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Comment le programme transversal de l’UNESCO sur les peuples autochtones crée un lien entre savoirs traditionnels et science

« Les savoirs traditionnels sont indispensables aux peuples autochtones. Si nous perdons ces savoirs, nous perdons notre capacité d’adaptation au changement, y compris au changement climatique » explique Viviana Figueroa, leader autochtone du peuple Humahuaca d’Argentine. « Les évaluations sont utiles tant pour les peuples autochtones que pour la société en général. Connaître la biodiversité est important pour prendre de bonnes décisions. »
L’Argentine abrite de nombreuses populations autochtones qui, pour 38 d’entre elles, bénéficient d’une reconnaissance légale. Ces communautés possèdent une grande richesse de langues, de formes d’organisation, de culture, d’histoire et de savoirs traditionnels. Elles occupent 65 % de la forêt indigène, une zone de riche diversité biologique, et elles l’habitent en appliquant les vastes connaissances qu’elles en ont.
Mettre les peuples autochtones au premier plan
Viviana Figueroa est membre de l’Équipe de travail sur les savoirs autochtones et locaux de (Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques). UNESCO/LINKS est partie à un accord de partenariat collaboratif avec ±ô’I±Êµþ·¡³§, qui fournit un cadre de collaboration entre les agences des Nations Unies et la Plate-forme. En Argentine, le projet IPBES a pour but d’engendrer des processus de dialogue entre les peuples autochtones et les scientifiques et auteurs qui effectuent les évaluations sur la plate-forme. Il s’agit principalement d’évaluations scientifiques et normatives sur l’état des connaissances de la diversité biologique, la nature de la planète, les écosystèmes et les bénéfices qu’ils procurent aux populations.
Cette année, une formation sous la forme d’une série d’ateliers virtuels a été organisée pour présenter aux communautés autochtones d’Argentine ce qu’est ±ô’I±Êµþ·¡³§, ses fonctions et l’importance de participer à cette plate-forme.
Ces ateliers ont mis en œuvre des méthodologies participatives basées sur une approche intégrative et holistique, explorant des questions tels que : que sont les savoirs autochtones et locaux, qu’est-ce que la plate-forme IPBES et comment les évaluations sont effectuées sur la plate-forme. Chacun des séminaires a débuté par une cérémonie conduite par les guides spirituels des peuples autochtones les plus représentatifs de la région, afin de demander aux ancêtres et à la terre la permission d’animer cette formation. Les expériences d’autres pays, comme le Mexique, ainsi que des initiatives communautaires concernant la protection de Mère Nature, en particulier celles des femmes autochtones, ont été partagées.
Une conclusion majeure a été que les savoirs autochtones et locaux ont autant de pertinence que les connaissances scientifiques pour les évaluations de l’état de la biodiversité. « Il est important que les peuples autochtones contribuent à ce processus, car si une évaluation était faite sans leur contribution, ce serait une grande perte » déclare Viviana.
La voie à suivre
Margarita Apabillo, leader autochtone de la communauté Tupi-Guarani de la province de Jujuy en Argentine, a participé à ces ateliers d’information sur ±ô’I±Êµþ·¡³§. Elle affirme que « les évaluations seraient d’une grande aide. Ce serait très bien pour tous les frères et sÅ“urs autochtones car nous aurions ainsi un autre document attestant la nécessité de respecter les droits autochtones ».
Trois sucreries ont été installées sur le territoire habité par la communauté Tupi-Guarani ce qui a entraîné le déplacement de la communauté et la perte de tout son territoire. Elle a ainsi perdu les voies ancestrales qu’empruntent la vie culturelle, spirituelle et traditionnelle des populations.
Pour que les peuples autochtones ne soient pas touchés à l’instar de la communauté Tupi-Guarani déplacée, Margarita affirme qu’il faut surtout reconnaître les savoirs traditionnels. Il est urgent de réaliser ce type d’évaluation pour que la société ait une meilleure connaissance et que par conséquent les droits des peuples autochtones soient respectés.
« Les ateliers qui ont été organisés constituent un grand progrès pour les communautés, car ils ont fourni aux frères et sœurs autochtones des outils spécifiques pour faire valoir leurs droits » explique Margarita.
Accord parfait : Journée internationale des peuples autochtones 9 août - Savoirs traditionnels des femmes autochtones et transmission intergénérationnelle
La participation des femmes autochtones d’Argentine au projet de l’UNESCO sur les évaluations de la connaissance de la diversité biologique s’aligne avec le thème de la Journée des peuples autochtones. Viviana et Margarita, ainsi que les autres femmes autochtones qui ont contribué au projet, renforcent le respect et la reconnaissance des savoirs autochtones et des peuples autochtones. C’est aussi un moyen d’affirmer les droits des peuples autochtones.
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