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Évolution de l'astronomie le long des Routes de la soie

Les Routes de la Soie sont à l'origine de grands échanges culturels et commerciaux entre les différentes parties du monde. Tout au long de leur longue histoire, les contacts entre les différentes civilisations et les différents peuples ont permis le partage de connaissances diverses. Ces connaissances comprenaient la philosophie, les mathématiques, la géographie, la cartographie, l'astrologie et l'astronomie.
L'émergence de l'astronomie le long des Routes de la Soie est le résultat d'un grand intérêt de nombreux chercheurs de ces régions. En Asie centrale et dans le monde musulman, l'astronomie a été profondément influencée par les Grecs et les Indiens.
Dans l'Iran antique, les érudits traduisaient les écrits de l'astronomie du grec ; et à partir de ces premières traductions, les érudits musulmans les traduisaient en arabe. En fait, la première traduction de l'Almageste Ptolémée a été écrite en arabe au IXe siècle. Ce travail est un résumé des connaissances les plus avancées datant de l'Antiquité en astronomie, écrit par Claudius Ptolémée, un géographe et astronome alexandrin.
En ce qui concerne l'astronomie indienne, son influence est perceptible dans certains des traités astronomiques de l'Iran antique du Ve siècle. En outre, au VIIIe siècle, lorsque Bagdad devint le centre scientifique de la région, des chercheurs du sous-continent indien vinrent dans cette ville dynamique et des traductions en arabe de divers manuels astronomiques indiens furent produites. Par la suite, beaucoup de ces productions scientifiques se sont retrouvés en Europe au XVe siècle. Ainsi, pendant des siècles, ils ont été utilisés comme le principal matériel d'enseignement de l'astronomie dans les universités européennes.
© UNESCO / Diagramme général de deux métagalaxies / Premières archives historiques de la Chine
Outre Bagdad, Samarkand devint un centre majeur des sciences et de l'astronomie au XVe siècle, notamment sous le règne d'Ulugh Beg qui était lui-même astronome. Ulugh Beg et d'autres astronomes ont compilé des tableaux précis ; grâce à cette innovation majeure, les chercheurs européens ont commencé à étudier ces cartes dès le XVIe siècle. Aussi, Ulugh Beg a commencé la construction d'un observatoire où il a amélioré le sextant de Fakhri – le premier outil de mesure astronomique. Tout en le développant, il construisit un arc méridional, fondant ainsi la latitude de Samarkand.
En outre, des progrès remarquables en astronomie ont été produits au Xe et XIe siècle par le savant Al-Biruni. Dans ses travaux, il a passé en revue le développement de l'astronomie dans le monde musulman. En évaluant les travaux antérieurs des astronomes de cette région, il a identifié deux groupes différents d'astronomes musulmans : les adeptes de la tradition hellénistique et ceux de la tradition indienne. Bien qu'il ait reconnu le mouvement indien, il n'était pas d'accord sur certaines de leurs thèses, comme leur théorie du mouvement planétaire, la distance séparant la terre des planètes, et la dimension de la terre. Al-Biruni se considérait comme un adepte de la tradition hellénistique sur l'astronomie.
Ce partage des connaissances qui s'est développé grâce aux interactions scientifiques entre les différentes régions le long des Routes de la Soie, a conduit au développement de nouveaux instruments innovants et à une meilleure compréhension de l'univers comme base de l'astronomie moderne.
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Les Routes de la soie ont relié des civilisations et mis en contact des peuples et des cultures du monde entier depuis des milliers d'années, permettant non seulement un échange de biens mais aussi une interaction d'idées et de cultures qui a façonné notre monde aujourd'hui. A la lumière de cet héritage durable, le fait revivre et permet d’étendre ces réseaux historiques dans un espace numérique, rassemblant les gens dans un dialogue permanent sur les Routes de la soie afin de favoriser une compréhension mutuelle des cultures diverses et souvent interdépendantes qui se sont formées autour d'elles.