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L'UNESCO lance le premier MOOC africain sur la liberté d'expression et la sécurité des journalistes

L'UNESCO et le Centre pour les droits de l'homme de l'Université de Pretoria ont récemment lancé la première formation en ligne ouverte à tous (MOOC) sur la liberté d'expression, l'accès à l'information et la sécurité des journalistes en Afrique. Le cours, accessible à partir du 13 novembre 2017 pendant cinq semaines, a permis aux autorités judiciaires, aux journalistes, aux universitaires et aux membres de la société civile de prendre connaissance de ces questions et d'en discuter en ligne.
Le MOOC a attiré des participants d'horizons et de nationalités très variés. Le Kenya, le Nigéria, la Tanzanie et le Zimbabwe ont été les pays les plus représentés parmi 42 nationalités africaines, et des participants de 45 autres nationalités se sont également inscrits. Au total, 900 personnes y ont participé, dont environ 620 ont achevé les cinq modules et reçu des certificats délivrés par le Centre pour les droits de l'homme de l'Université de Pretoria et l'UNESCO.
Le contenu du cours était adapté au contexte africain et aux besoins du public ciblé spécifiquement, c’est-à -dire les juges et autres acteurs judiciaires africains. 29% des participants au MOOC étaient des juges, des avocats et d'autres professions juridiques; 5% étaient des représentants du gouvernement, y compris des forces de l’ordre; 7% étaient des journalistes et des travailleurs des médias; 13% étaient des activistes et des travailleurs d'ONG; 11% provenaient du milieu universitaire; et 15% étaient des étudiants.
Le format du MOOC combinait des présentations vidéo et des notes explicatives, complétées par des suggestions de lecture sur les sujets discutés par module et par thème ainsi qu’un forum de discussion. Les conversations sur le forum ont été très dynamiques et se sont révélées utiles pour évaluer et améliorer le niveau de compréhension du matériel fourni aux participants. Les participants ont également pu identifier et partager des exemples concrets de leurs pays respectifs sur la manière dont la liberté d'expression influence la jouissance des autres droits.
Pour Catherine Wanjugu Mburu, Magistrate kenyane, «le cours a été très enrichissant en proposant une lecture holistique de la liberté d'expression, en l’examinant non seulement au niveau national, mais aussi dans un contexte régional et international».
Dr Saidat Nakitto, professeur à l’université en Ouganda, a également déclaré: "C'est un très bon cours conçu pour différents profils professionnels avec des ressources pédagogiques faciles à utiliser et au contenu instructif. En tant que maître de conférence, le contenu du cours a enrichi ma compréhension du droit à la liberté d'expression ".
Farajani Mwasanyamba, avocat en Tanzanie, a ajouté que "le mode de prestation et d'apprentissage du cours est bon marché, facile à utiliser et pratique et devrait être encouragé dans toute l'Afrique pour permettre à beaucoup d'autres de bénéficier de ces précieuses connaissances. Le cours m'a beaucoup inspiré et me motive pour devenir un expert des droits de l'homme en Afrique et dans le monde entier. "
Ce projet a été mis en œuvre dans le cadre du , qui vise à créer un environnement libre et sûr pour les journalistes et les professionnels des médias.
Il a suivi le à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes de 2016, en partenariat avec la Cour africaine et la Commission des droits de l'homme et des peuples. La Cour et la Commission ont été des partenaires précieux pour réaliser ce projet. Le juge Ben Kioko, vice-président de la Cour, et Mme Pansy Tlakula, ancienne rapporteure spéciale de la Commission sur la liberté d'expression et l'accès à l'information, ont par ailleurs été des formateurs pour le MOOC. Le projet a reçu le soutien du Danemark et des Open Society Foundations, ainsi qu’une contribution technique de la Norvège.
Le projet s’inspire également du succès de MOOC conçu et déployé par l’UNESCO et ses partenaires en Amérique latine, qui a formé plus de 5000 acteurs du secteur judiciaire aux questions de liberté d’expression et de sécurité des journalistes.
En 2018, l'UNESCO prévoit de déployer un projet similaire de MOOC en français, ciblant les juges et autres acteurs des institutions judiciaires dans les pays africains francophones.