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Briser les barrières : associer l’acceptation universelle à l’inclusion numérique pour un cyberespace plus inclusif – Observations du Forum EuroDIG 2023

À l’ère où l’Internet est devenu l’un des outils les plus puissants pour le développement, le partage d’informations et l’amplification des voix marginalisées, un pourcentage impressionnant de 34 % de la population mondiale n’est toujours pas connecté. Il est urgent de combler cette fracture numérique et de veiller à ce qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte, a conclu une session intitulée « Quand l’acceptation universelle rencontre l’inclusion numérique », organisée lors du Dialogue européen sur la gouvernance de l’Internet (EuroDIG) 2023 à Tampere, en Finlande.
Breaking Barriers

Le 21 juin 2023, l’UNESCO a organisé un atelier visant à mettre en lumière l’importance du multilinguisme sur l’Internet et à répondre aux inquiétudes concernant la faible représentation des langues autochtones dans le cyberespace. Les barrières linguistiques contribuent à l’exclusion d’environ 15 % de la population mondiale du dialogue global.

Tawfik Jelassi, Sous-Directeur général pour la Communication et l’Information de l’UNESCO, s’est adressé à l’atelier et a présenté la Stratégie numérique de la Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032, en soulignant le travail de l’UNESCO en matière de préservation, de promotion et de revitalisation des langues autochtones dans le monde. Il a fait remarquer que « l’un des principaux obstacles à l’inclusion numérique était l’absence de multilinguisme dans le cyberespace Â». Selon M. Jelassi, la promotion et l’utilisation du multilinguisme constituent un moyen de soutenir les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, à savoir ceux d’« Ã©ducation de qualité Â» (ODD 4) et de « paix, justice et institutions efficaces Â» (ODD 16). Il a également souligné la nécessité d’élargir le contexte de l’acceptation universelle en associant le concept aux ressources, contenus et outils numériques afin de garantir l’égalité d’accès et l’inclusivité.

Sara Wesslin, journaliste Skolt Sámi de YLE Sápmi, dans le nord de la Finlande, a présenté une étude de cas sur les défis posés par la numérisation des langues sames. Elle a fait remarquer que si les plateformes numériques offraient des possibilités d’éducation et de préservation de l’identité culturelle, des problèmes se posaient lorsqu’il s’agissait de fournir des informations et des contenus médiatiques en langues sames. Il est essentiel de surmonter les barrières linguistiques pour rendre les nouvelles et les informations accessibles à tous, notamment à la jeune génération qui cherche à connaître sa culture et son cadre de vie.

L’atelier a également mis en évidence la lenteur des progrès dans la création de noms de domaine internationalisés (IDN), qui entrave l’inclusion universelle. Une nouvelle approche est nécessaire pour adapter les appareils, les claviers, les écrans, les outils et les langages de programmation à un contexte multilingue afin de parvenir à l’inclusion numérique. Les présentations de Steve Poulson, du projet Peloton, et de Marc Durdin, de l’Initiative Keyman, ont souligné la nécessité d’investir dans l’intertraductibilité et de concevoir des ressources et des cadres linguistiques inclusifs permettant aux individus de tous âges, de toutes cultures et de toutes langues de participer pleinement à l’espace numérique.

Au cours de l’atelier, Marteen Botterman, Directeur du Conseil d’administration de l’ICANN, a également reconnu que l’acceptation universelle devait inclure des langues autres que l’anglais, les langues indigènes reflétant la culture et la diversité. Pour atteindre cet objectif, des investissements dans les infrastructures et les services sont nécessaires. Il a ajouté que si des progrès avaient été accomplis avec 91 domaines génériques de premier niveau (gTLD) délégués dans des écritures non arabes, il restait encore beaucoup à faire. Il a souligné la nécessité de veiller à ce que tous les noms de domaine et toutes les adresses électroniques fonctionnent dans l’ensemble des applications logicielles, une stratégie essentielle pour promouvoir le choix des consommateurs et l’inclusivité. Pour parvenir à ce résultat, une collaboration sera nécessaire entre les différentes parties prenantes, notamment les fournisseurs d’accès à l’Internet et les entreprises privées.

L’acceptation universelle est très importante, mais d’autres problèmes se posent pour de nombreuses langues et écritures, comme les claviers complexes, l’utilisation de l’anglais dans les langages de programmation, etc.

Roberto GaetanoEURALO

Regarder la session de l’EuroDIG sur l’acceptation universelle et l’inclusion numérique.