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Le Sénégal lance des actions innovantes pour la sauvegarde de son patrimoine culturel immatériel (et l’une d’elles concerne le Ceebu Jënn)

Depuis la ratification en 2006 de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le Sénégal a démontré à plusieurs reprises son engagement en faveur de la sauvegarde de son patrimoine vivant. A ce jour, il compte deux éléments inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité : le Kankurang et le Xooy. Mais le Sénégal voit plus grand et notamment à travers plusieurs projets de grande portée exécutés avec le soutien de l’UNESCO. Rappelons-nous qu’entre 2006 et 2009 un plan d'action pour la sauvegarde du Kankurang, rite d'initiation mandingue est mise en place auquel suivra un inventaire des musiques traditionnelles au Sénégal entre 2013 et 2014.  

Le développement d’une expertise nationale

Depuis deux ans, un travail pionnier se déroule mettant particulièrement l’accent sur le développement d’une expertise nationale en matière de sauvegarde du PCI. Il s’agit d’un projet cofinancé par l’Etat du Sénégal et l’UNESCO à travers son Fonds d’assistance internationale du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. « Nous pouvons être fiers de ce projet qui a permis au Sénégal de conduire un ambitieux exercice d’inventaire national avec la participation des communautés répertoriant 59 éléments du PCI dans les 14 régions administratives du Sénégal Â» souligne M. Abdoul Aziz Guissé Directeur du patrimoine culturel du Sénégal. « L’une des actions les plus significatives de ce projet est le renforcement des capacités techniques des acteurs nationaux pour la sauvegarde de notre patrimoine. Â» Ajoute-il.

En effet, pour assurer la durabilité de ce projet, 4 référents nationaux ont bénéficié de formations approfondies en techniques d’inventaires conformes à la méthode établie par la Convention de 2003, et à l’élaboration de plans de sauvegarde du PCI. Il s’agit de Mme Fatima FALL, Dr Ibrahima WANE, Dr Massamba GUEYE et M. Oumar BADIANE. Un pool d’universitaires et professionnels de la Culture devenus des experts référents PCI et maitrisant les mécanismes de gouvernance et les outils de formation mis à leur disposition. Ces experts ont assuré la démultiplication des formations sur les inventaires participatifs à travers le territoire national, appuyé et supervisé la collecte de données sur le terrain et, ont contribué à la première validation des fiches d'inventaire.

Bien que le projet soit arrivé à son terme, ce travail de renforcement des capacités nationales démontre déjà sa durabilité en affichant ses premiers résultats post-projet. Ainsi des actions pilotes de sauvegarde du PCI à travers l’éducation sont en cours d’expérimentation.  La journée internationale des langues maternelles, célébrée le 21 février au Musée des Civilisations Noires par la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales, a d’ailleurs été l’occasion pour Dr Massamba GUEYE, l’un des experts référents nationaux de partager la stratégie d’intégration d’éléments du patrimoine culturel immatériel liés à l’oralité dans les programmes scolaires du primaire.  Un premier dialogue amené à se poursuivre et s’intensifier entre le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Education Nationale ainsi que le Bureau de l’UNESCO Dakar en vue d’aboutir à des résultats concrets.

Enfin, les quatre experts nationaux et le directeur du Patrimoine Culturel se sont réunis ce mercredi 11 mars à Saint Louis pour lancer la préparation du dossier de candidature du Ceebu Jënn pour son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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