chemin d¡¯acc¨¨s ¨¤ diverses parties du corps. ? L¡¯angiogen¨¨se devient une piste int¨¦ressante pour le traitement du cancer, m¨ºme si, d¡¯apr¨¨s l¡¯Institut National du Cancer, il n¡¯existe actuellement aucun inhibiteur pour le traitement du m¨¦lanome2. Danielle Twilley cherche ¨¤ d¨¦terminer si un compos¨¦ isol¨¦ ¨¤ partir d¡¯une plante sud-africaine, dont l¡¯importante cytotoxicit¨¦ (propri¨¦t¨¦ d¡¯¨ºtre toxique pour les cellules) envers les cellules du m¨¦lanome a ¨¦t¨¦ d¨¦cel¨¦e dans de pr¨¦c¨¦dentes recherches, est capable d¡¯inhiber ¨¤ la fois l¡¯angiogen¨¨se et la croissance tumorale. Afin de minimiser les dommages caus¨¦s aux cellules saines tout en administrant des doses puissantes dans l¡¯environnement tumoral, elle est en train de d¨¦velopper l¡¯agent antiangiog¨¦nique sous forme de nanoparticules d¡¯or afin de cibler son administration dans la tumeur et son r¨¦seau vasculaire.

Danielle Twilley a ¨¦tudi¨¦ les connaissances autochtones des plantes m¨¦dicinales appliqu¨¦es au cancer de la peau pour trouver une plante traditionnellement utilis¨¦e avec une haute teneur en antioxydants qui augmente le ? sun protection factor ? (SPF) d¡¯un ¨¦cran solaire. Elle est tr¨¨s impliqu¨¦e dans le d¨¦veloppement de produits, d¨¦pose des brevets qui assurent des b¨¦n¨¦fices aux communaut¨¦s indig¨¨nes, planifie des essais cliniques et interagit avec les fabricants.

1 - Parkin DM, Mesher D, and Sasieni P. 2011. Cancers attributed to solar (ultraviolet) radiation exposure in the UK in 2010. British Journal of Cancer 105, S66-S69.

2 - NCI. 2011. Online. Angiogenesis inhibitors. Available at: https://www.cancer.gov/about-cancer/treatment/types/immunotherapy/ angiogenesis-inhibitors-fact-sheet (29/07/2017).

 

Dr. Hanifa Taher Al Blooshi

G¨¦ni chimique


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - ?mirats Arabes Unis

D D¨¦partement de g¨¦nie chimique, Universit¨¦ Khalifa

Des produits durable pour agir dur les mar¨¦es noires

Les d¨¦versements d¡¯hydrocarbures, fr¨¦quents dans l¡¯exploration et le transport p¨¦trolier, constituent un danger pour l¡¯environnement. Plus de 45 d¨¦versements importants ont ¨¦t¨¦ r¨¦pertori¨¦s depuis 2010, dont quatre, survenus en 2016, ont lib¨¦r¨¦ quelques 6 000 tonnes de p¨¦trole dans les oc¨¦ans.1 Pour acc¨¦l¨¦rer la dispersion des hydrocarbures et leur biod¨¦gradation dans l¡¯eau, on utilise des dispersants chimiques, efficaces pour nettoyer jusqu¡¯¨¤ 90 % de la pollution. La toxicit¨¦ de ces agents soul¨¨ve cependant des inqui¨¦tudes. Des ¨¦tudes sont en cours pour trouver des dispersants biod¨¦gradables inoffensifs pour l¡¯environnement. Les liquides ioniques, aussi appel¨¦s agents structurants, fabriqu¨¦s ¨¤ partir de d¨¦chets pourraient ¨ºtre utilis¨¦s ¨¤ cette fin, une mani¨¨re ¨¦galement de donner une nouvelle vie ¨¤ des d¨¦tritus.

Le Dr Taher Al Blooshi est en train de mettre au point un nouvel agent dispersant ¨¤ partir de mat¨¦riaux durables, notamment des d¨¦chets, disponibles dans les ?mirats Arabes Unis. Elle s¡¯appr¨ºte ¨¤ formuler et produire de nouveaux agents, pour les comparer ¨¤ ceux actuellement utilis¨¦s, sur diff¨¦rents types de p¨¦trole et dans diff¨¦rentes conditions aquatiques. Les r¨¦sultats de cette ¨¦tude pourraient mener ¨¤ une nouvelle formulation susceptible de remplacer les dispersants traditionnels utilis¨¦s en d¨¦pollution. Les progr¨¨s profiteraient ¨¤ la fois aux secteurs de l¡¯environnement et maritimes. Le Dr Al Blooshi poursuit cette recherche parall¨¨lement ¨¤ ses travaux sur le biodiesel automobile produit ¨¤ partir d¡¯huile extraite de compos¨¦s riches en huiles. ? La production de biodiesel et les technologies respectueuses de l¡¯environnement sont des sujets de recherche en vogue dans le domaine du g¨¦nie chimique, en particulier aux ?mirats Arabes Unis ?, pr¨¦cise-t-elle. Ses travaux fourniront des solutions durables pour le nettoyage des d¨¦versements p¨¦troliers et contribueront ¨¤ la protection des ¨¦cosyst¨¨mes.

1 - Oil tanker spill statistics 2016. 2017, The International Tankers Owners Pollution Federation Limited London.

