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L'UNESCO promeut le patrimoine culturel immatériel en Jordanie

Le patrimoine culturel immatériel (PCI) est un aspect important de l'identité culturelle jordanienne et une valeur essentielle des communautés locales dans tout le Royaume. Le PCI soutient la diversité culturelle, la résilience communautaire et encourage le respect mutuel des autres modes de vie. Afin de renforcer le soutien au PCI, l'UNESCO et le Ministère de la culture de Jordanie ont organisé une série d'ateliers de formation à travers le pays, adoptant une approche inclusive qui comprend la participation des communautés rurales.
La Jordanie est particulièrement riche en patrimoine culturel immatériel. Celui-ci comprend les traditions ou expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels, les événements festifs et les connaissances et pratiques traditionnelles. En reconnaissance de leur importance, en 2008, les traditions et le mode de vie associés à «L'espace culturel des Bedu à Petra et Wadi Rum» ont été inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Le Bureau de l'UNESCO à Amman et le Ministère jordanien de la culture ont récemment organisé une série d'ateliers sur la sauvegarde du PCI en mettant l'accent sur la formation des communautés locales à la création d'un inventaire communautaire du patrimoine immatériel, dans la ville septentrionale d'Al-Mafraq, inaugurée en tant que « Ville de la culture » 2017. Un participant, Hisham, a amené ses deux filles, Katrine et Shahira, pour assurer la transmission de connaissances multigénérationnelles. Hisham a expliqué, "Mafraq est décrit comme une ville désertique poussiéreuse avec de nombreux réfugiés, mais nous ne devrions pas oublier les talents dynamiques dans ce domaine. Nous sommes une famille d'artistes désirant célébrer la culture qui nous entoure et transmettre nos traditions". Tout au long des ateliers, les sœurs, deux femmes brillantes, sont venues représenter la valeur intrinsèque du patrimoine culturel immatériel inventorié, insufflant du dynamisme aux futurs efforts de préservation en Jordanie.
D'autres participants ont enregistré des entretiens avec des Bédouins locaux, qui ont parlé de la préparation traditionnelle du café. Un cheik local a expliqué le processus de préparation du café avec de nombreux détails : de la torréfaction des graines sur le feu, au broyage dans un "meh-bash" traditionnel, jusqu’à l'utilisation de la belle "della" lors de la présentation de la boisson à la société.
Un cheikh explique la culture du café bédouin à Mafraq.© UNESCO
IDans la culture bédouine, le café a une forte signification. Le cheikh a expliqué que lorsqu'un homme demande la main d'une femme en mariage, il se rapproche des membres de sa famille et leur propose du café. Si la famille de la mariée accepte sa proposition, elle le signifie en buvant le café avant qu'il ne refroidisse. Ainsi, le café exprime l'acceptation ou le rejet dans un certain nombre de scénarios. Si on offre une tasse pleine plutôt que la petite dose habituelle à un invité, cela symbolise l'aversion. Si aucun café n'est offert, cela est perçu comme une insulte.
Les participants ont également exploré les complexités de la poésie nabatéenne. Rassemblés sous une tente en poil de chèvre, un aîné bédouin passionné leur a récité ses poèmes, s'arrêtant pour expliquer que la poésie est un moyen pour les hommes d'attirer l'attention des femmes. Lors d'une visite dans une communauté druze près de la frontière syrienne, les participants de l'atelier ont interviewé des femmes de trois générations différentes, qui ont présenté les subtilités de leur costume traditionnel. Elles ont parlé de la magnifique soie georgette de leurs robes et de leurs voiles et ont expliqué comment la préservation de ces vêtements traditionnels est liée à la préservation de leur identité culturelle.
© UNESCO
Une femme druze orésente sa robe traditionnelle. © UNESCO
Les ateliers ont permis de souligner la nécessité de développer des inventaires du patrimoine culturel immatériel. La préservation du patrimoine culturel va au-delà des monuments et des collections d'objets, servant de pont entre les générations et les peuples. Les participants ont convenu que le patrimoine culturel immatériel est un patrimoine précieux de la culture jordanienne, et que le sauvegarder pour les générations futures est une tâche partagée qui contribue à renforcer l'identité et la résilience des communautés. Les autorités locales ont également reconnu qu'une forte composante culturelle de valeurs partagées et une approche du développement centrée sur l'être humain contribueront aux stratégies locales de développement durable.