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Pourquoi le journalisme est sous le feu des critiques

Alors que le paysage médiatique continue à être secoué par l’évolution technologique et la polarisation politique, plus de 200 experts des médias se sont réunis aujourd’hui 23 mars au Siège de l’UNESCO pour débattre des défis partagés et des perspectives d’avenir.

Le colloque  a donnĂ© lieu Ă  des dĂ©bats animĂ©s avec des chercheurs en sciences sociales, des journalistes et des reprĂ©sentants des compagnies de mĂ©dias sociaux et des organisation de dĂ©veloppement des mĂ©dias autour de quatre .

Les sujets abordĂ©s allaient de la montĂ©e des politiques identitaires aux menaces sur les modèles Ă©conomiques, les rĂ©ponses Ă  la diffusion des « fausses nouvelles Â», le rĂ´le des plates-formes de mĂ©dias sociaux et l’importance de la formation au journalisme et de .

Dans son , la Directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO Irina Bokova a expliquĂ© que l’évĂ©nement s’inscrit dans l’esprit du mandat de l’Organisation de promouvoir la libertĂ© d’expression et « d’être un laboratoire d’idĂ©es Â» fournissant « un forum pour le dĂ©bat sur les questions sensibles du jour Â».

« Avec le concept de “fausses nouvelles”, nous assistons Ă  l’essor de nouvelles formes de manipulation, de propagande, de dĂ©sinformation, qui soulèvent des questions au cĹ“ur du journalisme libre, indĂ©pendant et professionnel d’aujourd’hui Â» a observĂ© la Directrice gĂ©nĂ©rale.

Ces questions ont fait l’objet d’une rĂ©cente  Ă©tablie par le Rapporteur spĂ©cial des Nations Unies sur la libertĂ© d’opinion et d’expression et ses homologues de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE), l’Organisation des Etats amĂ©ricains (OEA) et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (ACHPR).

Dans la séance d’ouverture du colloque, le président du World Editors Forum, Marcelo Rech, a identifié d’autres défis, notamment le manque de confiance publique dans l’institution du journalisme, le développement de chambres d’écho sur les médias sociaux et les défis aux modèles économiques.

« En opposition aux fausses nouvelles et aux chambres d’écho, les journalistes professionnels doivent certifier Ă  tout moment la rĂ©alitĂ© qui nous entoure Â» a dĂ©clarĂ© M. Rech. « La vĂ©ritĂ© est le bien le plus rare dans ce nouveau monde effrayant. Mais la vĂ©ritĂ© est justement le produit des bonnes salles de rĂ©daction. Â»

La relation complexe entre les médias traditionnels et les plates-formes sociales a été abordée au cours des débats.

Etant donnĂ© le rĂ´le de Facebook en tant que diffuseur de contenu, le rĂ©dacteur en chef norvĂ©gien Espen Egil Hansen a surnommĂ© le PDG de Facebook Mark Zuckerberg « le plus puissant rĂ©dacteur en chef Â», en soulignant que la compagnie technologique est devenue une compagnie mĂ©diatique.

En fait Facebook « ne veut pas ĂŞtre le rĂ©dacteur en chef mondial Â» a rĂ©pondu le directeur des Affaires publiques de Facebook en Europe, Richard Allan, ajoutant qu’en tant que mĂ©dia social, Facebook ne rentre pas dans les cadres rĂ©gulateurs dĂ©veloppĂ©s pour les compagnies de tĂ©lĂ©communications ou l’industrie des mĂ©dias.

Maria Ressa, rĂ©dactrice en chef et PDG du site d’information en ligne philippin Rappler, a exhortĂ© Ă  une plus grande coopĂ©ration entre les mĂ©dias traditionnels et les mĂ©dias sociaux : « Nous devons travailler plus Ă©troitement avec les plates-formes technologiques. Â»

La journée s’est terminée par un rappel de l’importance du journalisme de qualité et de l’éducation aux médias et à l’information pour préserver la vérité, l’authenticité et la pensée critique.

« La vĂ©ritĂ© n’est pas le fruit d’un algorithme Â» a dĂ©clarĂ© le Directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de l’UNESCO pour la communication et l’information, Frank La Rue, en rĂ©fĂ©rence aux procĂ©dures automatisĂ©es qui dĂ©terminent la position des nouvelles dans les mĂ©dias sociaux et les rĂ©sultats des moteurs de recherche. « La vĂ©ritĂ© est une chose que l’on construit Ă  travers le dialogue honnĂŞte. Â»

Le rĂ´le du journalisme pour fournir cet espace de dialogue sera au centre de la cĂ©lĂ©bration cette annĂ©e de la , qui a pour thème .

Le colloque « Le journalisme sous le feu des critiques Â» Ă©tait organisĂ© par la Division pour la libertĂ© d’expression et le dĂ©veloppement des mĂ©dias de l’UNESCO avec le soutien du Programme international pour le dĂ©veloppement de la communication, de l’Association mondiale des journaux et des Ă©diteurs de mĂ©dias d’information (WAN-IFRA) et des gouvernements de la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, la France, la Suisse et des Pays-Bas.

Il a Ă©tĂ© organisĂ© dans le cadre de la semaine , qui comprend une exposition des premières Ă©ditions de journaux et des dĂ©bats sur la libertĂ© de la presse organisĂ©s Ă  l’UNESCO par les DĂ©lĂ©gations de la France et de la Suisse auprès de l’UNESCO.

Un résumé des débats sera publié sur le site de la conférence dans les semaines à venir. Il sera également intégré à l’édition 2017 de la série de l’UNESCO , qui sera publié en novembre 2017.