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Un chercheur sur trois est une femme

À l’échelle mondiale, les femmes représentent 33,3 % des chercheurs (effectifs physiques), selon les données de l’Institut de statistique de l’UNESCO qui couvrent 107 pays sur la période 2015-2018.
Davantage de pays collectent et rapportent des données ventilées par sexe qu’il y a vingt ans, comme en témoigne ce graphique animé.
Cependant, de nombreuses données font toujours défaut. Par exemple, la plupart des pays des Caraïbes, d’°¿³¦Ã©²¹²Ôie, d’Asie du Sud, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique subsaharienne ainsi que des pays densément peuplés tels que le Bangladesh, le Brésil, l’Inde et le Nigéria, ne collectent pas de données ventilées par genre sur les chercheurs. De plus, les estimations de l’UNESCO ne tiennent pas compte de l’Amérique du Nord et de la Chine en raison de l’impossibilité d’établir une comparaison entre leurs données et les données d’autres pays. L’UNESCO compte parmi les institutions qui réalisent des enquêtes pour faire état des pressions qui empêchent la collecte régulière de données ventilées par genre.
Au vu de ces lacunes, il est difficile de tirer des conclusions pour la plupart des régions.
Cependant, il existe suffisamment de données pour confirmer la tendance observée dans le précédent Rapport de l’UNESCO sur la science (Huyer, 2015) en matière de parité en Asie centrale, en Europe du Sud-Est et en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ces régions abritent 10 des 20 pays qui affichent la plus grande proportion de chercheuses, à savoir la République bolivarienne du Venezuela (61 %), Trinité-et-Tobago (56 %), l’Argentine (54 %), la Macédoine du Nord et le Kazakhstan (53 %), la Serbie (51 %), le Monténégro (50 %), Cuba, le Paraguay et l’Uruguay (49 %).
La persistance du fort taux de chercheuses dans certains pays européens et asiatiques est un héritage de l’Union soviétique, qui valorisait l’égalité des genres. Cela vaut pour l’Azerbaïdjan (59 %), la Géorgie et le Kazakhstan (53 %), la Serbie (51 %) et l’Arménie (50 %).
Davantage de chercheuses dans les pays en développement
Un nombre croissant de pays d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est atteignent la parité. Tel est le cas de la Malaisie, du Myanmar et de la Thaïlande, par exemple. Le dernier pays à avoir remonté le peloton est le Sri Lanka, où les femmes représentaient 46 % des chercheurs en 2015, contre 24 % en 2006.
En Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud a atteint la parité, avec 45 % de chercheuses depuis 2015. Maurice est également parvenue à la parité en 2015, mais a perdu un point de pourcentage depuis cette date. Le Sénégal se distingue pour avoir fait passer la proportion de femmes au sein de son vivier de chercheurs de 10 % en 2006 à 29 % en 2015.
De plus en plus de pays arabes atteignent la parité. Nombre d’entre eux ont fait des progrès remarquables en peu de temps, y compris l’Algérie (de 35 % en 2005 à 47 % en 2017), l’Égypte (de 36 % en 2007 à 46 % 018) et le Koweït (de 23 % en 2008 à 53 % en 2018).
En Tunisie, l’écosystème de la recherche penche légèrement en faveur des femmes (56 %). Il convient également de mentionner les progrès rapides obtenus par Oman entre 2015 (28 %) et 2018 (36 %). Parmi les pays de la région arabe qui communiquent leurs données, seules la Jordanie (20 %) et la Mauritanie (24 %) se situent en dessous de la moyenne mondiale.
De nombreux pays de l’OCDE présentent une faible proportion de chercheuses
La richesse d’un pays et sa réussite à établir la parité ne sont pas automatiquement corrélées. Seuls quelques membres de l’OCDE, tels que l’Islande, la Lettonie et la Lituanie, figurent parmi les États ayant atteint la parité et certains comptent encore une proportion remarquablement faible de chercheuses, à l’image de la République de Corée (20 %) et du Japon (17 %), qui présentent également les plus importants écarts de rémunération entre les femmes et les hommes au sein de l’OCDE. En France et en Allemagne, un peu plus d’un chercheur sur quatre (28 %) est une femme, un taux inférieur à la moyenne mondiale (33 %).
Ces conclusions sont tirées du prochain Rapport de l’UNESCO sur la science, dont le chapitre intitulé Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive a été publié le 11 février à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science.
Le Rapport de l’UNESCO sur la science : la course contre la montre pour un développement plus intelligent (The Race against Time for Smarter Development), paraîtra dans son intégralité le 31 mai 2021. Produit avec le soutien généreux de la Fondation Ipsen, ce rapport examine tous les cinq ans les tendances et évolutions de la gouvernance en sciences à l’échelle mondiale. La prochaine édition portera à la fois sur les Objectifs de développement durable pour 2030 et sur la quatrième révolution industrielle.
Téléchargez: Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive : extrait tiré du Rapport de l’UNESCO sur la science
Brève vidéo sur les résultats de l’étude (en anglais sous-titré français)
Animation graphique sur l’évolution de la part des femmes dans la recherche mondiale entre 1996 et 2018