 

Dr. Ibtissem Guefrachi

Microbiologie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Tunisie

µþ¾±´Ç»å¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ù¨¦ et valorisation des bioressources en zones arides, Facult¨¦ des sciences de Gab¨¨s en collaboration avec l¡¯Institut de biologie int¨¦grative de la cellule

Les plantes : une nouvelles piste pour combattre la r¨¦sistance aux antibiotiques

Les bact¨¦ries multi-r¨¦sistantes risquent d¡¯an¨¦antir les formidables progr¨¨s apport¨¦s par les antibiotiques pour lutter contre les infections. La recherche de nouveaux agents antimicrobiens est en cours au niveau international, et certains scientifiques focalisent tous leurs efforts sur les v¨¦g¨¦taux. Des essais en laboratoire montrent que des peptides antimicrobiens, que l¡¯on retrouve dans certaines vari¨¦t¨¦s de l¨¦gumineuses, semblent avoir une puissante action antibact¨¦rienne. Les nodosit¨¦s racinaires des l¨¦gumineuses sont des organes symbiotiques abritant dans leurs cellules des milliers de bact¨¦ries Rhizobium fixatrices d¡¯azote, appel¨¦es ? bact¨¦ro?des ?. La cohabitation de ces bact¨¦ries avec les cellules des racines a amen¨¦ ces plantes ¨¤ s¡¯adapter pour emp¨ºcher les cellules de succomber aux bact¨¦ries et emp¨ºcher les bact¨¦ries de succomber ¨¤ la r¨¦action immunitaire des cellules.

Le Dr Ibtissem Guefrachi a d¨¦couvert que certaines esp¨¨ces de l¨¦gumineuses, comme la luzerne, les Arachis et Aeschynomenes (plantes tropicales), produisent des nodules peptidiques riches en cyst¨¦ine (NCR) abritant les bact¨¦ro?des. Elle a r¨¦v¨¦l¨¦ les m¨¦canismes d¨¦terminant la sensibilit¨¦ ou la r¨¦sistance des bact¨¦ries ¨¤ ces peptides. Elle ¨¦tudie d¨¦sormais l¡¯action potentielle de peptides NCR synth¨¦tis¨¦s chimiquement contre des pathog¨¨nes bact¨¦riens et fongiques fr¨¦quents chez l¡¯homme, comme le ? Candida albicans ?, responsable de mycoses g¨¦nitales ou de candidose, et la ? Chlamydia trachomatis ?, une infection sexuellement transmissible. Elle envisage aussi d¡¯¨¦ventuelles applications dans l¡¯industrie agroalimentaire et l¡¯agriculture. Elle tient sa motivation tant d¡¯une curiosit¨¦ scientifique pour le d¨¦veloppement symbiotique des plantes et des bact¨¦ries, que d¡¯un d¨¦sir d¡¯aider ¨¤ r¨¦soudre les probl¨¨mes actuels. ? J¡¯esp¨¨re que cette recherche m¨¨nera ¨¤ de nouvelles solutions pour la sant¨¦ et l¡¯agronomie. ? Les m¨¦canismes de fixation symbiotique de l¡¯azote observ¨¦s chez les l¨¦gumes pourraient ¨¦galement permettre d¡¯¨¦laborer des moyens d¡¯am¨¦liorer la fixation de l¡¯azote dans les cultures non l¨¦gumineuses, r¨¦duisant ainsi le recours aux engrais azot¨¦s, ayant une influence sur le changement climatique et la pollution des eaux de surface.

 

Asie et Pacifique

Dr. Weang Kee Ho

·¡±è¾±»å¨¦³¾¾±´Ç±ô´Ç²µ¾±±ð


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Malaisie

D¨¦partement de math¨¦matiques appliqu¨¦es, Universit¨¦ de Nottingham en Malaisie / Cancer Research Malaysia

Le d¨¦pistage cibl¨¦ du cancer du sein

En Asie, une augmentation de 50 % des cancers du sein est envisag¨¦e ¨¤ horizon 2025, par rapport ¨¤ 2012. Le diagnostic intervient souvent ¨¤ un stade avanc¨¦, ce qui explique que le taux de survie ¨¤ cinq ans dans certains pays asiatiques atteigne seulement 49 %, contre 89 % dans les pays occidentaux. 1 Augmenter le d¨¦pistage par mammographie et la d¨¦tection pr¨¦coce de la maladie notamment au sein des populations d¨¦favoris¨¦es constitue le principal d¨¦fi dans les ann¨¦es ¨¤ venir. Le Dr Weang Kee Ho est en train de mettre au point un outil permettant d¡¯identifier les femmes les plus ¨¤ risques, et de leur consacrer des programmes de d¨¦pistage. Il est urgent de d¨¦velopper un calculateur de risque fond¨¦ sur des analyses g¨¦n¨¦tiques asiatiques, car les outils existants ont ¨¦t¨¦ con?us ¨¤ partir d¡¯¨¦tudes sur la population europ¨¦enne.

Le Dr Ho travaille sur des s¨¦ries de donn¨¦es g¨¦n¨¦tiques extraites ¨¤ partir de plusieurs ¨¦tudes majeures men¨¦es en Asie sur la maladie, afin d¡¯identifier les marqueurs g¨¦n¨¦tiques utiles ¨¤ la pr¨¦diction du risque de cancer du sein. Elle ne m¨¦nage pas ses ambitions : ? Les mod¨¨les de pr¨¦diction des risques incluant uniquement les mutations g¨¦n¨¦tiques courantes, sans tenir compte des plus rares, ni d¡¯autres facteurs de risques connus dans le cancer du sein, ne seraient pas complets ?. Elle estime que son objectif, bien qu¡¯ambitieux, est r¨¦alisable avec le concours pr¨¦cieux d¡¯autres sp¨¦cialistes de son ¨¦quipe. La premi¨¨re passion du Dr Ho, statisticienne ¨¦pid¨¦miologique, ¨¦tait les math¨¦matiques. ? C¡¯est pendant mon doctorat, se rappelle-t- elle, que j¡¯ai pris conscience que mes comp¨¦tences en math¨¦matiques pourraient ¨ºtre un outil puissant pour r¨¦pondre ¨¤ nombre de questions scientifiques majeures. ? Elle travaille sur l¡¯¨¦pid¨¦miologie et la g¨¦n¨¦tique des accidents et maladies cardio-vasculaires, ainsi que du diab¨¨te, tout en poursuivant des collaborations internationales dans le cadre de ses r¨¦cents travaux sur le cancer du sein.

