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Frankétienne (1936-2025) : Un défenseur infatigable de la culture haïtienne et Artiste de la Paix de l’UNESCO
Celui qu’Aimé Césaire appelait « Monsieur Haïti » exprimait mieux que personne les mille facettes de son île natale, « massif énigmatique, chaotique et mystérieux ».
Humaniste infatigable, défenseur acharné de l’identité haïtienne, de la liberté d’expression et de la justice sociale, il puisait dans la création artistique la force de résister. Frankétienne laisse derrière lui une œuvre novatrice et généreuse, désireuse d’explorer, comme il le disait, « la complexité de notre Univers et son énergie mystérieuse en perpétuel mouvement. »
Frankétienne, dont le départ laisse un vide immense, a marqué la scène littéraire et artistique avec ses pièces de théâtre, poèmes, romans et nouvelles qui témoignaient de la richesse et de la complexité de la société haïtienne. Son premier roman en créole, ¶Ùé³ú²¹´Ú¾±, ainsi que ses peintures et ses performances, l’ont imposé comme un créateur multidisciplinaire d’exception.
Engagé pour l’éducation, il a fondé une école à Port-au-Prince, transmettant sa passion du savoir aux jeunes générations. Lauréat de nombreuses distinctions, dont le Prix Pablo Neruda en 2004, il a aussi marqué les esprits par l’interprétation de sa pièce Melovivi ou le Piège à l’UNESCO, une œuvre prémonitoire qu’il avait écrite à la veille du séisme dévastateur de 2010.
Le numéro d’octobre-décembre 2023 du Courrier de l’UNESCO lui avait consacré une interview, mettant en lumière son regard unique sur la société haïtienne et son engagement sans relâche pour la culture.
Frankétienne est décédé le 20 février 2025.
