´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé

Les formateurs doivent placer les valeurs universelles du journalisme dans le contexte africain

Au cours des deux derniers mois, plus de 100 enseignants en journalisme de toute l’Afrique ont partagé leurs points de vue sur ce que signifie l’excellence dans la formation au journalisme, dans le cadre d’une série de consultations régionales en ligne organisées pour le compte de l’UNESCO.
Educators should contextualise universal journalism values in the African context

Ces consultations s’inscrivent dans un projet du Programme international pour le développement de la communication de l’UNESCO visant à promouvoir l’excellence dans l’enseignement du journalisme en Afrique. Les activités sont financées par l’Initiative Google News et mises en œuvre par le Wits Centre for Journalism, en collaboration avec l’École de journalisme et d’études des médias de l’Université de Rhodes en Afrique du Sud.

En impliquant des enseignants en journalisme, le projet développe un ensemble de critères d’excellence pour la formation au journalisme pouvant être utilisés par les écoles de journalisme, les universités et les ONG pour auto-évaluer leurs programmes d’enseignement et de formation. Il comprend un volet de petites subventions où les établissements qui s’auto-évaluent selon les critères finaux seront invités à proposer un projet pour combler les lacunes qu’ils ont identifiées dans leurs programmes de formation.

Cinq consultations en Afrique de l’Est, du Sud, de l’Ouest, centrale et du Nord ont eu lieu en mars et en avril, la dernière consultation avec les formateurs d’Afrique du Nord ayant eu lieu le 26 avril. Les problèmes spécifiques rencontrés par les formateurs ont été discutés lors de ces événements, révélant de nombreuses similitudes entre les défis rencontrés dans les différentes régions. Ils portent notamment sur :

  • La sécurité des femmes journalistes ;
  • L’absence de femmes journalistes en exercice pouvant servir de modèles aux étudiants ;
  • Le manque de compétence de certains étudiants dans la langue de grande diffusion d’un pays et le défi que représente l’enseignement du journalisme dans les langues autochtones ;
  • L’éthique du journalisme ;
  • L’enseignement de l’exactitude et de la vérification des faits ; et
  • La nécessité de doter les étudiants des compétences nécessaires pour comprendre l’aspect commercial de la production d’informations et pour gérer leurs propres opérations médiatiques.

Nous devons former les journalistes pour qu’ils deviennent des entrepreneurs. Cela améliorera le journalisme en termes d’autonomie éditoriale et créera un espace pour les idées sans contrôle ni censure.

Lizzie Wantchami NengiehDépartement de journalisme et de communication de masse de l’Université de Buéa

S’il est vrai qu’il est important d’enseigner aux étudiants comment vérifier les faits, certains ont estimé qu’il fallait élargir le champ d’application de la formation à l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles de journalisme, afin de doter les étudiants des compétences dont tous les journalistes ont besoin.

Selon moi, l’EMI consiste à enseigner et à former aux médias, afin de préparer des destinataires actifs au traitement de l’information, des médias et de la technologie, qui sauront ce qu’ils veulent et comment l’obtenir. Ce concept est pratiquement absent du programme des établissements de journalisme en Libye. 

Nada EbkooraProductrice audiovisuelle Vérification de faits et EMI, Truth Seekers Center, Libye

La plupart des participants ont estimé que si les principes généraux du journalisme devaient être enseignés, les formateurs devaient également contextualiser ces principes afin qu’ils soient adaptés et prennent en compte les contextes socioéconomiques et politiques des pays et des régions. « Le journalisme est une action sociale, politique et culturelle qui doit être liée aux problèmes de nos pays respectifs Â», a déclaré Abdellatif Bensfia, Directeur de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC) au Maroc.

Laeed Zaghlami, de la Faculté d’information et de communication de l’Université d’Alger, est du même avis : « Je dirais qu’il existe des valeurs communes pour l’excellence de la formation au journalisme partout dans le monde, mais aussi des spécificités liées à l’Afrique du Nord en termes de politique, de religion, de culture et de langue. Il y a des valeurs objectives et subjectives à prendre en considération. Â»

S’il existe des valeurs universelles du journalisme, « les journalistes doivent contribuer à la cohésion sociale, être des acteurs de paix... Les enjeux peuvent varier en fonction des questions politiques, économiques et sociales dans un pays donné Â», a déclaré Moise Nkubehinda de l’Université bilingue du Congo, en République démocratique du Congo.

Cliquez ici pour consulter les ressources composant la Série de l’UNESCO sur l’enseignement du journalisme.