Le changement climatique est l'un des plus grands défis de notre époque. Nous constatons déjà ses effets dévastateurs, tels que le rétrécissement des glaciers, le blanchiment des coraux, et des incendies et sécheresses de plus en plus fréquents et intenses. Ces phénomènes mettent en péril les écosystèmes riches en biodiversité et les communautés humaines qui y vivent.
L'éducation sur le changement climatique est cruciale pour aider les individus à comprendre et à réagir à cette crise. Elle fournit les connaissances, compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour devenir acteurs de changement.
Pour clôturer l'année scolaire 2023-2024, le programme Campus UNESCO a consacré la journée du 18 juin à un Campus dédié à l'action contre le changement climatique. Quatre experts et quatre établissements scolaires ont dialogué sur les initiatives et projets en cours.
Les écoles participantes étaient : l’École Elkamel Kaanich à Sfax, Tunisie ; l’École internationale Eridan à Montpellier, France ; le Colegio Los Abetos à Manzanares El Real, Espagne ; et l’Association Ikrae à Ouezzane, Maroc. Onze autres établissements scolaires ont enrichi les échanges via le chat du webinaire.
La première intervenante, Audrey Brouillet, chercheuse en climatologie à , UMR Espace-Dev, a captivé les élèves avec un voyage au cœur des sciences et de la climatologie. Elle a décrit l'état de notre atmosphère et les effets néfastes de la pollution, en prenant comme référence le rapport 2021 du GIEC. Elle a expliqué que le "changement climatique" est en réalité un réchauffement causé par des actions humaines, entraînant des dérèglements climatiques qui affectent des domaines tels que l'agriculture et l'hydrologie.
Les conséquences du réchauffement climatique ne concernent pas seulement l’environnement, mais aussi la santé humaine.
En tant que chercheuse, elle étudie les impacts de ce phénomène mondial dans différentes régions, soulignant l'importance de la recherche pour déterminer où et comment agir. Elle a pris la Méditerranée comme exemple, où la température a augmenté de près de 2 degrés ces dernières années. Cette situation particulière nécessite une compréhension précise pour intervenir efficacement sans nuire à ces écosystèmes fragiles.
Pour approfondir les actions de lutte contre le changement climatique, Elsa Sattout, Spécialiste de programme au Secteur des Sciences du Bureau UNESCO pour le Maghreb, a pris la parole. Elle a informé les élèves sur les initiatives de l'UNESCO et des autres agences de l'ONU pour protéger l'environnement. Au niveau global, les organisations internationales soutiennent les pays dans le développement de politiques de réduction des émissions de gaz, et l'UNESCO renforce leurs capacités à les mettre en œuvre à travers des solutions basées sur la nature et via l'éducation au changement climatique et au développement durable. L'UNESCO joue également un rôle de médiateur entre pays pour faciliter la stipulation de conventions communes.
Laissez toujours des empreintes vertes dans votre ‘microcosmos’ quotidien, et aussi à travers votre mode de vie ! L'engagement des communautés est nécessaire pour atteindre un impact global
Des exemples d'activité peuvent être la restauration des écosystèmes au sein et au-delà des sites de l’UNESCO et la plantation de forêts, essentielles pour la purification de l'air et la limitation des effets du réchauffement climatique. L'UNESCO base ses actions sur le concept de mettre les experts scientifiques au service des citoyens, notamment en évaluant les risques climatiques pour aider les villages et leurs habitants.
Elsa a également partagé les activités du bureau de Rabat, qui travaille avec les réserves de biosphère et les géoparcs pour soutenir leurs actions et leur développement pour l'adaptation au changement climatique. Elle a conclu en répondant aux questions des élèves d'Ouezzane au Maroc, partageant ses contacts pour les aider à s’intégrer dans les activités de l’UNESCO, et en les informant de l’initiative des jardins urbains dans les écoles qui sera lancée en partenariat avec les réserves de biosphère et geoparcs mondiaux UNESCO, au Maroc.
Pour souligner l'importance de l'engagement citoyen, Lofti Ben Hamadi a partagé l’histoire de «  », l’internat pilot dont il est fondateur. Son projet vise à rendre une école de 570 élèves à Makthar, dans le nord-ouest de la Tunisie, autonome sur le plan alimentaire et énergétique. Grâce à l'acquisition de 8 hectares de terrain près de l'internat, les parents des élèves, souvent sans emploi, ont été formés et rémunérés pour produire les légumes et fruits nécessaires à l'alimentation des élèves. Ce projet a généré un revenu supplémentaire, permettant aux élèves de participer à des clubs sportifs et culturels.
Lofti a démontré comment une association peut devenir une véritable entreprise au bénéfice des familles impliquées. Il a insisté sur l'importance de la responsabilité individuelle dans la lutte contre le changement climatique : plutôt que de se victimiser, chacun doit reconnaître son rôle dans la situation actuelle et agir pour la transformer.
Pour défendre ses droits individuels, il faut se battre pour les droits communs : seul l'engagement collectif peut générer un changement positif.
Le but principal de Wallah We Can est simple : garantir aux élèves en difficulté les droits fondamentaux à la nutrition et à l'éducation. En créant une école autosuffisante, ils ont conçu un projet exportable, générant des revenus pour tous les participants.
Partant de l'école à Makthar, le projet s'est étendu à la France, la Belgique, le Canada, et bientôt au Liban et en Palestine. Les changements prennent du temps et nécessitent de surmonter des obstacles psychologiques, mais l'expérience de Wallah We Can montre que face à un problème global, une solution locale peut avoir un impact significatif. Travailler avec les écoles et les communautés locales peut effectivement conduire à des changements globaux.
En conclusion, Léa Bourglan a partagé son expérience. Elle est responsable scientifique du milieu marin pour , une association dédiée à la lutte contre la pollution plastique en Méditerranée, la promotion du zéro déchet, la sensibilisation aux enjeux énergie-climat, et la préservation de la biodiversité marine. Basée à Pinu, en Corse, l’association, qui est aussi un projet UNESCO Green Citizens, mobilise une jeunesse engagée face aux défis environnementaux en Méditerranée.
Léa a expliqué que, en tant qu'île, la Corse est particulièrement touchée par la pollution plastique, notamment les microplastiques qui se déposent sur les plages et infiltrent l'eau, l'air, et la chaîne alimentaire, affectant ainsi la santé humaine. Mare Vivu s'articule autour de deux axes principaux : l'étude scientifique de la biodiversité marine pour combattre les problèmes de plastique et l'action citoyenne pour la préservation de la Corse.
Récemment, l’association a intensifié ses efforts de sensibilisation pour informer le public sur la situation de l'île et les encourager à s'engager.
Les jeunes et les enfants sont toujours les plus engagés dans les activités de nettoyage et de protection de notre territoire : ceci donne un grand espoir pour le futur.
C’est sur cette note d’espoir que s’est achevé le dernier Campus pour l’année scolaire 2023-2024. L’éducation au changement climatique est aujourd’hui plus cruciale que jamais pour permettre aux générations futures de poursuivre ces initiatives et espérer un avenir plus vert.
Rendez-vous en septembre 2024 pour d’autres Campus UNESCO !
Cet événement a été rendu possible grâce au soutien de et à la collaboration de .
