´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé

Élaborer de nouvelles méthodes d’évaluation des résultats scolaires – un levier du succès

Des millions d’enfants dans le monde ne savent toujours pas lire ou écrire, qu’ils aient été à l’école ou pas, ce qui soulève des questions sur la disponibilité mais aussi sur la qualité de l’éducation dispensée. Le contenu de ce que les enfants apprennent, et le fait de savoir s’ils apprennent quelque chose une fois qu’ils fréquentent l’école sont les questions qui préoccupent actuellement les partenaires de l’éducation. Les preuves de l’apprentissage sont importantes pour toutes les parties prenantes, à savoir notamment les élèves, les parents, les enseignants, les décideurs politiques et les donateurs. Des évaluations fiables de l’éducation sont donc nécessaires pour suivre les progrès et orienter et améliorer la prise de décisions. En l’absence de données de qualité, il existe un risque de mauvaise utilisation des ressources susceptible de soumettre les systèmes éducatifs à des intérêts particuliers, créant un espace de manipulation et de mauvaise gestion au bénéfice de certains et au détriment d’autres.

L’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) et l’éducation en vue du développement durable (EDD) sont proposées en tant que cibles de l’objectif de l’éducation dans le programme de développement pour l’après-2015, en reconnaissance de leur capacité à encourager le développement durable et à créer des sociétés pacifiques. 

Le fait d’accorder une place centrale à l’ECM et à l’EDD dans le programme de développement signifierait que des millions d’enfants à travers le monde pourraient bénéficier des valeurs, des connaissances, des compétences, des attitudes et des comportements qui sont fondés sur les droits de l’homme, la justice sociale, la diversité, l’égalité des genres et la durabilité environnementale et qui favorisent leur respect. Ces valeurs encouragent le bien-être collectif et la coexistence pacifique, et donnent aux apprenants les moyens de devenir des citoyens du monde responsables et proactifs. Si l’ECM et l’EDD sont intégrées en tant que cibles dans le plan d’action post-2015, il deviendra nécessaire de fournir des preuves de leur impact. 

Les concepts vastes et les résultats d’apprentissage escomptés dans le cadre de l’ECM et de l’EDD ainsi que leurs approches non-traditionnelles de l’éducation peuvent rendre leur évaluation difficile, bien que toujours faisable. En fait, des éléments de l’ECM et de l’EDD sont déjà couverts dans des enquêtes existantes (par exemple, OCDE/PISA, IEA/ICCS, WVS). 

Afin de trouver des moyens d’évaluer l’ECM et l’EDD, l’UNESCO a créé une Équipe spéciale sur l’évaluation (MAT) composée d’experts en évaluation au sein et en dehors de l’UNESCO. La MAT s’est réunie en juin 2014 à Paris en tant que sous-groupe du Groupe consultatif d’experts (GCE) de l’UNESCO sur l’ECM, dont la tâche consistait à réviser le Cadre directeur de l’UNESCO sur l’ECM et à identifier les priorités d’évaluation. Les experts de la MAT ont examiné les aspects conceptuels de l’ECM et de l’EDD et se sont penchés sur les quatre domaines prioritaires identifiés par le GCE ainsi que sur les méthodes d’évaluation et les possibilités de collecte de données, sur la base des enquêtes existantes et futures. Les quatre domaines prioritaires sont les suivants : 

  • Les élèves ont-ils acquis des connaissances, une compréhension et une réflexion critique au sujet  des questions globales et de l’interconnectivité/interdépendance des pays et des différentes populations ?
  • Les élèves ont-ils le sentiment d’appartenir à une humanité commune, de partager des valeurs et des responsabilités, et de détenir des droits ?
  • Les élèves font-ils preuve d’empathie et de solidarité, et respectent-ils les différences et la diversité ?
  • Les élèves peuvent-ils agir de manière efficace et responsable dans les contextes locaux, nationaux et mondiaux en faveur d’un monde plus pacifique et durable ?

 

Ces quatre domaines prioritaires peuvent fournir une base pour la formulation de compétences clés et la définition des cibles et des objectifs de l’ECM et de l’EDD.

Les conclusions des réunions du GCE et de la MAT ont été communiquées au Groupe consultatif technique (TAG) du Comité directeur de l’EPT, qui est chargé de recommander des indicateurs pour l’objectif et les cibles de l’éducation post-2015. Le TAG a identifié quatre indicateurs potentiels à partir des enquêtes existantes, et il lancera bientôt un processus de consultation afin de parvenir à un consensus sur la liste finale des indicateurs.

Des travaux similaires sont entrepris par le Comité de réflexion sur la métrique des apprentissages (LMTF). Les organisations qui conduisent des enquêtes mondiales ou régionales (par exemple l’IEA et l’OCDE) envisagent également d’étendre la portée de leurs études afin qu’elles aussi puissent mieux prendre en compte les différentes facettes de l’ECM et de l’EDD.

L’UNESCO continuera de collaborer avec le TAG et les autres partenaires concernés afin de soutenir l’inclusion à la fois de l’ECM et de l’EDD dans le programme de développement pour l’après-2015, en contribuant à démontrer qu’elles sont évaluables, et à définir un cadre d’évaluation fiable.