1 - The Economist Intelligence Unit, 2016 http://www.eiuperspectives.economist.com/healthcare/breast-cancer-asia-infographic.

 

Dr. Hiep Nguyen

G¨¦ni medical


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Viet Nam

Orientation g¨¦nie tissulaire et m¨¦decine r¨¦g¨¦n¨¦rative, D¨¦partement de g¨¦nie biom¨¦dical, Universit¨¦ internationale du Vietnam, Universit¨¦ nationale - H?-Chi-Minh-Ville

Le kit de premier soin du XXIe ²õ¾±¨¨³¦±ô±ð

Un meilleur acc¨¨s aux soins pour les populations issues de zones rurales et recul¨¦es contribuerait ¨¤ am¨¦liorer leur qualit¨¦ de vie, ¨¤ freiner dans une certaine mesure l¡¯exode rural, et ¨¤ leur ¨¦viter la contrainte de d¨¦placements en ville pour soigner leurs blessures. ? Je concentre actuellement mes travaux sur les biomat¨¦riaux tels que la biocolle, le bioadh¨¦sif et la suture sans aiguille, pouvant ¨ºtre utilis¨¦s directement par les patients chez eux pour soigner leurs blessures ?, r¨¦v¨¨le le Dr Hiep Nguyen. Son dernier projet concerne la mise au point d¡¯un gel intelligent principalement form¨¦ par r¨¦ticulation d¡¯acide hyaluronique (qui contribue sensiblement ¨¤ la migration et ¨¤ la prolif¨¦ration cellulaire) et de chitosan (utile dans la r¨¦g¨¦n¨¦ration tissulaire). Il peut en outre associer d¡¯autres ingr¨¦dients comme des nanoparticules d¡¯argent et de curcumine pour diff¨¦rentes applications sp¨¦cifiques. Son ¨¦quipe teste actuellement le gel pour optimiser sa s¨¦curit¨¦ et sa performance. Le but ultime est de cr¨¦er un produit imm¨¦diatement applicable sur diff¨¦rents types de plaies, qui aide ¨¤ ¨¦liminer les bact¨¦ries et favorise une r¨¦g¨¦n¨¦ration tissulaire rapide. Lors de l¡¯application, le gel va former une membrane pour arr¨ºter le saignement, absorber le liquide de la plaie et emp¨ºcher les infections provoqu¨¦es par des microorganismes.

? L¡¯objectif de mes recherches, pr¨¦cise-t-elle, est d¡¯¨¦tudier les nouvelles technologies des pays d¨¦velopp¨¦s et de les rapporter au Vietnam. J¡¯ambitionne aussi de lancer des biomat¨¦riaux et traitements originaires du Vietnam sur les march¨¦s internationaux. ? Elle vient tout juste de fonder une start-up afin de d¨¦velopper des biomat¨¦riaux viables sur le plan commercial, et est d¨¦termin¨¦e ¨¤ am¨¦liorer les capacit¨¦s de recherche de son pays. Au sein du d¨¦partement de g¨¦nie biom¨¦dical, en collaboration avec la chaire et ses coll¨¨gues, elle a renforc¨¦ l¡¯orientation en g¨¦nie tissulaire et m¨¦decine r¨¦g¨¦n¨¦rative (TERM, ? Tissue Engineering and Regenerative Medecine ?) en concevant de nouveaux cours, en enseignant, en encadrant, en construisant des laboratoires et en aidant ¨¤ organiser des conf¨¦rences internationales. Le succ¨¨s de l¡¯orientation TERM a contribu¨¦ ¨¤ la r¨¦putation du programme de g¨¦nie biom¨¦dical, class¨¦ num¨¦ro un au Vietnam et au deuxi¨¨me rang de l¡¯ensemble des programmes du r¨¦seau ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) d¡¯universit¨¦s de pointe.

 

Dr. Yukiko Ogawa

G¨¦nie des mat¨¦riaux


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Japon

Groupe des mat¨¦riaux m¨¦talliques l¨¦gers, Centre de recherche sur les mat¨¦riaux structurels, Institut national des sciences mat¨¦rielles

