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La République démocratique du Congo, premier pays d'Afrique à produire son rapport d’avancement sur l’ODD4 et la CESA

La République démocratique du Congoest le premier pays d'Afrique à publier un rapport suivant les progrès accomplis dans la réalisation du quatrième objectif de développement durable (ODD4), qui fait partie de l'Agenda 2030 pour l'éducation, et de la stratégie continentale de l'éducation pour l'Afrique (CESA), qui relève de l'Agenda 2063 pour l'Afrique. Le de l'UNESCO a dirigé le pilotage de ce rapport, qui a été officiellement validé le 9 novembre à Kinshasa lors d'une réunion organisée conjointement par le ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) de la RDC et l'UNESCO.
Le rapport documente les efforts nationaux de la RDC pour réaliser les deux agendas, qui sont largement en ligne l'un avec l'autre, depuis leur lancement ainsi que les premiers enseignements et recommandations pour la période 2020-2030. Le rapport identifie aussi les lacunes, révélant où des efforts devront être faits pour atteindre les deux agendas à temps et produire un système d'éducation et de formation de qualité conforme aux normes internationales.
Cette publication est un grand pas en avant pour le secteur de l'éducation de la RDC et facilitera les discussions nationales sur la responsabilité en vue d'améliorer la qualité du secteur de l'éducation du pays dans un contexte marqué par l’adoption d’une gratuité totale de l’éducation. En outre, comme le rapport est le premier du genre en Afrique, il servira d'exemple pour les autres pays africains qui souhaiteront produire leurs propres rapports de suivi nationaux.
« Notre pays, la RDC, a fait le pari de mettre en œuvre ces Agendas en alignant sa stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF 2016-2025) à l’ODD4 et la CESA. Nous avions pris l’engagement de rendre régulièrement compte des avancées et des résultats atteints à travers des évaluations régulières. C’est l’objet de ce présent Rapport qui contient de nombreux éléments qui pourraient nous aider à mieux orienter nos interventions et celles des partenaires, » a déclaré le ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), lors de la réunion de validation du rapport.
Le rapport souligne les résultats encourageants obtenus jusqu'à présent en RDC en termes d'intégration des objectifs de l’ODD4 et du CESA dans le cadre juridique et de planification du pays. Par exemple, avec le soutien du CapED, le gouvernement a aligné sa stratégie sectorielle pour l'éducation sur les objectifs de l’ODD4. Toutefois, si des réformes ont été mises en œuvre avec succès, leur impact a été jusqu'à présent assez faible.
En plus de faire correspondre les indicateurs de l’ODD4 et du CESA dans le cadre du processus d'élaboration des rapports, les experts ont analysé le système statistique national et sectoriel et ont découvert qu'il n'est pas en mesure de saisir toutes les données nécessaires pour suivre pleinement les progrès de l’ODD4 et du CESA, rendant le suivi et l'évaluation peu efficaces. Il est donc urgent de mettre en œuvre la Stratégie nationale pour le développement des statistiques de l'éducation (SNDSE), qui a été élaborée avec le soutien du CapED et validée en 2019.
Un autre défi que le rapport expose est que, bien que le financement du secteur de l'éducation de la RDC ait augmenté, il est encore très faible par rapport à ce dont le pays a besoin pour atteindre les objectifs de l’ODD4 et de la CESA. En outre, l'appui financier extérieur, qui pourrait compléter le budget national, est en baisse. Le futur financement du secteur de l'éducation à moyen terme est donc assez incertain et la pandémie COVID-19 pourrait amener des défis supplémentaires, que les dépenses d'éducation stagneront dans la plupart des pays, voire diminueront dans certains. Une solution possible à ce déficit de financement, qui a été identifiée dans le rapport et validée par le Ministère, est le recours à des "financements innovants", à savoir des mécanismes non traditionnels permettant de collecter des fonds supplémentaires par le biais de projets tels que des micro-contributions, des taxes, des partenariats public-privé et des transactions financières basées sur le marché.
Le rapport recommande enfin de favoriser l'appropriation, en particulier par les autorités politiques nationales et provinciales, et de mettre en œuvre des dispositions juridiques qui s'attaquent aux obstacles à l'éducation des femmes et des filles, tels que les mariages précoces et la violence domestique. En outre, il a recommandé que le pays se concentre sur la mise en œuvre de réformes ayant un impact important sur l'ensemble du secteur de l'éducation avant de se concentrer sur des politiques de moindre envergure et de portée plus spécifique.
L'événement a rassemblé des acteurs de l'éducation, des organisations de la société civile, des partenaires financiers et techniques, ainsi que les ministres de l’EPST, l'Enseignement Supérieur et Universitaire, et des Affaires Sociale, renforçant ainsi l'approche inclusive et participative de l'élaboration du rapport. Maintenant que ce rapport a été publié, la RDC a une image plus claire de ses progrès jusqu'à présent, ainsi que des recommandations concrètes basées sur des preuves. Elle pourra s'appuyer sur la dynamique existante et poursuivre ses efforts pour atteindre plus efficacement les objectifs de l’ODD4 et de la CESA.