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Histoire

L'UNESCO soutient la science océanique en Afrique

Grâce à l’étendue et à la richesse de son littoral, l’Afrique dispose d’un formidable potentiel en matière de science, de durabilité et de croissance économique. Mais pour en tirer pleinement parti, il faut miser sur la connaissance, la coopération et l’innovation. À travers les initiatives portées par l’UNESCO et sa Commission océanique intergouvernementale, des scientifiques comme la professeure Suzan El-Gharabawy et Harrison Onganda mènent des recherches et renforcent la coopération régionale afin de protéger les écosystèmes marins et de bâtir l’avenir de l’économie bleue africaine.

Pour Suzan El-Gharabawy, professeure d’université originaire d’une ville côtière d’Égypte, "L’océan et la mer font partie de notre identité." Pour elle, l’océan n’est pas seulement un objet d’étude : c’est aussi une vocation personnelle, profondément ancrée en elle.

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La professeure El-Gharabawy est vice-présidente de l’Institut national d’océanographie et de pêche en Égypte, et ancienne vice-présidente de la Sous-commission pour l’Afrique et les États insulaires voisins de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (IOCAFRICA). Après s’être spécialisée en sciences de l’environnement marin, elle a consacré près de vingt ans à l’exploration océanographique, dirigeant notamment le département de géophysique marine de l’Égypte et exerçant en tant que scientifique en chef dans un centre de recherche.

Favoriser les liens, partager les connaissances

Aujourd’hui, la professeure El-Gharabawy organise des expéditions de pointe pour explorer le fond des océans à la recherche de ressources essentielles et pour surveiller les paramètres qui influencent la vie marine, tels que la salinité de l’eau, les courants et les marées. Elle étudie également les menaces pesant sur la biodiversité, comme les marées noires ou la pollution plastique, des enjeux majeurs pour le continent africain. 

Son parcours n’a pas toujours été facile, et l’UNESCO a joué un rôle important dans sa carrière, lui offrant une plateforme pour échanger avec les experts mondiaux des sciences océaniques.

L’UNESCO m’a permis de collaborer avec d’autres États membres et experts à travers le monde, d’échanger sur les dernières technologies, et de développer des programmes conjoints pour le transfert de connaissance et le renforcement des capacités. Cela a considérablement enrichi mes connaissances et m’a ouvert une nouvelle perspective sur les sciences océaniques, et sur la manière dont nous pouvons nous unir pour sauver nos océans.

Professeure Suzan El-Gharabawy

Soutenir les initiatives régionales

À l’image de la professeure El-Gharabawy, Harrison Onganda, chef de département à l’institut kényan de recherche marine et halieutique, s’engage à transformer la recherche marine en Afrique en faisant progresser la science, la durabilité et la coopération régionale. 

D’abord mathématicien, Harrison Onganda s’est ensuite formé en écologie marine. Grâce au programme international d’échange de données et d’informations océanographiques de l’UNESCO, il a dirigé la création du premier atlas des ressources naturelles du Kenya, fondé sur un système d’information géographique.

Cette avancée majeure pour la gestion côtière a placé le Kenya au centre des échanges de données en Afrique, favorisant la collaboration avec les pays de l’océan Indien occidental et jetant les bases d’un mouvement continental pour l’intégration des données marines. 

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Monsieur Onganda a acquis une expérience précieuse grâce à une formation aux données organisée par l’UNESCO, aujourd’hui intégrée à l’Académie mondiale OceanTeacher. Ce programme lui a non seulement permis d’acquérir des compétences essentielles, mais aussi de se préparer à un rôle de leader régional. Aujourd’hui, il coordonne le centre régional de formation de l’Académie du Kenya et promeut l’économie bleue africaine, qui représente un potentiel immense pour le développement durable, la sécurité alimentaire et la création d’emplois.

Les carrières liées à l’océan peuvent sembler intimidantes. Mais c’est surtout parce que l’océan est immense, et que les plateformes scientifiques et les équipements restent limités. Il nous reste énormément à découvrir dans les grands fonds marins. Peu de chercheurs se consacrent à l’écologie des profondeurs ou à la télédétection sous-marine, mais ce sont là les véritables frontières.

Monsieur Harrison Onganda

La Décennie de l'°¿³¦Ã©²¹²Ô

Les scientifiques océaniques comme la professeure El-Gharabawy et monsieur Onganda jouent un rôle essentiel en Afrique, qui compte 30 000 km de côtes. Sur les 54 États africains, 38 ont un littoral, ce qui signifie que des millions de personnes dépendent des ressources marines pour vivre.

Cependant, en Afrique comme ailleurs, l’océan est menacé. De nouveaux défis, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, ou encore la surpêche et la pollution, pèsent sur la santé des océans. Des solutions innovantes sont donc nécessaires de manière urgente pour protéger l’économie bleue. 

L’UNESCO et sa Commission océanographique intergouvernementale intensifient donc leurs actions en faveur des sciences océaniques en Afrique et au-delà, dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Comme le rappelle monsieur Onganda, il ne s’agit pas seulement de science : "Il en va de l’avenir des économies africaines."