Les mat¨¦riaux de nouvelle g¨¦n¨¦ration : vers une charge all¨¦g¨¦e

Les mat¨¦riaux l¨¦gers sont de plus en plus recherch¨¦s pour am¨¦liorer le rendement ¨¦nerg¨¦tique des v¨¦hicules, la portabilit¨¦ des appareils ¨¦lectroniques et ouvrir de nouveaux horizons aux dispositifs m¨¦dicaux. ? ce titre, les alliages de magn¨¦sium constituent une solution int¨¦ressante en raison de leur l¨¦g¨¨ret¨¦, mais leur usage reste limit¨¦ car ils sont difficiles ¨¤ fa?onner. Le Dr Yukiko Ogawa est parvenu ¨¤ contr?ler la microstructure et les propri¨¦t¨¦s m¨¦caniques du magn¨¦sium par traitement thermique, ce qui, auparavant, ¨¦tait consid¨¦r¨¦ comme impossible. Elle a poursuivi ses exp¨¦rimentations en ajoutant un autre ¨¦l¨¦ment ¨¤ l¡¯alliage, le scandium, pour obtenir une combinaison optimale de r¨¦sistance et de ductilit¨¦ (propri¨¦t¨¦ pour un mat¨¦riau d¡¯¨ºtre d¨¦form¨¦ sans se casser). Ce faisant, elle a d¨¦couvert que le mat¨¦riau pr¨¦sentait une m¨¦moire de forme ¨C il peut ¨ºtre pli¨¦ et d¨¦form¨¦, mais retrouve sa forme initiale lorsqu¡¯il est expos¨¦ ¨¤ la chaleur ou ¨¤ l¡¯¨¦lectricit¨¦. Le Dr Ogawa s¡¯int¨¦resse d¨¦sormais aux autres propri¨¦t¨¦s que pourrait avoir cet alliage : biod¨¦gradable et bien accept¨¦ par le corps humain, il permettrait de surmonter certaines des difficult¨¦s actuellement rencontr¨¦es avec les dispositifs implantables tels que les endoproth¨¨ses (proth¨¨ses inamovibles implant¨¦es dans le corps). Dans son enfance, le Dr Ogawa souhaitait devenir scientifique pour d¨¦velopper des innovations susceptibles d¡¯aider les gens. ? La science des mat¨¦riaux est le fondement de notre soci¨¦t¨¦ moderne, affirme-t-elle. L¡¯¨¦laboration de nouveaux mat¨¦riaux et l¡¯am¨¦lioration de leurs propri¨¦t¨¦s permettent une innovation radicale. ? Son ¨¦quipe de recherche s¡¯efforce d¨¦sormais d¡¯ajuster la composition de l¡¯alliage ainsi que le proc¨¦d¨¦ employ¨¦ pour induire la m¨¦moire de forme, afin de permettre une production abordable et ¨¦volutive. Ses exp¨¦riences ouvrent aussi de nouvelles voies ¨¤ l¡¯¨¦tude d¡¯autres alliages l¨¦gers qui pourraient ¨ºtre utilis¨¦s pour des syst¨¨mes de transport plus ¨¦cologiques

 

Europe

Dr. Radha Boya

Physique


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Royaume Uni

Groupe de physique de la mati¨¨re condens¨¦e, Universit¨¦ de Manchester

Construire des minis tubes pour le transports et la filtration

Les nanostructures sont omnipr¨¦sentes dans la nature, pour assurer le passage des substances l¨¤ o¨´ elles sont n¨¦cessaires et filtrer les impuret¨¦s. ? Les canaux subnanom¨¦triques sont indispensables aux fonctions essentielles et vitales qui reposent sur le transport de petits ions ¨¤ travers les membranes cellulaires ?, souligne le Dr Radha Boya qui s¡¯est form¨¦e ¨¤ la physique en Inde et m¨¨ne actuellement ses recherches au Royaume-Uni. ? Ce n¡¯est qu¡¯au cours de ces deux derni¨¨res d¨¦cennies que nous avons commenc¨¦ ¨¤ d¨¦couvrir l¡¯importance des nanodimensions et la richesse scientifique qui s¡¯y cache. ? Reproduire ces structures naturelles peut potentiellement servir dans des domaines aussi vari¨¦s que la filtration d¡¯eau, la bioanalyse et l¡¯administration de m¨¦dicaments.

Le Dr Boya a trouv¨¦ un moyen de fabriquer des canaux, ou tubes, comme elle les appelle, 10 000 fois plus fins qu¡¯un cheveu. L¡¯utilisation du graph¨¨ne lui a permis de repousser les limites engendr¨¦es par la rugosit¨¦ d¡¯autres mol¨¦cules. Ses tubes sont r¨¦alis¨¦s par empreinte dans le graph¨¨ne, sous une forme creuse utile au confinement d¡¯une substance, ou en tunnel ¨¤ des fins de transport. Ils peuvent servir ¨¤ filtrer les mol¨¦cules et les ions par taille. La technique de fabrication des tubes par nanolithographie, mise au point par le Dr Boya, est reproductible et flexible, ce qui constitue un outil important pour le d¨¦veloppement ult¨¦rieur de nanocanaux artificiels aux propri¨¦t¨¦s sp¨¦cifiques adapt¨¦es ¨¤ diff¨¦rentes exigences. ? Je r¨ºve que mon travail puisse mener ¨¤ une meilleure compr¨¦hension des canaux prot¨¦iques naturels de l¡¯eau pr¨¦sents dans les membranes cellulaires ?, confie-t-elle. Ces travaux posent les bases de nouvelles m¨¦thodes de d¨¦salinisation et de filtration de l¡¯eau, et de nouvelles techniques de s¨¦paration du gaz et du p¨¦trole dans les raffineries.

 

Dr. Agnieszka Gajewicz

Chimie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Pologne

Faculty of Chemistry, University of GdanskFacult¨¦ de chimie, Universit¨¦ de Gdansk

Priorit¨¦ a la s¨¦curit¨¦ dans l'¨¦laboration des nouveaux mat¨¦riaux

Gr?ce aux nanomat¨¦riaux, le panorama des produits industriels et de consommation ¨¦volue ¨¤ toute vitesse, de la m¨¦moire de stockage de nos ordinateurs aux cellules solaires g¨¦n¨¦rant de l¡¯¨¦lectricit¨¦, en passant par les syst¨¨mes d¡¯administration de m¨¦dicaments. Notre connaissance de la fa?on dont ces mini particules affectent l¡¯environnement et la sant¨¦ humaine reste cependant tr¨¨s incompl¨¨te. Une approche proactive est requise, compte-tenu des enseignements tir¨¦s des risques sanitaires graves pos¨¦s par des produits chimiques autrefois consid¨¦r¨¦s comme inoffensifs, ¨¤ l¡¯instar de l¡¯impact de l¡¯amiante (min¨¦ral souvent utilis¨¦ en isolation) sur les poumons, ou de l¡¯insecticide DDT sur le poids ¨¤ la naissance. Sp¨¦cialiste en chimio-informatique, le Dr Agnieszka Gajewicz entend anticiper les dangers avant qu¡¯ils ne se retrouvent dans notre environnement et nos organismes.

