Le est une réserve de biosphère riche en termes de diversité écologique, comprenant des forêts tropicales, des mangroves et des récifs coralliens. Le site fut désigné officiellement réserve de biosphère par l’UNESCO en 2011. Située sur l'archipel de Saint-Kitts-et-Nevis, elle est composée d'une vaste zone marine, de crêtes forestières longues et étroites et de collines agricoles. Cependant, 32 % de la superficie totale des terres présente une dégradation. Selon , les principaux facteurs de dégradation sont la déforestation, le surpâturage, les constructions humaines non réglementées et certaines pratiques agricoles.
Afin de réconcilier l’Homme et la nature dans la région, le Saint Mary’s est la première réserve de biosphère a bénéficié de l’expertise de scientifiques bénévoles du Réseau Terre de l’UNESCO. Les objectifs : la collecte de données nécessaire à la mise en place d'un plan de restauration écologique et l’identification d’opportunités économiques durables.
Des défis spécifiques
Comme beaucoup d’îles des Caraïbes, l’histoire socio-économique de Saint-Kitts-et-Nevis est fortement marquée par sa dépendance passée au marché très lucratif du sucre. Grâce aux efforts du gouvernement qui a débuté une diversification de l’économie dans les années 1970, le pays s’est progressivement tourné vers le tourisme, créant de nouvelles opportunités pour les populations locales. Néanmoins, la crise du Covid-19 a fortement marqué Saint-Kitts-et-Nevis puisque l’industrie du tourisme y a été presque stoppée entre 2020 et 2021, entraînant une baisse de 14,5 % du PIB de l’archipel, suivie d'une nouvelle contraction de 4,3 % en 2021.
Comme beaucoup de petits États insulaires en développement (PEID), Saint-Kitts-et-Nevis a besoin de renforcer sa résilience, au-delà de la pandémie. « Ces pays, de par leur nature même, sont confrontés à un certain nombre de défis, qui ont été accentués au cours de la dernière décennie par le changement climatique, avec des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus violentes », affirme l'ambassadeur David Doyle, délégué permanent de Saint-Kitts-et-Nevis auprès de l'UNESCO. En effet, alors que les ouragans, les typhons et les activités sismiques sont des phénomènes courants sur l'île, les effets du changement climatique soulignent la nécessité de restaurer les boucliers forestiers et de promouvoir une agriculture résiliente.
Nous devons fortifier notre expertise, nos financements et notre capacité institutionnelle de manière à poursuivre les objectifs de développement durable. Car aujourd’hui, ils ne sont pas suffisants. Je suis convaincu que notre travail avec le Réseau Terre constitue une étape importante pour renforcer nos capacités en matière de conservation de la biodiversité.
Comme tous les membres de la communauté, j'ai grandi en mangeant de la viande et des œufs de tortue, jusqu'au jour où j'ai vu de mes propres yeux une tortue luth pondre ses œufs sur la plage et où j'ai appris qu'il fallait au moins 30 ans pour qu'une tortue arrive à maturité et revienne ici pour pondre d'autres œufs. Cette image est restée gravée dans ma mémoire pour toujours.
La première mission du Réseau Terre de l'UNESCO
Créé grâce à l’appui généreux du gouvernement italien, le Réseau Terre est une plateforme qui met en relation des enjeux de restauration écologique de sites classés par l’UNESCO avec l’expertise de jeunes scientifiques ou de scientifiques aguerris. Le Réseau Terre finance ensuite des missions scientifiques au sein des sites classés par l’UNESCO (à savoir les réserves de biosphère, les géoparcs mondiaux de l'UNESCO et les sites du patrimoine mondial) qui ont besoin d'expertise en matière de restauration écologique.
Premier bénéficiaire du programme, la réserve de biosphère de St Mary's a dressé la liste des objectifs qu'elle souhaitait atteindre grâce au soutien technique des experts bénévoles du Réseau Terre. Ces objectifs sont les suivants :
Dresser un inventaire de la perte de biodiversité comprenant des informations relatives à l'érosion des sols, à l'appauvrissement des forêts tropicales, à la diminution des mangroves, à la zone couverte par la faune et différentes espèces d'oiseaux, d'abeilles et d'autres pollinisateurs, etc.
Analyser les emplois possibles basées sur des pratiques et des pratiques agricoles durables et respectueuses de la biodiversité, c'est-à -dire une meilleure utilisation des forêts tropicales comme nouvelles cultures de fruits et de légumes, et l'introduction de nouvelles variétés de semences plus tolérantes à la chaleur et à la sécheresse ; et
Etudier les possibilités de création de petites entreprises associées à l'utilisation durable des ressources naturelles et de la biodiversité.
Après un important travail de préparation qui a débuté en décembre 2022, Dr Haydi Berrenstein a mené la première mission terrain du Réseau Terre du 20 au 24 février 2023. L’objectif : collecter de la donnée, évaluer la situation et commencer à travailler avec les parties prenantes locales.
Au cours de cette première période, Dr. Haydi Berrenstein a effectué un premier travail de collecte de données, a échangé avec des experts locaux et a interviewé différentes parties prenantes. Une seconde mission est prévue pour l’été 2023, lorsque l’expert bénévole du Réseau Terre et les membres de la communauté locale évalueront la possibilité d’effectuer un inventaire de la biodiversité et soumettront leurs propositions en vue de l’élaboration d’un plan de restauration écologique en lien avec les bonnes pratiques déjà en place.
Les connaissances générées par les missions scientifiques du Réseau Terre dans le monde entier seront consolidées et largement diffusées dans le cadre d'activités de renforcement des capacités (telles que des MOOC, des webinaires et des ateliers) et incluses dans le futur portail de l'UNESCO sur la biodiversité, qui présentera des données en temps réel provenant de sites désignés par l'UNESCO, ainsi que des bonnes pratiques.