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Un séminaire sur l'histoire des génocides en Côte d'Ivoire pour identifier les racines de la violence

L’UNESCO et le Ministère de l’éducation de la Côte d’Ivoire, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, forment 30 hauts responsables éducatifs à l’enseignement de l’histoire des génocides et des violences de masse.

 

L’objectif de cette formation, qui s’est tenue du 7 au 10 février 2016 à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, était de familiariser les inspecteurs généraux, inspecteurs de l’enseignement secondaire et animateurs pédagogiques d’Histoire-Géographie, aux contenus et méthodes d’enseignement de l’histoire des génocides, en particulier le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Ce séminaire, qui s’est déroulé en présence de plusieurs représentants des autorités de l’Etat et de la municipalité hôte, constituait une étape cruciale dans les efforts du Ministère de l’éducation pour intégrer ses problématiques au système scolaire ivoirien.

 

M. Ibrahima Sangaré, Conseiller de la Ministre de l’éducation nationale, l’a clairement rappelé dans son allocution introductive : enseigner aux jeunes l’histoire des génocides est pour la Côte d’Ivoire une façon de contribuer à « un vivre-ensemble durable pour consolider les acquis de la nation encore en construction ». Il s’agit d’aborder « les questions qui touchent l’individu dans le plus profond de lui-même » et qui mettent en exergue les mécanismes de la violence et de la haine. C’est un sujet qui demeure prioritaire en Côte d’Ivoire, dont les « événements récents ont affaibli le tissu social et distendu des liens jadis rassérénés », a t-il ajouté.

 

A cet égard, M. Yao Ydo, Représentant du Bureau de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, a précisé « qu’il n’y a pas de société qui soit pleinement immunisée contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre les conflits identitaires, contre la violence politique ».

 

Il a rappelé qu’enseigner l’histoire de la Shoah et d’autres génocides constitue « un excellent point de départ pour aborder des questions difficiles avec les élèves, qu’ils s’agisse de la connaissance des racines politiques et sociales de la violence, de la lutte contre les préjudices et la xénophobie, contre les rhétoriques de haine, de l’écriture de l’histoire et de sa commémoration, et de leur propre rôle comme futurs citoyens engagés pour la promotion de la paix et de la compréhension mutuelle». M. Ydo a ainsi plaider pour une dissémination plus systématique de cette enseignement qui vise à renforcer les défenses des jeunes, pour mieux les préparer à répondre aux discours de haine et refuser le piège de la violence.

 

Ces trois jours de conférences et d’ateliers, conduits par les experts mandatés par le Mémorial de la Shoah et le Ministère de l’éducation, donneront ainsi lieu dans les prochaines semaines à la mise en œuvre d’ateliers de formations d’enseignants par les personnels d’encadrement préparés à cet effet.

 

Ce séminaire prend place dans  le cadre des activités de l’UNESCO pour développer l’enseignement de l’histoire de l’Holocauste et d’autres génocides. Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ont récemment fait l’objet de formations spécifiques organisés par l’UNESCO avec ses partenaires actifs dans la région, principalement le Mémorial de la Shoah et le Musée Mémorial de l’Holocauste des Etats Unis, permettant ainsi le développement de projets bien adaptés aux priorités éducatives et à l’histoire des pays considérés.

 

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