?tant donn¨¦ le grand nombre de nouvelles nanoparticules commercialis¨¦es chaque jour, on ne peut s¡¯attendre ¨¤ ce que chacune fasse l¡¯objet d¡¯une ¨¦valuation compl¨¨te des risques. C¡¯est pourquoi le Dr Gajewicz est en train de mettre au point des m¨¦thodes computationnelles (compr¨¦hension des comportements humains par des programmes informatiques) efficaces pour pr¨¦dire les propri¨¦t¨¦s et la toxicit¨¦ des nanomat¨¦riaux et acc¨¦l¨¦rer l¡¯¨¦valuation pr¨¦clinique. Pour les autorit¨¦s de r¨¦glementation, ces m¨¦thodes fournissent un moyen d¡¯¨¦valuer la s¨¦curit¨¦ ¨¤ un stade pr¨¦coce du d¨¦veloppement de nouveaux nanomat¨¦riaux, en tenant compte de l¡¯ensemble du cycle de vie du produit. ? Par rapport aux travaux de laboratoire traditionnels, les m¨¦thodes computationnelles permettent de mettre au point des produits qui sont s?rs d¨¨s leur conception, en passant au crible des milliers de substances chimiques candidates ?, explique-t-elle. Les travaux du Dr Gajewicz ont attir¨¦ l¡¯attention des autorit¨¦s europ¨¦ennes de r¨¦glementation, en qu¨ºte de moyens permettant d¡¯assurer une ¨¦valuation efficace des risques li¨¦s aux nanomat¨¦riaux fabriqu¨¦s. Le Dr Gajewicz voit de nombreux points communs entre sa passion scientifique pour la chimio-informatique et sa passion pour la course : ? Courir un marathon demande beaucoup de pr¨¦paration et d¡¯organisation, de d¨¦termination, de pers¨¦v¨¦rance et de discipline ¡ª tout comme une carri¨¨re dans les sciences. ?

 

Dr. Anna Kudryavtseva

Biologie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - F¨¦d¨¦ration de Russie

Laboratoire d¡¯¨¦tudes post-g¨¦nomiques, Institut Engelhardt de biologie mol¨¦culaire, Acad¨¦mie des sciences russe

La tumeur maligne et ses myst¨¨res

En Europe, 22 % des cancers diagnostiqu¨¦s sont des cancers dit ? rares ?. Pour ces derniers, il existe moins de traitements, et les taux de survie ¨¤ cinq ans sont de 47 % contre 65 % pour les formes de cancer les plus courantes1. Le Dr Anna Kudryavtseva, fascin¨¦e par les probl¨¦matiques scientifiques o¨´ les connaissances sont limit¨¦es, a d¨¦cid¨¦ d¡¯abandonner ses ambitions en chirurgie au profit de la biologie apr¨¨s un cours sur les organismes unicellulaires. ? Il est plus int¨¦ressant de travailler sur quelque chose de compl¨¨tement nouveau, qui n¡¯a jamais fait l¡¯objet de recherches appropri¨¦es ?, explique-t-elle. Pour les cancers rares appel¨¦s ? paragangliomes ?, en particulier ceux de la t¨ºte et du cou, qui sont ses sujets d¡¯¨¦tude, elle s¡¯est efforc¨¦e de se fixer un objectif refl¨¦tant ses aspirations. Dans ces tumeurs rares, les mutations conductrices qui permettraient de mettre au point des traitements cibl¨¦s sont encore largement m¨¦connues.

Ces tumeurs, pour la plupart b¨¦nignes et ¨¤ croissance lente, sont susceptibles de devenir malignes et de m¨¦tastaser chez 10 ¨¤ 15 % des patients.2 Elles sont particuli¨¨rement dangereuses, car elles surviennent pr¨¨s de structures vitales comme l¡¯art¨¨re ou la carotide, et r¨¦sistent ¨¤ la chimioth¨¦rapie et aux radiations. Ces cancers se caract¨¦risent aussi par un d¨¦r¨¨glement de l¡¯aptitude cellulaire ¨¤ produire et ¨¤ utiliser de l¡¯¨¦nergie, ce qui est une cause primaire de leur malignit¨¦, alors que pour la plupart des autres cancers, il ne s¡¯agit que d¡¯un ph¨¦nom¨¨ne secondaire. Cela donne un angle de travail id¨¦al au Dr Kudryavtseva qui s¡¯est pr¨¦alablement pench¨¦e sur le m¨¦tabolisme ¨¦nerg¨¦tique dans la progression des tumeurs. Elle effectue des analyses g¨¦n¨¦tiques et ¨¦pig¨¦n¨¦tiques d¡¯¨¦chantillons de tumeurs, de sang et de ganglions lymphatiques, afin d¡¯identifier ce qui diff¨¦rencie les trois formes les plus communes de paragangliomes de la t¨ºte et du cou. Ces modifications g¨¦n¨¦tiques aideront ¨¤ d¨¦finir des marqueurs pronostiques de l¡¯¨¦volution maligne d¡¯une maladie, afin que le traitement puisse ¨ºtre lanc¨¦ et que de nouveaux m¨¦dicaments puissent ¨ºtre mis au point. Une part importante de ces travaux consiste ¨¤ corr¨¦ler les modifications g¨¦n¨¦tiques aux caract¨¦ristiques cliniques pour prendre en compte l¡¯interaction entre les caract¨¦ristiques g¨¦n¨¦tiques et les facteurs internes et externes.

