Établissements humains et réduction des risques de catastrophes naturelles
Environ 1,1 milliard de personnes, soit 14 % de la population mondiale, vivent dans des régions montagneuses. L'urbanisation rapide et non planifiée dans ces régions exerce une pression sur les écosystèmes montagneux fragiles, affectant la disponibilité, la qualité et la sécurité de l'eau.

Impact de l'urbanisation non planifiée sur les régions de montagne
L’urbanisation modifie considérablement le cycle de l’eau et ce faisant, change le volume et la qualité des eaux de surface disponibles. Les pentes raides, l’altération des processus naturels d’écoulement des eaux et les surfaces bitumées diminuent la recharge des nappes phréatiques et augmentent les ruissellements, ce qui favorise les crues soudaines et l’érosion des sols. À titre d’exemple, on peut mentionner la région de l’Himalaya, en Asie du Sud, une région densément peuplée qui a connu une croissance urbaine rapide au cours des dernières décennies. Si l’urbanisation de la région a incontestablement créé des emplois et amélioré les infrastructures, elle a également engendré d’importants problèmes d’ordre environnemental et socio-économique. Les déforestations, les pertes de biodiversité et la probabilité de catastrophes naturelles comme les inondations et les glissements de terrain se sont multipliées. Ces phénomènes peuvent endommager les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement mais aussi perturber l’accès aux services WASH. De toute évidence, ces situations ont un coût pour l’état psychique des communautés locales.
Les projets de gestion des sols et de reboisement s’inscrivent dans une volonté de stabiliser les pentes et d’accroître l’infiltration de l’eau de pluie et de fonte des neiges de manière à favoriser la recharge des nappes phréatiques et à atténuer le risque de crues soudaines. Il est essentiel d’intégrer les efforts de lutte contre le changement climatique et de prendre des décisions fondées en matière d’urbanisme si l’on veut réduire au minimum les vulnérabilités, notamment sur les services WASH. et soumis dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) avant juin 2024 montre que, dans les pays en développement montagneux, les services WASH et la gestion des catastrophes naturelles constituent des secteurs prioritaires.
Savoirs autochtones : renforcer la résilience des communautés vivant dans les montagnes
Les communautés des régions montagneuses ont besoin des savoirs autochtones pour faire face aux problèmes relatifs à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement. Les progrès dans le domaine du génie civil ont facilité l’application de ces savoirs à travers la construction de systèmes modulaires tels les réservoirs et les citernes pour le stockage de l’eau. Grâce à l’emploi de stratégies d’adaptation communautaires, qui tiennent notamment compte du point de vue des peuples autochtones, il est possible de donner aux communautés locales les moyens de participer aux décisions relatives à la gestion de l’eau et d’intégrer les savoirs locaux et traditionnels dans la conception et la mise en œuvre de solutions adaptées à leurs besoins.

Exemple d'action
Renforcer les communautés en République démocratique populaire lao
Dans la région montagneuse de Xieng Ngeun, à Luang Prabang, en République démocratique populaire lao, 85 % des foyers n’avaient pas accès à des services d’assainissement de base, les infrastructures étant hors d’usage en raison d’un manque d’entretien.
Par conséquent, les villageois devaient souvent parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau.
Afin de résoudre ce problème, typique des régions montagneuses (pentes raides, éloignement et faible densité de population), le a mis en œuvre un projet pilote de services WASH au niveau communautaire, ciblant 1 221 foyers répartis dans six villages. L’un des éléments clés du projet consistait à créer un système d’adduction d’eau par gravité, lequel s’appuyait sur le relief local pour fournir de l’eau régulièrement sans avoir recours à des systèmes de pompage consommant de l'énergie. Grâce à ce système ainsi qu’à des fonds d’avances renouvelables destinés à l’amélioration des infrastructures sanitaires gérées de façon collective, plus de 90 % des foyers des villages cibles ont été raccordés au réseau de distribution d’eau alors qu’aucun n’y était raccordé auparavant.
L’accent a été mis sur le processus participatif, notamment à travers la formation des habitants à la protection et à l’entretien de l’infrastructure de distribution d’eau. Le projet a également permis de relever plusieurs problèmes persistants. Par exemple, l’absence d’un système de drainage approprié constituait un souci majeur pour les habitants des zones de basse altitude sujettes aux inondations.
Aujourd’hui, alors que plus de 80 % des foyers ont été raccordés au réseau de distribution d’eau et que plus de 90 % ont accès à des services d’assainissement de base, le projet pilote de Xieng Ngeun a prouvé les potentialités des approches communautaires pour relever les défis uniques de la fourniture de services d’approvisionnement en eau dans les régions montagneuses.
Chapitre complet
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