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Douze éléments inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel réuni à Jeju jusqu’au 9 décembre, a inscrit au cours de sa session de l’après-midi 12 nouveaux éléments sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ils s’ajoutent aux 21 éléments déjà inscrits depuis le début de la session du Comité.
La Liste représentative comprend des formes d’expression qui témoignent de la diversité du patrimoine culturel immatériel, met en avant son importance et encourage le dialogue entre les communautés.
Les nouveaux éléments inscrits sont (par ordre d’inscription) :
Le séga tambour de Rodrigues est une interprétation dynamique de musique, de chants et de danses que l’on pratique sur tout le territoire de l’île Rodrigues. Puisant ses racines dans la rébellion et la résistance, c’est un important moyen de résolution des conflits qui favorise la socialisation et renforce les liens. Reconnu comme étant un symbole de l’histoire de la communauté de Rodrigues, le séga tambour est sauvegardé grâce aux efforts déployés par de nombreux groupes établis depuis les années 1970. Les savoirs et compétences sont transmis par observation et imitation, et par apprentissage auprès d’artisans expérimentés.
Les savoir-faire du meunier liés à l’exploitation des moulins à vent et à eau rassemblent les connaissances et compétences nécessaires au fonctionnement d’un moulin et à sa conservation en bon état. Désormais, les meuniers jouent également un rôle essentiel dans la transmission de l’histoire culturelle associée à l’élément. Les moulins, et donc l’art des meuniers, jouent un rôle culturel et social considérable dans la société hollandaise. Diverses mesures de sauvegarde sont prises, et la Guilde des meuniers volontaires, établie en 1972, propose des formations et un soutien à toute personne intéressée par l’art des meuniers.
Les processus et techniques artisanaux des fibres végétales pour le tissage des talcos, crinejas et pintas du chapeau pinta’o sont un ensemble de processus manuels utilisant des plantes et la boue des marécages. Les participants sont en charge soit de planter ou de traiter les matières premières, soit de faire ou de tisser les tresses utilisées pour fabriquer les chapeaux, qui font partie des tenues typiques de la région portées dans tout le pays. Les processus et techniques sont transmis de génération en génération, et de nombreux efforts sont déployés pour sauvegarder l’élément, notamment l’organisation de marchés artisanaux, de foires et de concours.
Le système traditionnel des juges de l'eau de Corongo est une méthode d’organisation mise en place par les populations du district de Corongo, dans le nord du Pérou. Le système, qui date de l’époque préincasique, est principalement destiné à assurer l’approvisionnement équitable et durable en eau, grâce à une gestion appropriée des terres, garantissant ainsi aux générations futures de bénéficier de ces deux ressources. Les fonctions, la signification et les valeurs du système sont transmises au sein du cercle familial et dans la sphère publique, ainsi qu’à tous les niveaux de l’enseignement scolaire, par des danses associées au système.
Le kolo est une danse populaire collective traditionnelle exécutée par des danseurs se tenant par la main pour former une chaîne humaine évoluant autour d’un cercle. La danse, à laquelle tous les membres de la communauté locale participent, est exécutée au rythme de la musique lors de rassemblements privés et publics. Le kolo joue un rôle d’intégration sociale. L’organisation de représentations de kolo lors des moments importants de la vie des individus et des communautés rend cet événement très présent et durable, et les détenteurs et communautés locales assurent sa visibilité dans le cadre de fêtes, de festivals et de compétitions.
Le chant à plusieurs voix de Horehronie se caractérise par une mélodie variable interprétée en solo avant le chant et les réponses plus statiques du chœur. Le chant se termine par des mélodies entrelacées, ponctuées de riches variations. Les détenteurs et praticiens sont les habitants des villages en question ainsi que le public au sens large. Le chant est perçu comme un phénomène local caractéristique. La pratique est transmise de génération en génération et par l’éducation informelle. Les détenteurs perpétuent l’élément en le pratiquant et en l’interprétant à l’occasion d’échanges intergénérationnel réguliers.
La tournée de maison en maison des Kurenti est une coutume des Jours gras pratiquée de la Chandeleur au Mercredi des Cendres. Des groupes de Kurenti et un ou plusieurs diables vont de maison en maison et sautent autour du propriétaire en brandissant des bâtons de bois et en faisant tinter des cloches. Les écoles maternelles et élémentaires participent à la sauvegarde de la pratique, et des cours d’éducation formelle ainsi que des ateliers informels permettent de perpétuer le respect des traditions. Les savoirs et compétences associés sont principalement transmis au sein du cercle familial, mais les musées et les écoles jouent également un rôle essentiel à cet égard.
Le carnaval de Bâle est le plus grand carnaval de Suisse. Débutant le lundi qui suit le Mercredi des cendres, il est composé de cortèges, de concerts et d’expositions de lanternes. Il peut être comparé à une grande revue satirique. Le carnaval fait la promotion de la tolérance par le biais de la critique sociale, et contribue à la cohésion sociale. La transmission au sein du cercle familial est informelle tandis que les « cliques » jouent également un rôle important tout au long de l’année, plusieurs d’entre elles ayant une section dédiée aux futures générations de carnavaliers. Le carnaval a été sauvegardé avec succès au cours des décennies passées grâce aux mesures prises par les communautés.
L’Hidrellez, fête du printemps, se déroule tous les ans le 6 mai, date reconnue comme étant la Journée du printemps ou le réveil de la nature. Pour marquer cet événement, divers rituels et cérémonies en lien avec la nature sont organisés, garantissant ainsi le bien-être de la famille et de la communauté et la protection du bétail et des récoltes. Les rituels procurent à la communauté un sentiment profond d’appartenance culturelle, et la viabilité de la tradition est principalement assurée par la pratique annuelle de la célébration et l’organisation d’événements associés.
Le rite chanté et dansé de Kushtdepdi est un art du spectacle dans lequel la poésie créative met l’accent sur les bons sentiments et les souhaits. Il est interprété lors de cérémonies et de célébrations nationales, et associe une improvisation vocale à une danse qui combine mouvements de mains, gestes et pas. Les détenteurs et praticiens participent activement à la sauvegarde de la pratique en organisant des représentations et en rassemblant les ressources pédagogiques d’introduction à l’art. Les savoirs et compétences sont traditionnellement transmis de l’enseignant chanteur à l’élève dans le cadre d’un enseignement informel.
Le bà i chòi dans le Centre du Viet Nam est une forme artistique très variée qui associe musique, poésie, théâtre, peinture et littérature. Le bà i chòi est une forme majeure de culture et de divertissement qui compte parmi ses détenteurs et praticiens des artistes, des interprètes, des artistes qui fabriquent des cartes ainsi que des artistes qui fabriquent des cabanes. Les interprètes et leurs familles jouent un rôle essentiel dans la sauvegarde de la pratique, et il existe de nombreux groupes dédiés au bà i chòi. La plupart des interprètes sont formés au sein du cercle familial mais des artistes spécialisés transmettent également leurs savoirs dans des clubs, des écoles et des associations.
La musique du khène du peuple lao est interprétée avec un orgue à bouche qui ressemble à une flûte de Pan mais est composé de tubes de bambou de différentes longueurs. Il fait partie intégrante de la vie lao et encourage la cohésion familiale et sociale. Les familles jouent un rôle important dans la transmission de l’art et, dans de nombreuses communautés, il existe des associations dans lesquelles les jeunes peuvent apprendre les compétences associées. Afin de conserver la pratique, plusieurs communautés et groupes locaux ont organisé diverses initiatives destinées à la sauvegarder au moyen d’une éducation formelle et non formelle.
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