1 - Gemma Gatta, Jan Maarten van der Zwan, Paolo G. Casali, Sabine Siesling, Angelo Paolo Dei Tos, Ian Kunkler, Ren¨¦e Otter, Lisa Licitra, Sandra Mallone, Andrea Tavilla, Annalisa Trama, Riccardo Capocaccia, Rare cancers are not so rare: The rare cancer burden in Europe, European Journal of Cancer, 2011; 47(17):2493-2511.

2 - Zhikrivetskaya S.O., Snezhkina A.V., Zaretsky A.R., Alekseev B.Y., Pokrovsky A.V., Golovyuk A.V., Melnikova N.V., Stepanov O.A., Kalinin D.V., Moskalev A.A., Krasnov G.S., Dmitriev A.A., Kudryavtseva A.V., Molecular markers of paragangliomas and Pheochromocytomas. Oncotarget, 2017;8(15):25756-25782.

 

Associate Prof. Duygu Sag

Biologie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Turquie

Centre de biom¨¦decine et g¨¦nome d¡¯Izmir, Universit¨¦ Dokuz Eylul

Faire r¨¦agir le syst¨¨me immunitaire pour lutter contre le cancer

Notre syst¨¨me immunitaire nous d¨¦fend contre de nombreuses maladies, mais s¡¯av¨¨re moins efficace contre le cancer. Des progr¨¨s ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s r¨¦cemment, permettant d¡¯accro?tre la capacit¨¦ du syst¨¨me immunitaire ¨¤ identifier et ¨¦liminer les cellules canc¨¦reuses. Cependant, un type de cellule immunitaire crucial dans l¡¯environnement tumoral, appel¨¦ ? macrophage ?, n¡¯a pas encore ¨¦t¨¦ cibl¨¦ avec succ¨¨s pour l¡¯immunoth¨¦rapie. Les macrophages peuvent ¨ºtre anti-inflammatoires et favoriser la prolif¨¦ration des cellules tumorales, ou pro-inflammatoires et combattre la tumeur. Ce sont g¨¦n¨¦ralement les promoteurs de tumeur qui dominent dans l¡¯environnement tumoral. Les m¨¦canismes qui r¨¦gissent le basculement d¡¯un type de macrophage ¨¤ l¡¯autre sont encore mal ¨¦lucid¨¦s.

? Nous avons r¨¦cemment fait une d¨¦couverte prometteuse au cours d¡¯¨¦tudes pr¨¦cliniques : les macrophages pr¨¦sentant un d¨¦ficit du transporteur de cholest¨¦rol ABCG1 deviennent de puissantes cellules antitumorales et inhibent la progression du cancer de la vessie ?, confie le Professeur Duygu Sag. Son ¨¦quipe oeuvre maintenant ¨¤ d¨¦couvrir les m¨¦canismes mol¨¦culaires qui provoquent ce basculement entre macrophage protumoral et antitumoral. ? Cela pourrait d¨¦boucher sur la mise en oeuvre de nouvelles approches d¡¯immunoth¨¦rapie pour le traitement du cancer ?, avance-t-elle. Le go?t du Professeur Sag pour la science remonte au lyc¨¦e : ? Les autres filles avaient des posters de c¨¦l¨¦brit¨¦s dans leur chambre, moi, mes murs ¨¦taient recouverts de photos de biologistes c¨¦l¨¨bres et d¡¯affiches scientifiques ! ? Elle a bon espoir que la science aide ¨¤ surmonter les probl¨¨mes sans pr¨¦c¨¦dent auxquels le monde est confront¨¦ : ? Notre arsenal de connaissances scientifiques pour aborder ces probl¨¨mes est aujourd¡¯hui aussi sans pr¨¦c¨¦dent. ?

 

Dr. Ai Ing Lim

M¨¦decine fondamentale


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - France

Section immunologie des muqueuses, Laboratoire des maladies parasitaires, Institut national des allergies et des maladies infectieuses, Instituts nationaux de sant¨¦, ?tats-Unis

Les origine de l'intelligence du syst¨¨me immunitaire

Notre organisme est dot¨¦ d¡¯une magnifique machinerie, de tr¨¨s haute pr¨¦cision. Afin de prot¨¦ger notre corps, notre syst¨¨me immunitaire est en mesure de cr¨¦er des r¨¦ponses sp¨¦cifiques pour cibler diff¨¦rents pathog¨¨nes. De nos jours, cependant, les cas d¡¯asthme, de dermatites, d¡¯allergies alimentaires et d¡¯ob¨¦sit¨¦, tous li¨¦s au syst¨¨me immunitaire, se multiplient. Cela sugg¨¨re que nous sommes en proie ¨¤ un certain degr¨¦ de dysfonctionnement immunitaire. Si les causes demeurent un myst¨¨re, les ¨¦tudes en laboratoire ont montr¨¦ qu¡¯une simple infection peut endommager ¨¤ long terme l¡¯¨¦quilibre du syst¨¨me immunitaire. Les b¨¦b¨¦s n¨¦s avec une microc¨¦phalie ¨¤ la suite de l¡¯exposition de leur m¨¨re au virus Zika rappellent de mani¨¨re alarmante des impacts ¨¤ long terme des infections maternelles. La grossesse donne lieu ¨¤ d¡¯importants changements hormonaux, m¨¦taboliques et immunitaires, ainsi que du microbiote. Les femmes enceintes sont en outre plus sensibles ¨¤ un certain nombre de maladies infectieuses, comme le virus de la grippe, la listeria et la toxoplasmose, par exemple.

