´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé
L'UNESCO et les Nations Unies lancent un projet visant à renforcer l’enseignement des génocides en Afrique

L'héritage des passés violents a un impact sur les sociétés dans toutes les régions d'Afrique et à travers le monde. Dans le but de renforcer les approches contextuelles de l’enseignement des génocides et de la prévention des atrocités de masse dans la région, l'UNESCO et les Nations Unies lancent un nouveau projet éducatif adapté aux besoins des enseignants et des maîtres formateurs. Après un premier processus consultatif et un examen des programmes d’enseignement dans six pays pilotes, le projet produira un guide de l’enseignant concernant l’enseignement des atrocités de masse dans le contexte africain, qui sera diffusé par le biais d'ateliers régionaux et nationaux destinés aux maîtres formateurs et aux enseignants.
Le 25 mars, des acteurs de l'éducation d’Afrique du Sud, du Kenya, de la Namibie, du Rwanda, du Soudan du Sud et du Zimbabwe ont participé à la réunion de lancement qui leur a permis de prendre connaissance du cadre et des objectifs du projet et ils ont discuté des défis locaux et régionaux liés aux passés violents et à leur impact sur les systèmes éducatifs. Présentant la discussion, Freddy Mutanguha, directeur exécutif d'Aegis Trust et directeur du Mémorial du génocide de Kigali, a évoqué son travail au Rwanda et l'héritage plus général du colonialisme et des génocides en Afrique. Après sa présentation, les participants des six pays ont échangé des idées sur le rôle important de l'éducation dans le traitement des histoires locales difficiles et dans le renforcement de la cohésion sociale et de la paix aujourd'hui, tout en soulignant la nécessité d'intégrer dans les cadres éducatifs existants les efforts entrepris dans ce domaine.
Le projet part du principe que les enseignants sont des agents du changement et des facilitateurs de l'apprentissage des atrocités de masse et de la citoyenneté mondiale. L’enseignement des génocides et d'autres passés violents peut constituer un défi pour les enseignants, car il porte sur des processus historiques extrêmement complexes et oblige les éducateurs à se frayer un chemin dans les débats politiques entourant ces événements et dans des récits contradictoires. De même, les enseignants ont besoin de prendre conscience de leurs propres partis pris, surtout si l'histoire qu'ils enseignent se confond avec leur expérience vécue, ou relève d’un passé récent. L'accès à des matériels d'orientation, à des ressources pertinentes et à une formation est donc crucial pour renforcer les compétences et la confiance des éducateurs à ce sujet.
Ce projet est le premier de son genre entrepris par l'UNESCO et les Nations Unies, qui ait un fondement strictement régional. À travers le monde, il y a des pays qui sont marqués par des passés violents et confrontés à un risque de conflit et de génocide. Des approches localisées sont nécessaires pour aborder efficacement les dynamiques régionales et les spécificités historiques. Coordonné conjointement par l’ (IICBA), par la Section de l'UNESCO pour l’, et par les programmes de communication des Nations Unies sur l'Holocauste et sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, le projet s'appuiera sur les connaissances et l'expertise des parties prenantes régionales et internationales, des chercheurs et des experts dans le domaine des génocides et de l'éducation à la citoyenneté mondiale, ainsi que sur l’éducation à la paix et aux droits de l’homme. Les partenaires du projet comprennent le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide et l'Action mondiale contre les crimes d'atrocités de masse (GAAMAC).
Différentes personnes ont assisté à l’événement : Yumiko Yokozeki, Directrice de l'IICBA de l'UNESCO ; Maher Nasser, Directeur de la Division de la sensibilisation, Département des communications mondiales des Nations Unies ; et Cecilia Barbieri, Chef de section pour l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô à la citoyenneté mondiale et à la paix, UNESCO.
Le projet sur l’enseignement des génocides et l'éducation à la citoyenneté mondiale en Afrique est en cours de test en Afrique du Sud, au Kenya, en Namibie, au Rwanda, au Soudan du Sud et au Zimbabwe. D’autres informations sont disponibles concernant les efforts entrepris à l’échelle mondiale par l’ et les pour enseigner les passés violents et prévenir de futurs génocides.
Photo: Kigali Genocide Memorial © Thibault Hatton