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Vendée Globe 2020: skippers et scientifiques ensemble pour une meilleure connaissance de l'océan

La collaboration se développe sous la coordination du Système mondial d’observation de l’océan (Global Ocean Observing System GOOS), soutenu par l’UNESCO à travers sa Commission éographique Intergouvernementale (COI).
« Environ 2000 instruments autonomes (flotteurs profileurs et bouées dérivantes) doivent être déployés tous les ans pour maintenir le Système mondial d’observation de l’océan. Les déploiements d’instruments d’observation sont généralement effectués par des bateaux de recherche océanographique, qui sont très coûteux et ne peuvent malheureusement pas naviguer partout dans l’océan et en toute saison. Les voiliers de course nous permettent d’atteindre des zones éloignées, peu parcourues par les bateaux, et souffrant de déficit chronique en observations, notamment dans le contexte pandémique actuel. Les skippers sont également de très bons ambassadeurs pour sensibiliser un large public à nos activités » commente Mathieu Belbéoch, leader d’OceanOPS.
Le GOOS est un système collaboratif d’observations in situ et satellitaires continues de l'océan global, mis en oeuvre par de nombreux programmes et organisations. Ces observations fournissent des données clés pour l'océan et pour l’atmosphère utilisées dans différentes applications, telles que les études sur le climat, les prévisions et alertes précoces, et la surveillance de la santé des écosystèmes marins.
Ce réseau mondial in situ, mis en oeuvre par 86 pays, est coordonné internationalement et surveillé en temps-réel par OceanOPS, centre joint de la COI de l’UNESCO et de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) sous GOOS.
Actuellement, 10 000 instruments d’observation in situ, incluant des réseaux de flotteurs profileurs autonomes, bouées dérivantes et fixes, robots sous-marins pilotés, navires, marégraphes, et même des animaux marins, surveillent l’océan mondial et acquièrent les principales caractéristiques physiques et biogéochimiques de l’océan.
En Janvier 2020, un partenariat entre l’UNESCO et l'IMOCA (International Monohull Open Class Association) a été signé pour soutenir les sciences océaniques et la protection de l’océan. Pendant deux ans, les deux entités mèneront plusieurs projets communs y compris des activités d’observation météo-océanographiques.
En 2020, 6 bouées dérivantes et 1 flotteur profileur Argo ont déjà été déployés par les skippers de l’IMOCA pendant la course Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne.
Aujourd’hui les skippers passent à la vitesse supérieure, montrant une fois de plus leur profond engagement envers la protection de l’océan. Pendant le Vendée Globe, avec l’aide d’OceanOPS, 7 bouées météorologiques de Météo France et 3 flotteurs profileurs du programme Argo France, seront déployés par les skippers, là où les scientifiques manquent de données.
"Cette initiative va aider à mieux comprendre ce qui se passe au niveau climatique. Je vais larguer la balise à la sortie du Pot-au-Noir, une route maritime habituellement peu fréquentée. Même si la balise pèse 20 kilos, alors que je fais la chasse aux kilos pour la course, cela vaut le coup. C'est un choix. L'avenir de la planète est sérieusement en danger" commente Louis Burton, skipper Bureau Vallée 2/IMOCA.
« Contribuer au bien-être de la planète concrètement, à travers le déploiement d’une bouée météorologique, représente pour moi une partie importante de cette course. Je suis déjà ambassadeur pour ma chère maison, la Mer Baltique, qui a besoin d’actions constantes afin d’être sauvegardée pour les générations futures. La Mer Baltique fait partie d’un grand écosystème incluant tous les océans. Les océans qui nous donnent la vie. C’est pour cela que nous devons tous agir », commente Ari Huusela, skipper STARK/IMOCA.
Les mesures de pression atmosphérique effectuées par les bouées dérivantes et transmises aux centres opérationnels, en temps-réel, permettront d’améliorer les prévisions météorologiques, ainsi que les mesures de température de haute qualité des flotteurs Argo permettront aux scientifiques, du monde entier, d’affiner considérablement les estimations du stockage de chaleur par l’océan.
Les actions scientifiques menées par les navigateurs IMOCA, pendant leur périple autour du monde, apporteront une contribution importante à la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable, proclamée par les Nations Unies, qui débutera le 1er janvier 2021.
« Un des défis de la Décennie de Nations Unies est d’assurer un système soutenable d’observation de l’océan, qui fournit des données précises et des informations accessibles à tous les utilisateurs sur l’état de l’océan, dans tous les bassins océaniques. Les skippers de l’IMOCA, avec leur engagement en faveur de l’observation de l’océan, deviennent aujourd’hui de véritables navigateurs pour la science et des ambassadeurs de la Décennie » commente Albert Fischer, Directeur du Secrétariat du GOOS à la COI de l'UNESCO.
Liste des navigateurs qui vont déployer des instruments scientifiques lors du Vendée Globe 2020 :
- Bouée dérivante : Romain Attanasio, Manuel Cousin, Maxime Sorel, Ari Huusela, Stéphane Le Diraison, Alexia Barrier et Kōjirō Shiraish
- Flotteur profileur : Alexia Barrier, Boris Herrmann et Louis Burton
Quatre skippers, Didac Costa, Boris Herrmann, Alexia Barrier et Fabrice Amedeo embarquent aussi des instruments océanographiques capables de mesurer en continuité salinité, température et CO2 en surface. Fabrice Amédéo va relever également la présence de microplastiques en mer.
© Yvan Zedda