Tout ceci sugg¨¨re un lien possible entre l¡¯environnement foetal et les troubles immunitaires que nous connaissons, notamment dans les pays riches. Le Dr Ai Ing Lim estime que l¡¯interaction intra-ut¨¦rine entre la m¨¨re et le foetus pourrait ¨ºtre d¨¦terminante pour comprendre la complexit¨¦ des troubles immunitaires. Elle explore la mani¨¨re dont l¡¯exposition de la m¨¨re ¨¤ des infections pendant sa grossesse a des cons¨¦quences sur le syst¨¨me immunitaire du b¨¦b¨¦. Ses recherches impliquent des ¨¦tudes en laboratoire sur l¡¯impact d¡¯infections couramment observ¨¦es au cours de la grossesse, la grippe par exemple, sur le d¨¦veloppement du syst¨¨me immunitaire et la sensibilit¨¦ du b¨¦b¨¦ aux maladies inflammatoires. Elle s¡¯appuie sur les pr¨¦c¨¦dentes d¨¦couvertes faites sur un nouveau type de cellules immunitaires connues sous le nom de cellules lympho?des inn¨¦es, jouant un r?le crucial dans les r¨¦actions immunitaires pr¨¦coces pour lutter contre diff¨¦rentes maladies. ? Au bout du compte, j¡¯esp¨¨re que la compr¨¦hension du fonctionnement de notre syst¨¨me immunitaire, en particulier dans le contexte de la m¨¨re et du foetus, nous conduira ¨¤ solutionner de nombreuses maladies inflammatoires et infectieuses ?, confie-t-elle.

 

Am¨¦rique latine et Cara?bes

 

Dr. Selene Lizbeth Fernandez Valverde

Biologie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Mexique

Unit¨¦ de g¨¦nomique avanc¨¦e, Laboratoire national de g¨¦nomique pour la biodiversit¨¦ (UGA-LANGEBIO), Cinvestav

Les secrets de la ¡°mati¨¨re noire¡± g¨¦nomique

Les prot¨¦ines sont consid¨¦r¨¦es comme les composantes fondamentales de la vie et font l¡¯objet de beaucoup d¡¯attention de la part de la communaut¨¦ scientifique. Elles ne sont pourtant pr¨¦sentes que dans moins de 3 % de notre ADN. La majorit¨¦ des ARN, mol¨¦cules polym¨¨res essentielles ¨¤ diverses fonctions biologiques comme le codage, le d¨¦codage, la r¨¦gulation et l¡¯expression des g¨¨nes, ne produisent pas de prot¨¦ines. Ces ARNs, appel¨¦s ? longs ARN non codants ? (lncRNA) demeurent la ? mati¨¨re noire ? relativement inexplor¨¦e du g¨¦nome. Le Dr Fernandez Valverde entend comprendre la fonction et l¡¯¨¦volution de milliers d¡¯lncRNA pr¨¦sents dans la plupart des formes de vie, dont certains ont un r?le dans le contr?le de l¡¯expression des g¨¨nes et un lien av¨¦r¨¦ avec des maladies comme le cancer et le diab¨¨te. ? C¡¯est une ¨¦poque des plus stimulantes pour les chercheurs en recherche biologique ? s¡¯enthousiasmet- elle. Gr?ce aux progr¨¨s technologiques, les scientifiques sont en mesure d¡¯obtenir un s¨¦quen?age complet de l¡¯ADN et de l¡¯ARN d¡¯un organisme et ? cette mine de renseignements nous permet d¡¯utiliser la th¨¦orie de l¡¯¨¦volution pour identifier des mol¨¦cules importantes dans diff¨¦rents organismes et contextes ?.

Le Dr Fernandez Valverde ¨¦labore un cadre qui permettra d¡¯¨¦tudier les IncRNA individuels pour identifier les motifs structurels, les groupes d¡¯IncRNA aux caract¨¦ristiques communes, et d¡¯¨¦tablir la relation avec leurs fonctions. Elle utilise des m¨¦thodes computationnelles (compr¨¦hension des comportements humains par des programmes informatiques) pour identifier les s¨¦quences d¡¯ARN qui sont en cours de s¨¦lection d¡¯¨¦volution. ? Nous pouvons, par exemple, identifier des ARN dont l¡¯expression augmente dans des environnements particuliers, comme en haute altitude ou sous une exposition intense au soleil, et d¨¦terminer comment ces changements sont associ¨¦s ¨¤ l¡¯apparition et ¨¤ la r¨¦action ¨¤ la maladie chez les humains, les animaux et les cultures. ? Elle esp¨¨re que les outils d¨¦velopp¨¦s dans son laboratoire permettront aux scientifiques d¡¯interpr¨¦ter les effets de l¡¯environnement sur la modification de l¡¯expression g¨¦n¨¦tique, en assignant rapidement des fonctions ¨¤ de nouvelles mol¨¦cules d¡¯ARN non caract¨¦ris¨¦es.

 

Dr. Rafaela Salgado Ferreira

Chimie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - Br¨¦sil

Laboratoire de mod¨¦lisation mol¨¦culaire et de conception de m¨¦dicaments, Groupe de chimie computationnelle, Belo Horizonte

La puissance informatique au service des maladies n¨¦glig¨¦es

Les maladies concernant principalement les pays les plus pauvres ne b¨¦n¨¦ficient pas toujours d¡¯un engagement suffisant de la part des compagnies pharmaceutiques, qui laissent bien souvent aux universit¨¦s publiques le soin de pallier ce manque. Le Dr Rafaela Salgado Ferreira dirige le Laboratoire de mod¨¦lisation mol¨¦culaire et de conception de m¨¦dicaments de Belo Horizonte, au Br¨¦sil, avec pour mission d¡¯¨¦laborer de nouveaux traitements pour les maladies n¨¦glig¨¦es. ? Notre approche est celle de la conception rationnelle de m¨¦dicaments, pr¨¦cise-t-elle. Nous ciblons d¡¯abord une prot¨¦ine indispensable ¨¤ l¡¯agent pathog¨¨ne, dont nous d¨¦terminons exp¨¦rimentalement la structure, avant d¡¯utiliser des techniques computationnelles (compr¨¦hension des comportements humains par des programmes informatiques) pour s¨¦lectionner les mol¨¦cules les plus susceptibles d¡¯agir contre elle. ?

