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L’UNESCO et la promotion des langues en Afrique : diversité culturelle et multilinguisme

Les langues comptent : célébration du jubilé d'argent de la Journée internationale de la langue maternelle
Pour le le 25e anniversaire de la Journée internationale de la langue maternelle (JILM), l’UNESCO a organisé la conférence sur "les langues comptent" à son Siège à Paris les 20 et 21 février 2025. L’événement a été marqué par des discussions techniques (20 février), des sessions de haut niveau (21 février) des spectacles culturels et une exposition célébrant la diversité linguistique mondiale. Proclamée par l’UNESCO en 1999 puis adoptée par l’ONU, la JILM célèbre chaque année la diversité linguistique et encourage l’usage des langues maternelles.
L’UNESCO appelle l’ensemble de la communauté internationale à promouvoir le plurilinguisme, faisant de la richesse et la diversité du patrimoine linguistique l’instrument d'une paix durable.

L’enseignement dans la langue maternelle
En Afrique, à la fin de l'école primaire, comparés à ceux enseignés dans une langue qui ne leur est pas familière. L’UNESCO promeut donc le multilinguisme et l’intégration des langues nationales dans les systèmes éducatifs.
Aujourd’hui, 31 États africains ont adopté des politiques d’enseignement multilingue, une avancée notable qui porte déjà ses fruits. Le Mozambique, par exemple, a vu ses taux de réussite scolaire progresser de 15 % grâce à l’introduction de l’enseignement en langue locale dans un quart de ses écoles.
Préserver les langues et garantir la diversité culturelle
L’enjeu ne se limite pas à l’éducation. La préservation des langues est essentielle à la sauvegarde de la diversité culturelle. Sur les 7 000 langues encore parlées dans le monde, seules 231 sont utilisées dans les systèmes éducatifs, ce qui menace la transmission de nombreuses langues minoritaires. Or, la diversité linguistique est un pilier de la diversité culturelle, elle-même source de cohésion sociale, d’inclusivité et de développement durable.
recense environ 2 500 langues menacées à l'échelle mondiale, dont une proportion notable se trouve en Afrique. Jusqu'à 10 % des langues africaines, notamment celles parlées par de petites communautés, pourraient disparaître d’ici un siècle.
Toutefois, une cartographie des politiques linguistiques d'enseignement en Afrique, présentée dans le rapport , révèle que plus de la moitié des pays du continent (31 sur 55) ont adopté des politiques d’éducation bilingue ou multilingue.
Les langues et l’intelligence artificielle
vise à préserver les langues africaines et la diversité culturelle en intégrant des technologies avancées dans des initiatives culturelles et éducatives. Cette collaboration met l'accent sur l'utilisation de l'IA pour documenter, revitaliser et promouvoir les langues locales, en particulier celles menacées de disparition.
Avec l’appui de l’UNESCO et de cette Stratégie continentale de l’UA, RobotsMali, organisation éducative à but non lucratif au Mali, a utilisé une combinaison de technologies d'IA, notamment ChatGPT et la traduction automatique, pour produire plus de 140 livres pour enfants en bambara, une langue locale malienne, en moins d'un an.
En Afrique, a souligné le ministre, ‘’la langue d’apprentissage est souvent une barrière pour de nombreux élèves”. “Pourtant, l’éducation dans une langue que l’enfant comprend dès ses premières années est un facteur déterminant pour la réussite scolaire et l’inclusion sociale’’, fait-il remarquer.