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Les voix des exclus doivent être entendues dans l'agenda post-2015

En collaboration avec le Conseil international des sciences sociales (CISS), l’UNESCO a organisé une réunion d’experts le 28 et 29 avril 2014 au Siège de l’UNESCO à Paris sur le thème de « Justice globale, pauvreté et inégalité dans l’agenda de développement pour l’après-2015 ». Des experts éminents du monde entier se sont rencontrés pour réfléchir sur les moyens d’atteindre une justice globale, en ayant recours aux connaissances disponibles, et d’améliorer la position des exclus afin d’éradiquer la pauvreté, l’inégalité et l’injustice.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’élaboration de contributions de l’UNESCO au processus des Objectifs de développement durable inclus dans l’agenda de développement pour l’après-2015, et de la mise en place du CISS de ses deux programmes phares, à savoir le Forum mondial des sciences sociales prévu pour 2015 et le Rapport mondial sur les sciences sociales en 2016. Cette rencontre a été pour les spécialistes en sciences sociales et les humanistes l’occasion de contribuer à travers une nouvelle approche de la justice sociale à une conception différente de l’éradication de la pauvreté et à la promotion de l’égalité dans le monde.
Les objectifs spécifiques étaient de :
- Proposer un cadre systémique pour comprendre davantage l’extrême pauvreté, l’inégalité et la justice globale ;
- Mettre au point des messages et recommandations centrés sur l’action de manière à intégrer la justice globale dans l’agenda de développement pour l’après-2015 et son cadre de suivi associé ;
- Établir un agenda pour les sujets et questions prioritaires que les spécialistes en sciences sociales doivent aborder ; et
- Identifier les apports innovants et les lacunes des sciences sociales dans ce domaine de recherche.
Les experts ont affirmé que l’absence de justice est une vraie tragédie présente dans beaucoup de pays. Ainsi pour pouvoir faire face à ce fléau, il est fondamental de connaître l’origine et les éléments qui font perpétuer la pauvreté, l’inégalité et l’injustice au sein d’un nombre important de populations.
De nombreuses questions ont été abordées à savoir : Comment pourrions-nous établir un changement social compatible avec un monde juste ? Quelle est la pensée critique que nous devrions adopter afin de promouvoir la justice globale ? Comment intégrer le rôle crucial de phénomènes spécifiques à un contexte particulier aux réflexions sur la justice globale ? Comment éviter les approches technocratiques qui désavantagent les pauvres et les exclus et les excluent encore davantage ?
Même si les idées avancées par les experts ont été diverses et variées, elles convergeaient néanmoins toutes vers la notion fondamentale selon laquelle la consécration de la justice globale requiert l’exploitation et l’utilisation des connaissances déjà disponibles. Le principal défi demeure de nature politique à savoir comment donner aux personnes les moyens nécessaires pour transformer les mécanismes qui sont à l’origine de la pauvreté, l’inégalité et l’injustice.
Les participants se sont accordés pour dire que les questions les plus importantes sont : qui détermine l’agenda et qui en est le destinataire. Il est primordial de s’assurer que les voix des exclus soient entendues et intégrées dans ce processus. Elles doivent constituer un principe directeur dans la conception de l’agenda de développement de l’après-2015.
Les discussions avaient pour objectifs de fournir des clarifications conceptuelles et d’examiner les travaux théoriques réalisés récemment dans le cadre du dialogue sur le développement durable et des processus associés. Les principales contributions existantes des sciences sociales ont été étudiées, révélant ainsi certaines lacunes en matière de connaissances et identifiant des domaines et questions prioritaires ainsi que de nouvelles idées innovantes portant sur ce même thème. Le débat a tourné autour du lien entre les idées normatives et le militantisme pour la justice globale, et a étudié le rôle et les limites des universitaires dans la formation de l’opinion publique. Les participants ont également réfléchi à la fois sur la question de savoir comment passer de la critique raisonnée de l’injustice globale à un discours politiquement influent sur la justice globale, et sur le poids du « local » dans l’élaboration de conceptions publiques du « global ».
La dernière session a recueilli les propositions des experts en ce qui concerne le renforcement de la pertinence de la justice globale et la promotion de l’égalité dans l’agenda de développement de l’après-2015. Ils ont également fait quelques suggestions sur la préparation des contributions de l’UNESCO et du CISS à la fois au Forum mondial des sciences sociales, qui se tiendra à Durban en Afrique du Sud du 13 au 16 septembre 2015, sous le thème de « Transformer les relations mondiales pour un monde juste », et à la prochaine édition du Rapport mondial sur les sciences sociales qui sortira en 2016.
L’UNESCO et le CISS publieront un rapport final de la réunion qui contiendra une synthèse des présentations et débats, et apportera une contribution aux débats politiques, notamment sous la forme de synthèses politiques, d’op-eds et d’articles à diffuser à travers les médias sociaux.
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