La s¨¦lection computationnelle permet ¨¤ son ¨¦quipe d¡¯examiner des millions d¡¯inhibiteurs potentiels et de n¡¯en s¨¦lectionner que quelques dizaines ¨¤ ¨¦valuer de mani¨¨re exp¨¦rimentale au laboratoire, afin de v¨¦rifier leur action contre l¡¯agent pathog¨¨ne. Il s¡¯agit l¨¤ des premi¨¨res ¨¦tapes du processus de mise au point de m¨¦dicaments. Le Dr Salgado Ferreira concentre actuellement ses recherches sur la maladie de Chagas, une maladie parasitaire end¨¦mique au Br¨¦sil qui touche jusqu¡¯¨¤ trois millions de personnes, et pour laquelle les traitements existants ont une efficacit¨¦ limit¨¦e et de graves effets secondaires. Le Dr Salgado Ferreira a choisi de cibler la cruza?ne, l¡¯agent pathog¨¨ne responsable de la maladie, sur lequel elle teste plusieurs inhibiteurs identifi¨¦s par approche rationnelle. Son travail sur le virus Zika, qui a durement frapp¨¦ le Br¨¦sil il y a deux ans, se concentre sur un inhibiteur de prot¨¦ase emp¨ºchant la r¨¦plication virale. ? Il est particuli¨¨rement complexe d¡¯¨¦laborer des m¨¦dicaments, souligne-t-elle. Ma plus belle r¨¦ussite et mon plus grand r¨ºve, ce serait de contribuer ¨¤ la mise sur le march¨¦ d¡¯un nouveau traitement. ?

 

Am¨¦rique du Nord

 

Dr. Anela Choy

Oceanographie


Boursi¨¨re nationale L¡¯Or¨¦al-UNESCO - United States

Institut d¡¯oc¨¦anographie Scripps de l¡¯Universit¨¦ de Californie, San Diego

Les ¨¦cosyst¨¨mes oc¨¦aniques et les soci¨¦t¨¦s humaines

L¡¯¨ºtre humain a affect¨¦ les ¨¦cosyst¨¨mes oc¨¦aniques, notamment en br?lant des combustibles fossiles et en consommant des produits de la mer. Comprendre l¡¯interaction des cr¨¦atures marines et comment cellesci se nourrissent les unes des autres est au coeur des recherches du Dr Anela Choy. Il est essentiel aujourd¡¯hui de d¨¦terminer comment les multiples impacts de l¡¯activit¨¦ humaine affectent le r¨¦seau trophique oc¨¦anique, afin de lui assurer une existence durable et saine. On estime, par exemple, que plus de dix millions de tonnes de plastique sont d¨¦vers¨¦es chaque ann¨¦e dans l¡¯oc¨¦an.1 L¡¯ingestion de ces plastiques par des animaux marins pr¨¦sente des risques physiques et chimiques m¨¦connus. En plus de d¨¦m¨ºler la structure et le fonctionnement du r¨¦seau trophique, les travaux du Dr Anela Choy apportent un ¨¦clairage indispensable sur les impacts de la pollution plastique marine sur l¡¯¨¦cosyst¨¨me et vont permettre d¡¯¨¦laborer des strat¨¦gies de gestion et de pr¨¦servation des ¨¦cosyst¨¨mes oc¨¦aniques.

Elle a d¨¦couvert qu¡¯un animal marin primitif, le larvac¨¦ g¨¦ant, joue un r?le primordial dans le transport des plastiques de la surface vers les profondeurs de l¡¯oc¨¦an. Elle ¨¦tudie les modes de distribution des polluants comme le m¨¦thylmercure et les plastiques chez les animaux marins, du bas de la cha?ne alimentaire jusqu¡¯au poisson consomm¨¦ par l¡¯homme. Le Dr Choy s¡¯appuie sur des v¨¦hicules sous-marins ultramodernes ¨¤ partir desquels elle peut observer et pr¨¦lever directement les animaux des ¨¦cosyst¨¨mes des eaux profondes, les plus grands espaces de vie sur Terre. Elle vient tout juste d¡¯accepter un poste ¨¤ l¡¯Institut d¡¯oc¨¦anographie Scripps, l¡¯un des plus importants au monde, et se pr¨¦pare ¨¤ mettre sur pied son propre laboratoire ¨¤ l¡¯Universit¨¦ de Californie, ¨¤ San Diego, ¨¤ l¡¯automne 2018. L¡¯un de ses premiers projets vise ¨¤ examiner l¡¯¨¦tendue chimique de la pollution plastique en eau profonde : les petits poissons, calamars et crustac¨¦s qui seront ¨¦tudi¨¦s sont les piliers des r¨¦seaux trophiques oc¨¦aniques et les principales sources de nourriture des poissons ¨¤ valeur commerciale. ? J¡¯esp¨¨re que mes travaux sensibiliseront sur les liens ¨¦troits entre les soci¨¦t¨¦s humaines et les profondeurs oc¨¦aniques, en apparence sans rapport, mais desquelles nous d¨¦pendons tous au final. ?

1 - Jambeck et al. 2015, Plastic waste inputs from land into the ocean.

?ditions pr¨¦c¨¦dente

Dossiers de presse

Jeune Talents Prometteurs

  • | |

Bourses

  • | | |