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La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence contre les femmes publie un rapport sur la sécurité des femmes journalistes

Dubravka Šimonović, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, a publié le 8 juillet son rapport annuel sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences auprès du Conseil des droits de l’homme. Ce rapport est publié cette année sous le thème « Combattre la violence à l’égard des femmes journalistes ».

Dans ce dernier, la Rapporteuse spéciale met en lumière des problématiques telles que l'exacerbation de la violence sexiste à l'égard des femmes journalistes à travers les technologies numériques, les types spécifiques de menaces et de violences sexuelles auxquelles sont confrontées les professionnelles des médias, la discrimination intersectionnelle, le harcèlement sur le lieu de travail, ainsi que les rôles stéréotypés et les images sexualisées que les femmes journalistes sont souvent poussées à adopter. La Rapporteuse spéciale rappelle également que, selon , 70 femmes journalistes ont été tuées au cours de la dernière décennie.

Le rapport attire par ailleurs l'attention sur l'étude mondiale sur les mesures pour lutter efficacement contre la violence en ligne à l’égard des femmes journalistes lancée par l'UNESCO en 2019, qui sera publiée au cours du premier trimestre de 2021.

Dans son analyse de l'application des cadres normatifs internationaux sur la protection des femmes journalistes, la Rapporteuse spéciale Šimonović fait référence au , élaboré en 2012 à l'initiative de l'UNESCO. Elle recommande que la mise en œuvre du Plan soit renforcée par une approche coordonnée à l'échelle du système des Nations Unies pour combattre et prévenir la violence contre les femmes journalistes, en impliquant les Rapporteurs spéciaux sur la violence contre les femmes et sur la liberté d'expression, ainsi que la Plateforme des Nations Unies et les mécanismes régionaux d'experts indépendants sur l'élimination de la discrimination et de la violence contre les femmes.

La Rapporteuse note également que, si les droits des femmes journalistes à travailler dans un environnement sûr sont protégés par plusieurs normes internationales ainsi que par des instruments relatifs aux droits des femmes, ces derniers fonctionnent rarement de manière coordonnée, et leur application laisse toujours à désirer. Elle recommande en outre l'élaboration de programmes de formation pour les membres des forces de l’ordre, les procureurs et les juges, des acteurs qui sont chargés de remplir les obligations de l'État concernant la protection des droits des femmes journalistes et des professionnelles des médias.

Enfin, elle invite les États à inclure une perspective de genre dans toutes les initiatives visant à créer et à maintenir un environnement sûr et favorable pour le journalisme libre et indépendant.

Le rapport souligne ainsi la pertinence des activités de l'UNESCO sur la sécurité des femmes journalistes, qui se concentrent sur trois axes principaux : la recherche, le renforcement des capacités et la sensibilisation. Les efforts de recherche se concentrent sur l’étude de l'étendue et de la gravité de la violence contre les femmes journalistes au niveau mondial, tout en examinant les contextes nationaux. Ces efforts de recherche aboutiront à des recommandations basées sur des données probantes et qui s’adresseront à différents acteurs sur la manière de faire face aux menaces auxquelles sont confrontées les femmes journalistes, et en particulier le harcèlement en ligne. L'UNESCO a également formé des centaines de femmes journalistes et de responsables de médias dans le monde entier sur les dimensions sexospécifiques de la sécurité des journalistes, notamment dans le cadre d'un projet actuellement mené au Sénégal, au Mali, en Inde et au Sri Lanka avec le soutien financier de la Postcode Foundation suédoise.