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Onze nouveaux éléments sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel

L’Al-Zajal, une poésie déclamée au Liban, le tir aux osselets mongol, le cante alentejano portugais ou encore les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier au Maroc font partie des 11 éléments inscrits ce matin sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel.
Le comité de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se réunit à Paris jusqu’au 28 novembre. La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est composée des expressions qui démontrent la diversité du patrimoine immatériel et qui font prendre davantage conscience de son importance.
Al-Zajal est une forme de poésie populaire libanaise déclamée ou chantée lors de célébrations sociales et familiales et au quotidien. Lors des joutes poétiques, les troupes de poètes récitent des couplets, souvent sous la forme de défis, face à un public diversifié, au rythme du tambourin et de la derbouka. Ces échanges verbaux évoquent la beauté du Liban et l’importance de la tolérance et du dialogue entre les communautés et les religions. Les joutes poétiques servent de soupape de sécurité et aident à résoudre les conflits et à renforcer la cohésion sociale.
La danse tchopa est pratiquée dans les communautés lomwe du sud-est du Malawi. Cette danse est généralement exécutée lors de fêtes après de bonnes récoltes et des expéditions de chasse réussies, ainsi qu’au cours d’offrandes aux esprits ancestraux après des catastrophes telles que des sécheresses et des épidémies. Les connaissances et les savoir-faire liés à cette danse sont transmis lors des séances de pratique et d’exécutions occasionnelles. La tchopa renforce la cohésion sociale des communautés lomwe puisque ses membres s’entraident en cas de besoin, par exemple en cas de maladie ou de deuil, et participent aux travaux communautaires dans les champs.
La sortie des masques et marionnettes est une fête rituelle pratiquée par les communautés de Markala. Pendant la saison sèche, les jeunes néophytes participent à des rites qui ont lieu dans un bois sacré au bord du fleuve Niger et qui se caractérisent par des danses avec des masques et des marionnettes. Chacun des masques et marionnettes symbolise le lien sacré entre l’homme et la nature, à travers la représentation d’un animal particulier incarnant des vertus spécifiques de la société. Ce rite illustre la cohésion, le dialogue, la tolérance et la continuité des identités culturelles plurielles des communautés de Markala et des villages voisins.
Le séga mauricien traditionnel est un art du spectacle emblématique de la communauté créole. Chaque soliste improvise des paroles, tandis qu’un tambour, une boîte-hochet et un triangle donnent le tempo et produisent le rythme typique. Les danseurs bougent les hanches et les mains, en faisant des petits pas pour évoluer les uns autour des autres. Les praticiens transmettent leurs connaissances de façon aussi bien formelle qu’informelle par la participation et l’imitation. Le séga peut être dansé par tous les membres de la communauté et contribue à unifier différents groupes autour d’un patrimoine mauricien partagé.
Le tir aux osselets est un jeu populaire mongol qui se joue en équipe. Les équipes sont composées de six à huit joueurs qui envoient trente petites tablettes de marbre ressemblant à des dominos sur une surface en bois plane, vers une cible composée d’osselets de mouton, en essayant de les faire tomber dans une zone donnée. Chaque joueur possède ses propres outils et instruments de tir, et porte un costume décoré d’ornements spécifiques en fonction de son rang et de son mérite. Cette tradition favorise l’interaction entre des équipiers venant de différents horizons ainsi que le respect des anciens et le respect mutuel tout en renforçant la cohésion sociale.
Les femmes et, dans une moindre mesure, les hommes vivant dans les zones rurales de la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie marocaine utilisent des méthodes traditionnelles pour extraire l’huile du fruit de l’arganier. Cette huile trouve de nombreux usages dans l’alimentation, la médecine et la cosmétique, et on l’offre comme cadeau de mariage. La culture de l’arganier, l’extraction de l’huile, la préparation des recettes et des produits dérivés, et la confection des outils artisanaux nécessaires à ces différentes tâches s’apprennent par voie d’imitation et par l’apprentissage non formel.
La parenté à plaisanterie est une pratique sociale qui s’exerce pour réguler les rapports sociaux et apaiser les tensions entre des personnes appartenant à différentes communautés ethnolinguistiques. Les membres ont le devoir de se dire la vérité, de plaisanter et de jouer ensemble, et de mutualiser leurs biens respectifs, en sachant que tout différend doit se régler de manière pacifique. Transmise de manière informelle de génération en génération, la parenté à plaisanterie est un outil de réconciliation et de pacification qui favorise la cohésion et la stabilité des familles, des groupes ethniques et des communautés.
Al-Ayyala est une pratique culturelle populaire qui a lieu à Oman et aux Émirats arabes unis lors des mariages et des festivités religieuses et nationales. Elle mêle la poésie chantée, la musique des tambours et la danse, et simule une bataille. Deux rangées d’hommes tenant des cannes en bambou se font face. Ils entonnent des chants poétiques tout en agitant leur tête et leurs bâtons, pendant que d’autres se déplacent entre les rangées en tenant des épées ou des fusils qu’ils lancent en l’air et rattrapent. L’interprète principal a généralement hérité de son rôle et il est chargé de former les autres praticiens.
La fête de la Virgen de la Candelaria, célébrée chaque année en février dans la ville de Puno, trouve son origine dans les traditions catholiques et les éléments symboliques de la vision andine du monde des groupes ethniques locaux, les Quechua et les Aymara. La célébration d’un acte liturgique précède la procession religieuse au cours de laquelle une image de la Vierge est transportée dans les rues de la ville. Les connaissances traditionnelles et les savoir-faire liés à la danse, à la musique et à la confection de masques sont transmis aux jeunes générations lors des répétitions ainsi que dans les ateliers par trois fédérations de praticiens.
Le cante alentejano est un genre de chant traditionnel en deux parties pratiqué par des chorales amateurs dans le sud du Portugal. Il se distingue par ses mélodies, ses paroles et son style vocal, et se pratique sans accompagnement musical. Un vaste répertoire de poèmes traditionnels accompagne des mélodies existantes ou récemment composées, dont les paroles portent sur des thèmes traditionnels et contemporains. Il imprègne les rassemblements organisés dans des lieux publics aussi bien que privés, renforçant le dialogue entre les générations, les sexes et les individus de différents milieux, et contribuant ainsi à la cohésion sociale.
Le nongak est un art du spectacle populaire très pratiqué dans la République de Corée ; il combine une troupe de percussionnistes, des défilés, des danses, du théâtre et des prouesses acrobatiques. Il est pratiqué pour apaiser les dieux, prier pour obtenir de bonnes récoltes au printemps, célébrer les récoltes lors des festivals d’automne, et obtenir des fonds pour des projets communautaires, contribuer à favoriser la solidarité et la coopération et à véhiculer un sentiment d’identité partagée. Le public se familiarise avec le nongak en l’observant et en y participant ; les groupes communautaires et les établissements d’enseignement jouent, quant à eux, un rôle important dans sa transmission.
Le Comité poursuivra cet après-midi l’examen des candidatures pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel.
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Les débats du Comité sont retransmis par
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La réunion du Comité se déroule au Siège de l’UNESCO (Salle I. 125, avenue de Suffren, Paris). Les journalistes souhaitant la couvrir sont priés de s’accréditer auprès du service de presse de l’UNESCO.
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Isabelle Le Fournis – i.le-fournis(at)unesco.org Tél : +33 1 45 68 17 48