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En pleine pandémie de COVID-19, les élèves ont vu leur apprentissage perturbé alors que le monde traversait non seulement une crise sanitaire majeure, mais aussi une crise majeure de l’éducation touchant de manière disproportionnée les jeunes les plus vulnérables à travers le monde, en particulier les filles.

Le Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes, qui met en avant les bonnes pratiques d’organisations et de personnes qui cherchent à autonomiser les filles et les femmes dans et par l’éducation, n’a jamais été aussi important.

L’UNESCO a demandé à Alex Munive, nouveau membre du jury du Prix, quelles étaient ses impressions à propos des candidats de cette année.

Vous faites partie d’un nouveau groupe de membres du jury de ce Prix. À votre avis, quelle est l’importance de ce Prix pour l’action en faveur de l’éducation des filles et des femmes ?

Le secteur de l’éducation change et évolue vers un engagement plus explicite et actif en faveur de la lutte contre les obstacles liés au genre au sein du système éducatif et au-delà. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette évolution, puisqu’un plus grand nombre d’ONG, de gouvernements locaux et nationaux a reconnu le rôle de l’éducation dans la promotion d’un changement transformateur pour l’égalité des genres. Beaucoup réagissent à cette évolution par des innovations propres à relever les défis persistants auxquels sont confrontées les filles et les femmes dans l’éducation. En mettant en avant ces pratiques essentielles grâce au Prix, nous pouvons inspirer des actions plus nombreuses en faveur des filles et des femmes.

Nous parlons de l’importance d’un changement transformateur pour l’égalité des genres, à la fois dans l’éducation et au-delà. Pouvez-vous définir ce que cela signifie pour vous ?

Une éducation transformatrice pour l’égalité des genres vise non seulement à s’attaquer aux disparités entre les genres au sein du système éducatif, mais aussi à exploiter tout le potentiel de l’éducation pour transformer les attitudes, les pratiques et les normes genrées discriminatoires. L’éducation peut appuyer des changements essentiels pour parvenir à l’égalité des genres, tels que la promotion du leadership des femmes, la prévention de la violence sexiste et l’encouragement des garçons et des hommes à s’engager en faveur de l’égalité des genres.

Qu’est-ce qui vous a impressionné en particulier dans l’étude des candidatures de cette année ?

J’ai été très impressionné par la capacité que déploient les nombreuses organisations et personnes candidates pour s’adapter à la pandémie de COVID-19 et maintenir leurs programmes. Nous savons que les filles et les femmes sont moins nombreuses à accéder à Internet et à l’utiliser et que la fracture numérique entre les genres se creuse, en particulier dans les pays en développement. Beaucoup ont inventé de nouvelles façons de fournir un contenu éducatif et trouvé des solutions pour appliquer des approches d’apprentissage totalement en ligne ou hybrides, souvent dans des cas où les ressources étaient faibles et où l’accès à Internet était extrêmement limité.

Quel conseil donneriez-vous aux organisations et aux personnes intéressées par l’édition 2022 du Prix ?

Efforcez-vous de démontrer votre impact et décrivez les vrais changements vécus par les femmes et les filles grâce à leur participation à votre travail ou à votre projet. Si vous avez entrepris un suivi-évaluation, veillez bien à inclure les rapports correspondants et à préciser le type de résultats que vous avez pu obtenir grâce à votre projet. Soyez aussi explicites que possible et fournissez des informations quantitatives et qualitatives. Par exemple, joignez des témoignages de participantes sur la façon dont le projet les a aidées à apprendre et à grandir, ainsi que des données sur le pourcentage supplémentaire de filles ayant réussi à leurs examens ou sur le nombre de femmes qui ont trouvé un emploi après avoir participé à votre projet.

Les deux lauréats ont reçu leur Prix lors de la cérémonie de remise du Prix en ligne, qui a vu la participation de la Professeure Peng Liyuan, Première Dame de la République populaire de Chine et Envoyée spéciale de l’UNESCO pour la promotion de l’éducation des filles et des femmes, et d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

Créé en 2015 par le Conseil exécutif de l’UNESCO et financé par le gouvernement de la République populaire de Chine, le Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes s’attache à promouvoir l’éducation des filles et des femmes et contribue directement à la réalisation des Objectifs de développement durable 4 et 5 concernant, respectivement, l’éducation et l’égalité des genres.

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