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L’UNESCO dévoile son guide du reportage sur le changement climatique en Afrique
Prochainement publié par l’UNESCO, le manuscrit du « Guide pratique du journaliste : le reportage sur le changement climatique en Afrique » a été soumis à la révision de vingt-trois experts africains, parmi lesquels des universitaires et des journalistes, les 22 et 23 octobre derniers au complexe de l’ONU à Gigiri, Kenya. Le but principal de ce guide est de doter les journalistes du savoir et des compétences requis pour aborder le sujet complexe du changement climatique en Afrique.
Spécialiste de programme au siège de l’UNESCO, Fackson Banda a plus spécialement souligné dans son discours de bienvenue que « cette publication doit favoriser une compréhension transnationale et interdisciplinaire des phénomènes climatiques par les professionnels des médias, en particulier par les journalistes, de façon à démystifier les efforts d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. »
De nombreux experts venus du Botswana, du Ghana, de Namibie, du Nigéria, du Rwanda, d’Afrique du Sud, d’Ouganda, de Zambie et du Zimbabwe se sont réunis lors de cet atelier de révision du manuscrit développé conjointement avec l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED) et avec Internews. Les intenses débats se sont concentrés sur l’aspect « interdisciplinaire » de la compréhension du changement climatique, ainsi que sur la façon pour les journalistes africains de s’y adapter.
En sa qualité d’enseignante en journalisme, la Directrice du Département des Technologies médiatiques à l’École polytechnique de Namibie Mme Emily Brown a souligné que les reportages sur le changement climatique devaient miser sur l’authenticité, ajoutant que les sujets d’actualité devaient avoir une signification pour éveiller l’intérêt du lecteur. S’appuyant sur une analyse de contenu issue d’une de ses propres études, elle a également signalé qu’en Namibie les médias avaient tendance à reléguer les articles sur le changement climatique et l’environnement, et souligné que les journalistes doivent aborder l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique.
Le journaliste nigérien Bonny Alams a ensuite signalé que « pour réaliser de tels reportages, il faudra changer la perception qu’ont les lecteurs des actualités politiques, économiques et sociales qu’ils suivent tous les jours, et qui trop souvent ne sont pour eux que des nouvelles “ juteuses ”. »
Se basant sur « la vision africaine du monde », le professeur Workineh Kelbessa de l’université d’Addis Ababa a quant à lui appelé les auteurs du guide à tenir compte de l’éthique et de la justice environnementale, qui selon lui font partie du noyau interdisciplinaire du journalisme sur le changement climatique, soulignant la nécessité de relier l’environnement à l’humanité. Il a ajouté que le manuscrit devait mieux refléter le lien entre les connaissances autochtones et la science.
Les participants sont également tombés d’accord sur l’importance de la radio comme média pour une meilleure information sur le changement climatique en Afrique. Aussi appellent-ils l’UNESCO et les auteurs du guide à traiter les aspects susceptibles de rendre le document plus utile aux journalistes radio.